jeudi 29 novembre 2007

"A ceux qui veulent privatiser la fac, les jeunes répondent..."


RESISTANCE!
(je ne suis pas allée au lycée, mais les lycéens sont venus me rendre visite Boulevard de l'hôpital)

Le moral des français au plus bas



Libé
Vous aussi, vous êtes déprimés?


A cause du pouvoir d' achat?
A cause du déclin de la culture française?
A cause des bibliothèques brûlées?
A cause du réchauffement de la planète?
A cause du blocage des lycées?

Quoi d' autre?

"Le chaos ou la communauté" : face au changement climatique,il faut choisir

"Face au changement climatique , le chaos ou la communauté" (Programme des nations unies pour le développement, Libé)

"L'égalité des chances est une notion contradictoire"

Lire le papier du Monde ce matin , sur égalité, méritocratie, justice et équité. C'est très clair:
Libé : "Le talent de l'individu s'appuie sur le social"
à propos du livre de Patrick Savidan, Repenser l'égalité des chances

"The death of french culture" ,( Mort de la culture française,Une du Time, par Donald Morrison)


Titre du Time Europe du 3 décembre. Hum. Déclin, indéniablement, mais "mort" est un peu excessif?


Quid de la philosophie?


Edgar Morin, Michel Serres, René Girard, Claude Lefort, Marcel Gauchet, A. Finkielkraut, Pierre Hassner... c'est rien?

Lire aussi : Biblio Obs

mercredi 28 novembre 2007

Bayrou premier ministre de Ségolène Royal?????


Qui dit la vérité, qui ment?
C'est parole contre parole .. Rue 89

Lycéens en colère


A Paris aujourd'hui ....


Que va-t-il se passer si les étudiants renoncent? Les lycéens vont-ils continuer tous seuls?
Ou bien vont-ils retourner (déjà!) en classe?
(Alors : fini les grasses matinées....)

Voulez-vous arrêter la grève?


L'UNEF consulte ses adhérents LIBE par Internet

A qui la faute ? (Victor Hugo)


A qui la faute? Par Victor Hugo

" Tu viens d'incendier la Bibliothèque?

- Oui. J'ai mis le feu là.

-Mais c'est un crime inouï!

Crime commis par toi contre toi-même, infâme!

Mais tu viens de tuer le rayon de ton âme!

C'est ton propre flambeau que tu viens de souffler!

Ce que ta rage impie et folle ose brûler,

C'est ton bien, ton trésor, ta dot, ton héritage

Le livre, hostile au maître, est à ton avantage.

Le livre a toujours pris fait et cause pour toi.

Une bibliothèque est un acte de foi

Des générations ténébreuses encore

Qui rendent dans la nuit témoignage à l'aurore.

Quoi! dans ce vénérable amas des vérités,

Dans ces chefs-d'oeuvre pleins de foudre et de clartés,

Dans ce tombeau des temps devenu répertoire,

Dans les siècles, dans l'homme antique, dans l'histoire,

Dans le passé, leçon qu'épelle l'avenir,

Dans ce qui commença pour ne jamais finir,

Dans les poètes quoi, dans ce gouffre des bibles,

Dans le divin monceau des Eschyles terribles,

Des Homères, des Jobs, debout sur l'horizon,

Dans Molière, Voltaire et Kant, dans la raison,

Tu jettes, misérable, une une torche enflammée!

De tout l'esprit humain tu fais de la fumée!

As-tu donc oublié que ton libérateur,

C'est le livre?

Le livre est là sur la hauteur,

Il luit; parce qu'il brille et qu'il les illumine.

Il détruit l'échafaud, la guerre, la famine

Il parle, plus d'esclave et plus de paria.

Ouvre un livre. Platon, Milton, Beccaria.

Lis ces prophètes, Dante, ou Shakespeare, ou Corneille

L'âme immense qu'ils ont en eux en toi s`éveille;

Ébloui, tu te sens le même homme qu'eux tous;

Tu deviens en lisant grave, pensif et doux;

Tu sens dans ton esprit tous ces grands hommes croître,

Ils t'enseignent ainsi que l'aube éclaire un cloître

A mesure qu'il plonge en ton coeur plus avant,

Leur chaud rayon t'apaise et te fait plus vivant;

Ton âme interrogée est prête à leur répondre,

Tu te reconnais bon. puis meilleur, tu sens fondre,

Comme la neige au feu ton orgueil, tes fureurs,

Le mal, les préjugés, les rois, les empereurs!

