samedi 30 juin 2007
Le PS malade du présent
Lire Vox populi de Mathieu Lindon, hilarant comme d'habitude!
La culture à la TV
Exemple: Ouria Boulteldja (Les indigènes de la république) invente la notion de "souchien", (un blanc, un français de souche) et personne ne dit rien!
vendredi 29 juin 2007
L'Europe, le traité simplifié : mieux que rien?
Rendez-vous sur UNION EUROPEENNE 2.0, le blog de Sauvons l'Europe
(http://sauvonsleurope.over-blog.fr) afin de répondre à notre premier sondage : "Que pensez-vous de l'accord obtenu sur le traité simplifié?"
(colonne de droite, en haut).
Vous avez envie de partir vous promener?
Rapportez de vos vacances ou promenades d'été un ou deux clichés montrant l'Europe dans toute sa beauté, sa richesse culturelle et politique, ses incongruités... Nous publierons les meilleures photos dans la page "gallerie" du site de Sauvons l'Europe à la rentrée.
Amitiés européennes,
Fabien CHEVALIER
Yohann ABIVEN
Cinéma contemporain au MK2
A partir du 18 juillet en matinée
Au MK2 Hautefeuille
« Un été 2007 – Vues contemporaines »
Un regard porté sur le cinéma contemporain déroulé tout au long de l’été.
Sous l’éclatant soleil ou dans les brumes, à l’abri du monde ou dans l’embrasure de son chantier même, dans les mots ou le silence :
A la recherche de soi, de l’autre, une ouverture sur le sensible, en divers points du monde.
Au programme :
. Dong de Jia Zhang Ke
. Jours d’août de Marc Recha
. Jour après jour de Jean-Daniel Pollet
. Still Life de Jia Zhang Ke
. Les climats de Nuri Bilge Ceylan
. Turning Gate de Hong Sang Soo
. Le papier ne peut pas envelopper la braise de Rithy Panh
. Honor de cavalleria d’Albert Serra (sous réserve)
Tarif : 5.60 euros
Carte Le Pass acceptée
MK2 Hautefeuille
7 rue Hautefeuille – 75006 Paris
Qu'est-ce qu'être français?
J'avais traité ici même :
La nation, selon Renan et Pierre Nora
La citoyenneté, également... Pierre Manent
Sujets IEP
Peut-on justifier la guerre?
Il fallait connaître (dans le meilleur des cas ) les textes de Pierre Hassner
(sur la guerre à l'ère de la mondialisation)
sur ce blog : http://www.hansen-love.com/article-10242997.html
Et :
"Qu'est-ce qu'être français?"
Sujets tombés à Lille (bac + zéro?)
jeudi 28 juin 2007
La politique doit-elle se passer d'homme providentiel?
En fait, c'est une définition de la démocratie
"La démocratie est un régime qui avoue, que dis-je, qui proclame, que la politique est écrite non en vers, mais en prose" Raymond Aron (Introduction à Le savant et le politique).
Dans Mythes et mythologies politiques, Raoul Girardet explique qu'il existe quatre mythes politiques fondamentaux, qui ont joué un rôle déterminant au XX ième siècle
Le mythe de l'Un (unité fictive du peuple et de l'Etat)
Le mythe de l'âge d'or
Le mythe du sauveur
Le mythe du complot
Le fascisme, le nazisme, le communisme, se fondent sur l'exploitation de ces mythes.
Le mythe du sauveur recoupe évidemment celui de l'homme providentiel.
Maintenant , on peut envisager une interprétation plus rationnelle de la "providence" et du "providentiel" (interprétation métaphorique?).
On retrouve alors le thème du grand homme (traité par moi cette année). Le grand homme est-il de l'ordre du mythe (les fondateurs de cités) ou bien une réalité?
On pense aussi bien sûr u Prince de Machiavel: peut-il être pensé comme un homme de type "providentiel"?
Dans "providentiel", il y providence, qui est un terme religieux. Or, le Prince de Machiavel est un homme prosaïque, pragmatique, et avant tout réaliste. Le terme "providentiel" peut-il le qualifier correctement? Oui et non.
Espérer l'homme providentiel, c'est attendre le salut d'un ailleurs. Ce qui est anti-démocratique!
Le sujet fait peut-être un peu malicieusement référence à notre cher président... Est-il , sera-t-il l'homme providentiel qu'il voudrait être (capable de réformer la France, de réconcilier les français avec le travail, de rétablir une bonne croissance et le plein emploi...).
Enfin, en conclusion , c'est un beau sujet!
Oui, dans un premier, temps, je dirais que la politique (républicaine et démocratique) devrait pouvoir se passer d' "homme providentiel".
Et que pourtant...
