Je pense que la sélection à l'entrée à l'université est inévitable à court terme. Un papier traitait aussi de ce sujet dans le dernier numéro deLibération, je résume ce que tout le monde sait déjà : le bac est unartifice, tout est fait pour que les candidats le décrochent. Cela discrédite le travail des candidats qui ont le niveau et le travail des professeurs, puis, pire encore, envoie des étudiants au "casse-pipe". J'ai mille anecdotes sur le sujet. Des gens qui ne viennent plus en cours depuis des mois, ne rendent plus de devoirs, n'ont lu aucune des oeuvres au programme de littérature, ontun dossier scolaire épouvantable avec le fameux avis "dfp" et quidécrochent l'examen avec une mention. TPE + option + spe + deuxièmeoption + bienveillance + sujet facile = jackpot.Le résultat c'est l'évident effondrement à l'université, parce que si ces gens ont un quelconque talent personnel que les misérables enseignants que nous sommes n'avons pas réussi à apprécier, une chose est sûre : ils ne savent pas travailler, n'ont aucune patience, aucune ténacité et pensent que leur manière de procéder (chance + coach +bachotage + esbrouffe) est la bonne.Mais tout le monde est content : les parents, les élèves, les proviseurs qui affichent des pourcentages exceptionnels tous les ans, les recteurs,les ministres. Comme si la science et la vérité étaient transformées enoccasion de recueillir des honneurs, des moyens d'avancer dans lacarrière, des occasions de figurer sur le journal local entre lesmeilleurs élèves, de faire le beau dans les salons de la République pour se féliciter d'un travail qu'on n'a pas fait et d'une réussite qu'on ne mérite pas. Nous sommes dans la caverne et le bac est comme une de ces figures qui servent à projeter des ombres dont nous parlait déjà si bien Platon.Cordialement,FB
Le bac est fictif mais les files de chômeurs sont bien réelles.le papier de libé est ici :http://www.liberation.fr/societe/0101579909-taux-de-reussite-record-au-bac-bonne-nouvelle
Lire aussi ce point de vue: la vieille rengaine est de retour
vendredi 17 juillet 2009
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2 commentaires:
"Il est devenu trivial de souligner l’état de crise dans lequel se trouve l’école aujourd’hui. Ce qui l’est moins, c’est de faire le lien entre d’une part l’influence négative des industries culturelles sur le désir d’apprendre de nos élèves, d’autre part la nécessité et l’urgence d’une réforme complète des programmes et non pas seulement des parcours"
Jean Hugues Barthélémy
La suite:
http://skhole.fr/penser-l-%C3%A9cole-avec-gilbert-simondon-par-jean-hugues-barth%C3%A9l%C3%A9my
Sur le sujet, lire aussi
Prendre soin de la jeunesse et des génération de Bernard Stiegler, on peut aussi lire à profit Le divin marché et l'art de réduire les têtes de Dany Robert Dufour, on finira utilement par Capitalisme et pulsion de mort de Bernard Maris. Tout est dit, diagnostiqué, mis en évidence, les solutions sont trouvées, mais le combat est inégal. Le temps de cerveau disponible est l'eldorado postmoderne, contre les programmes de TF1, les programmes de l'éducation nationales ne font pas le poids.
Cordialement
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