Car la science en l'homme arrive la première.

Puis vient la liberté.

Toute cette lumiére,

C'est à toi comprends donc, et c'est toi qui l'éteins!

Les buts rêves par toi parle livre atteints.

Le livre en ta pensée entre, il défait en elle

Les liens que l'erreur à la vente mêle,

Car toute conscience est un noeud gordien.

Il est ton médecin, ton guide, ton gardien.

Ta haine, il la guérit; ta démence, il te l'ôte.

Voir ce que tu perds, hélas, et par ta faute!

Le livre est ta richesse à toi! c'est te savoir,

Le droit, la vérité, la vertu, le devoir,

Le progrès, la raison dissipe tout délire.

Et tu détruis cela, toi!

- Je ne sais pas lire".



"A qui la faute", issu de "L'Année terrible" (juin 1871)

Trouvé sur rue 89

mardi 27 novembre 2007

Non à la loi Pécresse ? (blocus lycée Buffon)


Chers élèves du lycée Buffon,

Pourriez-vous nous dire si vous comptez bloquer le lycée demain matin.
Car je serais très heureuse de faire la grasse matinée si vous en décidez ainsi...

Le bonheur dépend-il de l'Etat




Pour répondre à cette question, il faut poser le pb de la distinction du privé et du public




Voici les clarifications de E. Badinter:
Distinction du privé et du public
"Quand des jeunes femmes manifestent pour le port du voile à l'école publique en proclamant : « c'est mon choix », ne confondent-elles pas le Je et le Nous, l'individu et le citoyen, le privé et le public, l'intime et le collectif ? En reprenant à leur compte le titre d'une émission populaire de la télévision, elles se sont trompées de registre. L'expression « c'est mon choix» ne s'applique qu'à ce qui relève de l'intimité et de la vie privée. Par exemple, notre façon de penser, d'aimer, la gestion de notre corps, y compris le suicide, ou notre vie familiale, dès lors que cela ne nuit pas à d'autres. Comme dans l'émission en question, chacun peut dire publiquement : « Je suis homosexuel, célibataire ou masochiste, c'est mon choix. » Autant de décisions personnelles qui relèvent de la liberté individuelle à laquelle la collectivité n'a rien à opposer, même si ces choix ne sont pas conformes à ceux de la majorité.Mais nous sommes aussi membres d'une collectivité nationale, citoyens d'un pays, et comme tels, soumis à la loi de la majorité pour tout ce qui regarde ce qu'on appelle aujourd'hui le « vivre ensemble ». Nous sommes partie prenante à un contrat social qui tire sa force et sa légitimité de l'adhésion collective à quelques principes essentiels, tels les droits de l'Homme, l'égalité des sexes ou la laïcité. L'expression « c'est mon choix » laisse place ici à « c'est notre choix ». Même si moi, en tant qu'individu du particulier, je n'y adhère pas, je m'y soumets en tant que citoyen.Reste qu'il est toujours possible dans une démocratie de changer la loi et parfois de faire passer dans la sphère privée ce qui appartenait hier à la sphère publique. Ce fut le cas, par exemple, il y a 30 ans, de l'avortement. Interdit par la loi qui régissait alors le corps des femmes, il devint, grâce à une nouvelle loi, une affaire de libre choix personnel. Mais pour cela, il fallut d'abord qu'une majorité décide que c'était « notre choix ».
Utiliser le slogan « c'est mon choix » en guise d'argument pour ce qui concerne la sphère publique est aller un peu vite en besogne. C'est une erreur qui peut même, si l'on n'y prend garde, engendrer l'anarchie. La démocratie exige plus qu'un argument d'autorité ou l'affirmation d'un choix personnel. Elle s'exprime par la discussion, l'argumentation et la conviction de la majorité des citoyens".
Élisabeth Badiner

Le bonheur dépend-il de l'Etat?

Voici le texte de Tocqueville sur ce thème:

"Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d'eux, retiré à l'écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l'espèce humaine; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d'eux, mais il ne les voit pas; il les touche et ne les sent point; il n'existe qu'en lui-même et pour lui seul, et, s'il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu'il n'a plus de patrie.Au-dessus de ceux-là s'élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d'assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l'âge viril; mais il ne cherche, au contraire, qu'à les fixer irrévocablement dans l'enfance; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu'ils ne songent qu'à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur; mais il veut en être l'unique agent et le seul arbitre; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre?



Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique (1840), Éd. Gallimard, 1968, pp. 347-348.