Dans tous les grands moments (fondations, crises, révolutions, redressement économique, guerre évidemment) , ce sont des hommes hors normes, charismatiques, habités, inspirés par le sens de l'histoire, qui sauvent la face ou remettent le pays sur les bons rails.
Cela renvoie à la question plus large du désenchantement du monde. La politique peut-elle se passer de la religion - le meilleur de la religion est l'espérance, la foi en un avenir meilleur. Et cette espérance, il est bien naturel de la trouver incarnée..
Incarnée dans un homme providentiel?
A propos de la sélection à lUniversité
Lire le papier de Jean Vincens, le Monde
Je ne comprends pas cette hostilité des syndicats au principe de la sélection.
Tant qu'il n'y aura aucune sélection à l'Université, le fossé continuera de se creuser entre les filières sélectives, de plus en plus convoitées, et celles qui ne le sont pas...
Qu'en pensez-vous?
mercredi 27 juin 2007
Tony Blair , dix ans à Downing street
Dossier du Monde à archiver 27 juin 2007)
Je vous recommande tout particulièrement l'article de Wolfang Nowak
"Nous voici condamnés à vivre le monde dans lequel nous vivons " F. Furet
Et aussi " Tony Blair personnifie la rupture avec le politiquement correct"
dimanche 24 juin 2007
A l'aide
Quelqu'un peut-il me dire ce qu'il faut faire? A qui s'adresser?
Pierre Rosanvallon commente les élections présidentielles en France
c'est dans Libé
"Nous sommes passés d'un capitalisme de la génaralité à un capitalisme de la singularité..."
samedi 23 juin 2007
A chacun son goût? (Ambroise Vollard)
Lire l'histoire de Ambroise Vollard. Un homme de goût, qui achetait les oeuvres quand personne n'en voulait.
Voir Libé ce matin
Cette capacité de reconnaître ce qui est beau, ou ce qui est l'oeuvre du génie, n'est pas si commune..
Le PS contre le nouveau Traité européen
Si le PS était au pouvoir, comment s'y serait-il pris? Libé
Pensent-il qu'ils auraient convaincu les anglais et les polonais, sans même parler des autres, de signer un texte moins libéral?
Que propose le PS pour reconstruire une autre Europe?
Europe, nouveau Traité simplifié: c'est gagné!
"Nicolas Sarkozy a dénoué la crise européenne"; ouf, tant mieux!
Les jumeaux polonais ont dit "tac" (oui)
Le compte rendu du Monde est à archiver
Notez que les différences par rapport à la Constitution que nous avons réfusée en 2005 sont minimes. Ils portent d'abord sur des symboles (quel dommage!)! Et la plupart des dispositions qui ne figurent plus dans le Traité (partie 3) sont maintenues par ailleurs, dans les traités existants déjà!
En ce qui concerne les exigences françaises, celles des aversaires de la Constitution, une seule a été retenue: le fait que la concurrence n'est plus une "fin" mais un "moyen du marché " (cela valait-il deux ans de paralysie?).
Le Danemark a aussi imposé une référence aux services publics - à protéger...
Je voudrais bien connaître l'avis de tous ceux qui ont voté non à la Constitution...
Se félicitent-ils de cet accord? Le déplorent-ils?
Souhaitent-ils que le PS s'y oppose lors de son examen au Parlement?
En tout cas, c'est un beau succès pour Sarkozy, non?
vendredi 22 juin 2007
Sortir la gauche de l'ornière
Oral du bac
L'UNEF évoque un risque d'afrontement
Bonnes chances, à tous ceux qui vont avoir le bac. Sachez ce qui vous attend (assemblées générales, piquets de grève..) Le monde
Où va le PS?
A ceux qui préparent les IEP de province, et IEP Paris
S'il vous plaît, faites-moi part de vos demandes et de vos remarques!
Je reprends le cours IEP après le bac.
En attendant, je continue de commenter l'actualité. OK?
A tous ceux qui viennent d'intégrer IEP Paris
Félicitations!
En particulier à mes élèves de HK de Jules Ferry (très heureux cette année!)
J'espère que vous reviendrez sur ce blog et que vous nous ferez part de votre expérience à la rentrée à Sciences-po! Bonnes vacances
L'Europe en souffrance
si le "Traité simplifié" est retenu, il faudra peut-être une modification constitutionnelle en France.
Auquel cas, la gauche pourrait à nouveau s'opposer à l'adoption du Traité....voir le Monde et la réaction hier de Ségolène Royal (hostile au Traité "sans ambition?").
Je ne comprends pas bien ce que la gauche espère encore en continuant de s'opposer aux propositions de compromis... Car le refus de la Constitution ne nous a pas conduit à une constitution plus sociale ("plan b").
C'est exactement l'inverse à quoi on assiste. Les deux pays les plus libéraux imposent les dispositifs qui leur sont les plus favorables.
Dites-moi si je me trompe..
jeudi 21 juin 2007
Pour ou contre la réforme de l'Université?
(Pour l'autonomie, pour l'orientation sélective, pourla sélection à bac + 4, pour l'augmentation modérée des droits d'inscription assortie d'aides généralisées aux étudiants en difficulté)
Et vous?
Libé
jeudi 14 juin 2007
L'amour, une illusion?
Lucy Vincent, neuro-biologiste,
C’est une affaire d’hormones, et de neuro-transmetteurs, huilés ou pas, dit-elle.
Elle vient d’écrire un second livre
« Où est passé l’amour ? »
Ou elle démontre
1) Que la passion dure 18 à 36 mois. Rarement plus.
2) Ensuite on ne peut plus se supporter
3) Dans le meilleur des cas, on devient amis et complices
4) En vérité, hommes et femmes sont largement incompatibles. La société nous oblige à nous reproduire (d’où les hormones etc… ruses de la nature et de la société) mais si cela ne tenait qu’à nous on serait… homosexuels
5) Maintenant que les femmes peuvent y voir plus clair, grâce à la contraception, elles n’ont plus tellement de raison de continuer à subir la loi du mâle..
Voilà qui est assez déprimant et qui me conduit à poser la question :
Toute prise de conscience (ici = l’amour est une illusion commandée par l’espèce) est-elle libératrice ?
Notez que cette idée a été parfaitement comprise et exposée déjà par Schopenhauer dasn sa métaphysique de l’amour.
mercredi 13 juin 2007
Les échanges favorisent-ils la paix?
Le commerce est le contraire de la guerre:
Guerre et commerce
« La guerre est antérieure au commerce ; car la guerre et le commerce ne sont que deux moyens différents d’atteindre le même but : celui de posséder ce que l’on désire. Le commerce n’est qu’un hommage rendu à al force du possesseur par l’aspirant à la possession. C’es tune tentative pour obtenir de gré à gré ce qu’on n’espère plus conquérir par la violence . Un homme qui serait toujours le plus fort n’aurait jamais l’idée du commerce. C’est l’expérience qui, en lui prouvant que la guerre, c’est-à-dire l’emploi de sa force contre la force d’autrui, l’expose à diverses résistances et à divers échecs, le porte à recourir au commerce, c’est-à-dire à un moyen plus doux et plu sûr d’engager l’intérêt d’un autre à consentir à ce qui convient à son intérêt. La guerre est l’impulsion, le commerce est le calcul. Mais par là même il doit venir une époque où le commerce remplace la guerre. Nous sommes arrivés à cette époque ». B. Constant De la liberté des anciens comparée à celle des Modernes. 1815
A quelles conditions peut-on contester la loi?
A quelles conditions peut-on contester la loi ?
" Contester " : de contestari, plaider en produisant des témoins. "Contester" signifie : mettre en discussion, révoquer en doute, dénier, refuser, s'opposer par des moyens divers. Mais ces moyens passent essentiellement par la discussion (cf : " plaider ").
On ne confondra la contestation ni avec la critique (dans la " contestation " il y a l'idée de récuser, de rejeter) ni avec la transgression.
" A quelles conditions " est ambigu. Trois interprétations possibles : dans quel contexte ? avec quelle légitimité ? avec quelle pertinence ? Enfin le " on " pose la question du " qui " : qui est en mesure de contester la loi ? qui est habilité pour le faire ? La loi : une règle ou un rapport de convenance. La question peut porter sur n'importe quelle loi - elle ne concerne pas seulement la loi politique. Notez toutefois le singulier : la loi, ce ne sont pas les lois.
Problématique : à quelles conditions, et avec quelles légitimité une instance ou une personnes est-elle en mesure de contester ( récuser) la loi ?
I Que ce soit justifié
La meilleure justification, c'est la contestation de la loi par la loi. Ou bien de la loi au nom d'une autre loi
1) La loi par la loi : on contestera une loi inférieure au nom d'une loi supérieure (constitution). Anti-constitutionnalité d'une loi
2) La loi écrite par la loi non écrite (morale ou religieuse). Cas d'Antigone.
3) L'individu ou l'instance qui conteste la loi ne le fait pas au nom de ses intérêts ou de ses passions, mais au nom de l'idée supérieure de la justice (cf Socrate). C'est la théorie de la désobéissance civile, qui vient des Etats-Unis (Thoreau, Du devoir de désobéissance civile, 1849). Et c'est la raison d'être des contre pouvoirs.