De quel droit? ( à propos de quelques principes démocratiques)





A propos de la démocratie


(Quid juris , de quel droit ?)



Quelques remarques :
La démocratie est le règne du droit. Le droit c'est le contraire de la force. Ce qui est juste, c' est ce qui est décidé conformément aux règles (du droit).
Ainsi la majorité des représentants des citoyens (parlement) promulgue les lois. Mais n'importe quelle majorité de n'importe quel groupe ne peut ni déterminer la loi ni l'abolir (par exemple : une majorité de professeurs ne va pas forcer le gouvernement à abolir une loi dont ils considéreraient qu'elle les lèse en menaçant de boycotter le bac. Ce ne serait pas légitime). De même les lycéens d'un lycée, ou même la majorité des lycéens de France, ou la majorité des étudiants de l'Université, ne peut forcer un gouvernement à abolir une loi qu'ils jugent injuste. S'ils le font, c'est au nom de leur force et non au nom du droit.


Seuls ceux qui ont promulgué les lois peuvent les abroger.
En démocratie, on peut toujours contester les lois. Il n'y a pas d'exception à cette règle.Mais on doit contester suivant le droit, c'est-à-dire suivant les règles de la démocratie (manifestations, protestations exprimées, pétitions, grèves etc..)
Cependant, pendant que l'on conteste les lois, on doit s'y soumettre. Par exemple si la loi interdit la cigarette dans les lieux publics, ou si la vitesse est ramenée à 90 kms heure sur autoroute, on peut protester, mais en attendant, on se soumet, on obéit. C'est ainsi que Socrate dans le Criton explique qu'il se soumettra aux lois, lois qu'il a pourtant contestées toute sa vie.
Admettons qu'une majorité de lycéens d'un lycée décide de fermer le lycée pour un mois, en organisant un vote et en obtenant la majorité en faveur de cette fermeture. Cela serait-il juste?Non. Parce que même si une majorité de lycéens d'un lycée donné, pour une raison quelconque , décide d'arrêter le travail, ils n'ont pas le droit , de ce fait, d'empêcher la minorité qui veut travailler de le faire.


La règle de la majorité ne vaut que pour les décisions prises selon des procédures adoptées par la nation tout entière. C'est ce qu'on appelle la constitution, ce que Rousseau nomme la Loi, et qui est l'expression de la "volonté générale"
Cela signifie-t-il qu'il faut se soumettre à n'importe quelle loi, dans tous les cas, ne jamais protester?Absolument pas. On peut toujours contester la loi (argumenter, protester, le dire, l'écrire). On peut organiser des discussions au lycée... en dehors des heures de cours , manifester etc..
Mais je ne vois pas comment l'organisation d'un blocus - même décidé par la majorité des lycéens– pourrait relever du droit, donc de la démocratie .






Le lycée Buffon aujourd'hui


Non à la loi Pécresse!

lundi 26 novembre 2007

Valérie Pécresse face aux étudiants


Sur Europe 1 , rue 89

Quelques lacunes en économie?



Je me permets d'attirer votre attention sur notre dernière initiative : EcoDico. Avec la complicité des économistes de BNP Paribas, nous proposons désormais un dictionnaire d'une cinquantaine de vidéos sur les principales notions du programme d'économie de terminale. En quelques minutes, des professionnels de l'analyse économique donnent dans un langage accessible des définitions claires et précises de notions telles que la croissance économique, la formation brute de capital fixe ou les rapports nouvelles technologies et gains de productivité. Une nouvelle façon de faire un usage pédagogique du net ! Parlez en autour de vous, bloguez ces vidéos, dites nous ce que vous en pensez !

A bientôt !Vincent OLIVIER & toute l'équipe du WebPédagogique
Rendez-vous sur LeWebPédagogique

dimanche 25 novembre 2007

Garry Kasparov (Entretien JDD)


Garry Kasparov est le porte-parole d'une coalition qui s'oppose au système Poutine. L'ex-champion du monde des échecs, candidat de l'opposition aux présidentielles de 2008, ne se bat pas pour les gagner mais défendre la démocratie et faire entendre une autre voix.

Entretien réalisé mercredi à Paris avant son retour à Moscou.


Quelle est la situation des médias en Russie?