Conclusion : le problème c'est qu'on peut toujours contester une loi au nom d'une autre supposée plus juste. Il y a donc des limites à la contestation des lois
II Que ce soit fondé
Il y a des contestations infondées, soit parce qu'elles sont absurdes, soit par ce qu'elles sont irrecevables ou illégitimes
1) Contestation absurde : la contestation des lois naturelles (on ne va pas contester la chute des corps ni l'hérédité !)
2) Contestation reposant sur l'ignorance de la valeur de la loi, contestation superstitieuse par exemple la contestation de Darwin pour des raisons religieuses
3) Contestation illégitime car reposant sur une conception régressive de la justice ( les partisans de l'Ancien régime contestant les lois républicaines ou la Chine contestant l'universalité des droits de l'homme ou les Etats-Unis contestant la justice internationale ou le protocole de Kyoto)
Conclusion : pb : qui décide de ce qu'est un droit progressiste et un droit régressif ?
III Que ce soit possible
Dans le domaine des lois positives, il n'y a pas de lois incontestables, et il ne saurait y en avoir. On a même là un critère de l'Etat de droit : la contestation de la loi y est par principe autorisée.
1) Une loi, si elle est une loi, doit toujours pouvoir être contestée, sinon ce n'est pas une loi, mais un dogme, un diktat ou un décret divin (ou une " bulle pontificale ", une fatwa etc..)
2) J'ai le droit, en démocratie, de penser ce que je veux et de le dire (cf Spinoza Traité théologico politique) pourvu que je me soumette aux lois dans mes actes. En parole, je peux tout contester, même l'interdit de l'inceste, la criminalisation de la pédophilie etc..
3) Même le contrat social est contestable " il est contre la nature du corps politique que le souverain s'impose une loi qu'il ne puisse enfreindre " ( Du contrat social,LI, Chap. 7 Du souverain)
Conclusion : on contestera les lois puisque l'on en a le droit !
Conclusion.
Il n'y a pas de lois (= conventions) incontestables, hormis les lois de la nature. Mais il y a des contestations absurdes et illégitimes. Cependant l'Etat de droit admet la contestation de la loi par principe. La critique et la contestation sont autorisées et même encouragées, mais à certaines conditions. Celui qui conteste la loi ne la transgresse pas. Il la récuse, mais par des moyens légaux. La contestation violente de la loi ne peut être autorisée par le droit : " impossible de justifier par le droit la violation de droit " (Arendt). La question de savoir quand il faut désobéir est une autre question, qui pose le problème de la légitimité de la violence (cf le refus d'obéir au régime de Vichy ).
Bibliographie
Spinoza TTP Chap XX
Rousseau Du contrat social I 7 et II 4
Thoreau De devoir de désobéissance civile (1849)
H. Arendt La désobéissance civile in Du mensonge à la violence Preses-Pocket
Concours IEP Rennes Toulouse; le Discours sur l'inégalité
Extrait du commentaire réalisé par Eric Zernik pour Classiques Hatier de la philosophie
ÂGE DES CABANES
Il représente la phase de transition entre le premier et le second état de nature; sous l'effet des contraintes de la nature, les hommes se rapprochent, des familles se forment et se sédentarisent : « les deux sexes commencèrent par une vie un peu plus molle à perdre quelque chose de leur férocité et de leur vigueur ».
AMOUR-PROPRE
« Sentiment relatif, factice et né dans la société, qui porte chaque individu à faire plus de cas de soi que de tout autre. » Tirant son origine des comparaisons, il assu-jétait l'homme social à l'empire de l'opinion. Ne pas confondre avec l'amour de soi-même qui « est un sentiment naturel qui porte tout animal à veiller à sa propre conservation et qui, dirigé dans l'homme par la raison et modifié par la pitié, produit l'humanité et la vertu ».
DESPOTISME
Il représente la forme extrême de la corruption des gouvernements, mais aussi la phase ultime de révolution catastrophique de l'état tel qu'il se rencontre déjà dans certains pays : « C'est ici que tous les particuliers redeviennent égaux parce qu'ils ne sont rien: et que les sujets n'ayant plus d'autre loi que la volonté du maitre, ni !e maître d'autre règle que ses passions, les notions du bien et les principes de justice s'évanouissent derechef. »
ÉTAT DE NATURE
Peut désigner
- la situation originelle de l'homme avant les premiers développements des facultés. Essentiellement caractérisé par la solitude du primitif, il précède les premiers groupements humains;
- l'état pré-juridique :selon les théoriciens de l'école du droit naturel, l'état de nature s'oppose à l'état civil institué par le pacte social.
Habituellement confondues, ces deux définitions doivent être distinguées chez Rousseau, car la nécessité d'un pacte social ne se fait sentir que très tardivement, bien après la formation des premières communautés, lorsque l'état de guerre se répand sous l'aiguillon du développement anarchique de la propriété privée.
LIBERTÉ
Outre le sens habituel d'indépendance, Rousseau caractérise la liberté métaphysique comme ce pouvoir qu'a l'homme de concourir à ses actions en qualité d'agent volontaire. Elle s'oppose à l'instinct de l'animal et représente avec la perfectibilité l'un des deux traits distinctifs de l'humanité.
LOI NATURELLE
Par opposition aux lois positives instituées par les États, elle désigne la loi que les hommes ont reçues de la nature. Son contenu, selon Rousseau, se réduit à deux principes « antérieurs à la raison, dont l'un nous intéresse à notre bienêtre et à la conservation de nousmêmes, et l'autre nous inspire une répugnance naturelle à voir périr ou souffrir tout être sensible et principalement nos semblables, »
PACTE SOCIAL
C'est la convention que les membres d'une même communauté passent les uns avec les autres et au terme duquel ils renoncent à leur indépendance afin de mettre fin à l'état de guerre. Il enveloppe - le pacte d'association par lequel les hommes acceptent de se plier à des lois communes et d'où procède la société policée; - le pacte de soumission ou de gouvernement par lequel le peuple confie la charge d'appliquer les lois à un pouvoir exécutif.
PASSION AMOUREUSE
Rousseau distingue « le physique de l'amour » de sa composante morale : « Le physique est ce désir général qui porte un sexe à s'unir à l'autre; le moral est ce qui détermine ce désir et le fixe sur un seul objet exclusivement; ou du moins qui lui donne pour cet objet préféré un plus grand degré d'énergie. » La composante morale, qui se fonde sur la comparaison et suscite les rivalités entre les hommes, est un sentiment acquis qui ne se déploie que dans un cadre social.
PERFECTIBILITÉ
Représente, avec la liberté métaphysique, le second trait distinctif de l'humanité. C'est « la faculté de se perfectionner; faculté qui, à l'aide de circonstances, développe successivement toutes les autres et réside parmi nous tant dans l'espèce que dans l'individu, au lieu qu'un animal est, au bout de quelques mois, ce qu'il sera toute sa vie, et son espèce, au bout de mille ans, ce qu'elle était la première année de ces mille ans ».
PITIÉ
« La pitié est un sentiment naturel qui, modérant dans chaque individu l'activité de l'amour de soimême, concourt à la conservation mutuelle de toute l'espèce. » C'est la présence de ce sentiment inné qui justifie, aux yeux de Rousseau, la thèse de la bonté naturelle de l'homme.
PREMIÈRES COMMUNAUTÉS
Ou «véritable jeunesse du monde elles correspondent en gros à I état des sociétés découvertes par les voyageurs au XVlllè siècle. Ces sociétés, dépourvues de toute organisation politique et juridique, se situent à mi-chemin entre l'existence isolée du primitif et l'apparition de l'état civil. Elles caractérisent ce qu'on peut appeler « le second état de nature »: «... cette période du développement de facultés humaines, tenant un juste milieu entre l'indolence de l'état primitif et la pétulante activité de notre amour-propre, dut être l'époque la plus heureuse et la plus durable. »
PROPRIÉTÉ PRIVÉE
Il s'agit pour l'essentiel de la propriété foncière. Elle n'apparaît qu'avec l'agriculture et découle originellement de la volonté légitime de s'assurer du fruit de son travail. Il faut distinguer la propriété bornée, fondée sur le travail et les besoins, et la propriété expansive qui s'inscrit dans une logique de prestige. Cette dernière engendre l'inégalité des richesses et la violence généralisée imposant le recours au pacte social En outre, le Contrat social distinguera la simple possession et la propriété proprement dite reconnue par l'Etat et garantie par les lois. Contrairement à une idée reçue, Rousseau ne stigmatise pas la propriété privée; il exige simplement que celle-ci soit équitablement répartie par l'État.
mardi 12 juin 2007
Réponse à vos messages
Quelques mises au point:
le corrigé que j'ai fait , ce n'est pas : ce que vous deviez faire. Je suis prof en Lettres supérieures et j'applique des règles strictes (comme celle-ci: on doit répondre à la question posée, d'où mon refus de faire un plan avantages/ inconvénients du travail). Mais au bac, on est beaucoup plus souple , il est évident que tout le monde aura parlé du travail comme souffrance, et que nul ne vous le reprochera. D'ailleurs il y a de très bons plans dans ceux que j'ai lus, mais je ne peux faire le détail.
Idem sur l'art, vous pouvez avoir fait un très bon devoir sur l'art sans parler de la réalité idéale des oeuvres etc...
Et je peux continuer! Pas besoin non plus d'avoir vu le caratère ironique du texte de Nietzsche.
Je ne vous propose pas ces corrigés pour vous angoisser davantage. Je vous dis les choses comme je les conçois (il faut répondre à la question posée). Mais ensuite, vous avez le droit de dévier un peu voire beaucoup, pourvu que vous argumentiez , que vous défendiez convenablement votre point de vue.
NON nous ne recevons pas de consignes de correction. Mais nous ne notons jamais une copie en fonction d'un corrigé idéal. Cela nous est même interdit.
On voit bien en vous lisant, que vous êtes des élèves sérieux , que vous avez des connaissances. Cela doit en principe vous permettre d'obtenir une note honorable.
Par pitié , arrêtez de paniquer! Concentrez vous sur la suite!
Corrigés des sujets de philosophie 2007 Paris par trois philosophes
Ou alors un plan en deux parties: la prise de conscience est libératrice, mais à certaines conditions.
Voilà qui va vous rassurer!
lundi 11 juin 2007
A demain
Pardon de ne pas avair traité tous les sujets! mais je n'ai pas eu le temps.
Ne paniquez pas. Personne n'a fait un devoir proche de mes corrigés. Mais cela ne préjuge pas de vos notes! Les collègues aussi auraient fait des corrigés différents.
Et nous avons des réunions d'harmonisation afin d' éviter toute correction arbitraire, trop liée à nos propres péjugés (car personne n'est exempt de préjugés, n'est-ce pas?)
A tous les amis de ce soir
Pour moi, la règle d'or c'est : chaque (titre de) partie répond à la question posée.
Regardez vos plans? Est-ce le cas?
A propos de Nietzche: il est ironique oui. Cela ne veut pas dire qu'il "dit des bêtises". Socrate aussi est ironique.
En philosophie les textes à double ou triple sens sont courants.
La philosophie est là pour vous apprendre à envisager diverses interprétations possibles d'un texte justement.
Nietzsche a dit "Malheur à moi, je suis nuance"
Help ! il y a un sérieux malentendu sur la publication des sujets!
Comment aurais-je pu mettre les sujets en ligne à 7h ce matin? D'où tirez-vous cette étrange information?
(ah je vois : il y a en effet : 7h 28 en bas du corrigé. c'est de la haute fantaisie informatique. Rassurez -vous je ne connaissais pas les sujets et j'en ai pris connaissance comme vous devant la classe ce matin au lycée Buffon!)
Réponse à tous les candidats angoissés (corrigés du bac)
Je vais essayer de vous répondre, mais je ne peux pas faire ce que vous demandez, à savoir vous dire que votre devoir est bien et qu'il mérite une bonne note.
Pour deux raisons:
1) il est difficile de juger à patir d'un vague plan
2) je ne veux pas vous donner de fausses joies...
Je vais répondre, mais de façon un peu allusive, et un peu rapide aussi car la journée fut longue pour moi (aussi!)
Regardez les corrigés, voyez l'écart par rapport à ce que j'ai fait.
Par exemple sur l'oeuvre d'art , le mot "réalité" n' a pas beaucoup retenu votre attention.
Mais en même temps, je vous le répète, on peut faire un devoir bien argumenté en défendant un point de vue très différent de ce que je vous propose.
Corrigés des sujets de philosophie 2007 Paris
Vous pouvez avoir fait de très bons devoirs avec des plans et des idées très différentes..
Que gagnons-nous à travailler ? (mini corrigé-plan)
Corrigé
Que gagnons-nous à travailler ?
(Nota bene : le "nous" peut renvoyer à l’individu, à la société tout entière, ou à l’humanité. Penser au fameux texte de Kant sur la nécessité de travailler pour l’humanité)
Question (faussement) naïve . On gagne un salaire !
Oui, mais 1) Un « travail » n’est pas toujours rémunéré 2) On peut gagner aussi quelque chose d’impalpable, de difficile à cerner…
Les moyens de vivre (plus ou moins) décemment mais aussi la promesse d’intégration à notre communauté.
Qu’on peut distinguer, mais qui vont souvent de pair. Montrer comment ils peuvent être liés, comment ils peuvent être dissociés.
III L’inscription dans un ordre humain (gain symbolique)
1) Distinguer le travail (labeur) et l’oeuvrer (travail créatif) 2) Le travail est le moyen le plus accessible, ou le plus banal, de s’inscrire dans un ordre humain, mais il en existe d'autres (la religion, l'amitié, l'amour, l'activité politique, toutes les activités sociales et altruistes) 3) On gagne, en s’inscrivant dans un ordre humain, une possibilité (parmi d’autres !) de donner un sens à sa vie en poursuivant un but qui peut être partagé avec d'autres. Un ordre humain est un ordre symbolique, ce qui signifie : qui relie les hommes par le biais des symboles. Les entreprises, les institutions rassemblent les hommes et les prennent en charge matériellement, bien sûr, mais aussi "symboliquement", en leur proposant une place, une fonction, un statut et donc une forme de nécessité.
Conclusion
On gagne énormément à travailler en général. Mais le « profit » est largement moral et symbolique (en plus du salaire !). Donc le travail bénévole, ou le travail créatif non rémunéré, peuvent produire le même résultat de ce point de vue.
Peut-on en finir avec les préjugés? (corrigé mini)
Peut-on en finir avec les préjugés ?
Les préjugés sont responsables d’une grande partie des disputes et donc des malheurs des hommes. Les opinions racistes, les idées toutes faites, les préjugés ethnocentriques ou religieux dressent les communautés les unes contre les autres. On serait tenté de croire qu’il faut en finir avec les préjugés. Mais ce serait opter pour un nouveau préjugé (préjugé= se prononcer avant d’avoir réfléchi)
I On ne peut pas en finir avec les préjugés
Car nos préjugés sont a) naturels b) nécessaires c) indéracinables
II La science et les Lumières ont permis de liquider certains préjugés
Donner des exemples : Galilée, Darwin, Voltaire, Freud etc…
III Non seulement on ne peut pas, mais encore il ne faut pas en finir avec les préjugés
a) Seuls certains préjugés sont dangereux (préjugés propres à une culture) b) Les préjugés universels sont utiles (cf le sens moral) 3) Il y a des préjugés vitaux pour l’homme Exemples : "la démocratie est possible, le peuple est apte à gouverner" . Ou bien : "le bon sens est la chose du monde la mieux partagée".
Les oeuvres d'art sont-elles des réalités comme les autres? (corrigé)
Les oeuvres d'art sont-elles des réalités comme les autres ?
On confond en général « réel » et « choses sensibles ». Pourtant le domaine du réel excède largement celui du monde sensible. Le réel englobe aussi le monde intelligible, les "idéalités" (une idée, une mélodie, une forme par exemple), les productions symboliques. Les oeuvres d'art sont en ce sens des réalités mais qui ont un statut différent de celui des autres réalités (la Brioche de Chardin n'est pas comestible). Mais si les oeuvres d'art ne sont pas des réalités comme les autres, il faut se demander : 1) En quoi elles différent des autres réalités 2) Si cette différence est de nature ou bien de degré.
I Non : ce sont des productions humaines, c'est-à-dire artificielles et témoignant d'une intention.
1)Humaines : contrairement aux productions inconscientes de la nature (ex : une partition musicale par opposition au chant du rossignol)
2)Artificielles : de « technè », art . productions non spontanées (cf. un temple)
3)Intentionnelles : elles répondent à un projet, souvent collectif (cf. une pyramide ou un cathédrale, ou un film )
Conclusion : il y a une différence de statut entre ces réalités artistiques et les réalités ordinaires
II Mais ce sont des réalités et non des simulacres (réalités illusoires)
1) Ce sont des apparences,
2) Non des illusions (contre Platon République Livre X . Le lit peint est une illusion au regard du lit en bois)
3) Des apparences belles ou signifiantes qui expriment le réel
( cf. Proust : "la vraie vie c'est la littérature")
Conclusion: il y a une différence de nature entre les oeuvres d'art et les autres réalités. On remarque des les oeuvres d'art ont souvent un prix. Ce prix, évalué sur un marché, pose le pb de leur valeur.
III Les oeuvres d'art sont des réalités plus réelles (plus denses, plus stables) que les autres
1)Opposer "oeuvre » et production technique ou artisanale. Poser le pb de la valeur économique de l'oeuvre en tant que réalité singulière.
2)L'oeuvre est faite pour durer. Même les oeuvres éphémères (cf. Goldsworthy) laissent une trace dans la conscience des hommes
3) Les moins réelles ("réel" au sens de sensible, concrète, seulement matérielles) sont les plus réelles : « ce qui dure est l'oeuvre du poète » Hölderlin
Conclusion : il y a une différence de degré (de réalité) entre les oeuvres d'art et les autres réalités
CONCLUSION
Les oeuvres d' art sont des formes symboliques qui rendent le réel habitable. Elles donnent au monde une stabilité et une consistance qu'il n'aurait pas sans elles.
Les trois textes du bac philo ( corrigé élémentaire)
Texte d’Aristote (L)
Thème : la liberté , le déterminisme psychologique, la responsabilité
Question : Suis-je responsable de mon caractère ( ici mauvais, injuste ou intempérant)?
Thèse : Je suis responsable de ce que je suis devenu. Un mauvais caractère n’est pas une excuse
Ni l’ignorance, ni la faiblesse ou inconscience ne sont une excuse.
Le principe de nos actes est en nous.
Conclusion : nous sommes libres et responsables de ce que nous sommes , malgré le sentiment contraire que nous avons souvent ( « circonstances atténuantes). Nous devons donc répondre ( « responsabilité ») de nos fautes.
Thème : le mal
Question : Y a-t-il des hommes qui font le mal sciemment (en le tenant pour mal)
Thèse : Il n’y a pas de différence subjectivement entre le bien et le mal.
(Attention : se garder de tout relativisme !)
Argumentation de Nietzsche :
Le mal est une question de point de vue. Pour la mouche, être écrasée, c’est mal. Pour le criminel, être sanctionné c’est mal. (Nietzsche joue sur les différents sens de ce que l’on appelle « mal »). Donc , du point de vue de l’auteur du mal, le mal est justifié, le mal, c’est bien.
Ou Nietzsche veut-il en venir?
Il semble approuver le « nul n’est méchant volontairement » des anciens. Mais la fin du texte est ironique.
Ce que suggère Nietzsche :
Il faut dépasser à la fois le point de vue relativiste (« à chacun son idée du bien et du mal ») et le point de vue prétendument objectif (« le bien et le mal sont des absolus »). Toute appréciation morale est à rapporter à un système de référence. Qui décide de ce qui est bien ou mal ? « Bien » pour qui, « mal » pour qui ?
Pour Nietzsche, c’est l’homme qui crée les valeurs. Toute valeur doit être rapportée au système dans lequel elle s’inscrit et prend un sens. On ne peut rien évaluer philosophiquement sans poser préalablement la question : qui évalue, et quel est le type de vie, ou de volonté, qu’exprime cette évaluation ?
Texte de Hume (S)
Question : La justice nationale (propre à une nation) obéit-elle aux mêmes règles que la justice internationale ?
Thèse : La justice nationale doit être strictement contraignante (pas d’exception ni de dérogation). La justice internationale est beaucoup plus souple, voire erratique.
Hume établit un constat. Son constat est juste, au moment où il parle ( 18 ième siècle).
Mais : 1) Cette situation , qu’il décrit, n’est pas satisfaisante. Ce qui est , ne devrait pas être (situation de guerre virtuelle entre les peuples) 2) Il faudrait donc que la justice internationale devienne contraignante (ce que propose Kant dans son Projet de paix perpétuelle) 3) Cela a changé depuis : cf ONU et les tribunaux internationaux.
Donc Hume n’a pas tort,évidemment, mais on se gardera de confondre le constat et le jugement de valeur (« c’est bien comme ça »)
Littéraires : une espèce en voie de disparition
dimanche 10 juin 2007
citation (l'Etat)
"Beaucoup se sont imaginés des républiques et des principautés que jamais on n'a véritablement vues ni connues, car il y a un tel écart entre la façon dont on vit et celle dont on devrait vivre, que celui qui délaisse ce qui se fait pour ce qui se devrait faire apprend plutôt à se perdre qu'à se sauver " Machiavel
citation ( la culture)
citation (la démocratie)
Texte de Deleuze sur art et information
Voici pourquoi il faut éviter de dire que l'art délivre un message :
" Quel est le rapport de l'art avec la communication ? Aucun. Aucun, l'œuvre d'art n'est pas un instrument de communication. L'œuvre d'art n'a rien à faire avec la communication. L'œuvre d'art ne contient strictement pas la moindre information. En revanche, il y a une affinité fondamentale entre l'œuvre d'art et l'acte de résistance. Alors là, oui. Elle a quelque chose à faire avec l'information et la communication, oui, à titre d'acte de résistance. Quel est ce rapport mystérieux entre une œuvre d'art et un acte de résistance ? Alors que les hommes qui résistent n'ont ni le temps ni parfois la culture nécessaire pour avoir le moindre rapport avec l'art [...].Malraux dit une chose très simple sur l'art, il dit " c'est la seule chose qui résiste à la mort ". Revenons à ce que nous disions tout à l'heure : qu'est-ce qu'on fait quand on fait de la philosophie ? On invente des concepts. Et je trouve que là, c'est la base d'un assez beau concept philosophique. Réfléchissez.. qu'est-ce qui résiste à la mort ? Sans doute, il suffit de voir une statuette de trois mille ans avant notre ère pour trouver que la réponse de Malraux est plutôt la bonne réponse [..] Tout acte de résistance n'est pas une œuvre d'art, bien que, d'une certaine manière, elle en soit. Toute œuvre d'art n'est pas un acte de résistance, et pourtant, d'une certaine manière, elle l'est " Gilles Deleuze (Conférence prononcée à la FEMIS le 17.05.87)