Tout est sous contrôle. Les responsables de la radio et de la télé sont ou bien directement nommés par le Kremlin ou bien tenus par l'Etat via des compagnies comme Gazprom qui les financent. Par un mélange d'intimidations et de pressions financières tels les menaces de contrôles fiscaux, le pouvoir a les moyens d'interdire toute critique.Cela se traduit commentau quotidien?Une journaliste par exemple avait commis un article très dur à l'égard de l'ex-dissident Vladimir Bukovski. Elle a eu honte et s'est excusée le lendemain sur son blop rivé. Elle a aussitôt été renvoyée. Je viens d'écrire un ouvrage* [plus psycho-philosophique que politique]. Parce que je suis une figure de l'opposition, il n'a pu figurer à la dernière Foire du Livre et n'est disponible que dans les rayons « échecs » des librairies...

Quel est le plan média de Poutine ?
Le lavage de cerveaux. A force de répéter les choses dix fois par jour, les gens finissent par le croire. Tout est présenté sous un angle favorable et ils semet en-scène en se réservant l'annonce des bonnes nouvelles.

Un culte de la personnalité?

Non, pour qu'il y ait un culte, il faut une personnalité [Rires]. Poutine est sorti vainqueur d'une lutte intérieure pour le pouvoir mais il n'est que symbolique. Ce n'est pas une dictature à l'ancienne. Il sauve les apparences d'une démocratie dans le pays mais toute la fortune de l'élite dirigeante est dehors.

Quels espoirs face à tous ces relais de la voix du maître?

Le peuple russe ne comprend pas pourquoi il souffre de plus en plus alors que l'État lui, via les ressources énergétiques, s'enrichit. II commence à mettre en relation l'augmentation des prix, les crises avec la corruption étatique. Le pouvoir ne résisterait pas à quelques semaines de liberté de la presse. L'information, ça fonctionne dans les deux sens: il y a aujourd'hui une forte demande".


Interview Jean-Luc Brette
La vie est une partie d'échecs, Ed. J.-C. Lattés, 21,50€

samedi 24 novembre 2007

Garry Kasparov interpellé à Moscou


Besancenot, seul leader à gauche?


Voir la lettre aux carpes socialistes de Jacqueline Remy

La justice et la force



« La justice est sujette à dispute, la force est très reconnaissable, et sans dispute. Ainsi on n'a pu donner la force à la justice, parce que la force a contredit la justice et a dit qu'elle était injuste, et a dit que c'était elle qui était juste. Et ainsi ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste » (B. 298)

Pascal

La loi sur l'autonomie à l'Université approuvée par Ségolène Royal


"La loi sur l'autonomie est une bonne réforme" Nouvel Obs

C'est dit, cela a le mérite d'être clair!

Votre avis?

Le métier de journaliste

Un livre pour vous:
Le monde est mon métier. Le journaliste, les pouvoirs et la vérité, par Bernard Guetta et Jean Lacouture
Recommandé par Luc Ferry et Jacques Julliard ce matin:
"Les grands journalistes sont des éclaireurs. Ils perpétuent la tradition des Lumières. Telle est la noblesse de ce métier. Leur rôle est d'éclairer les débats.
D'exercer l'esprit critique. Pas au sens de "dénigrement". "Critiquer", au sens de soutenir et éclairer la réflexion" (Luc Ferry sur LCI
Votre avis?)

Penser la guerre sur France culture

Avec René Girard et Frédéric Gros sur Répliques

vendredi 23 novembre 2007

La gauche inaudible

Lu dans Matin plus:
"En dehors de son recours devant le Conseil constitutionnel sur la loi sur l'immigration, le PS a d'autant plus de mal à se faire entendre qu'il ne présente pas de propositions clairement alternatives à la politique de Nicolas Sarkozy. Ainsi des régimes spéciaux ; après avoir longtemps tergiversé, au point de botter en touche pendant la campagne présidentielle, le bureau national du PS s'est prononcé pour leur «évolution». François Hollande a même estimé, sans craindre de heurter certains syndicats, que «la perspective des quarante ans de cotisations doit s'imposer à tous, mais en prenant en compte la pénibilité des tâches», Résultat? Inaudible. De même sur l'autonomie des universités. Le PC est favorable à la réforme engagée par Valérie Pécresse, même s'il a voté contre sa loi au prétexte d'une «absence de moyens». Depuis le démarrage du mouvement étudiant, le parti critique les blocages de facultés mais il ménage l'Unef Conséquence? Inaudible.Enfin, quand le bureau national du PS approuve le traité européen renégocié par Nicolas Sarkozy, l'étalage simultané de ses divisions, même moins affirmées qu'en 2005, se solde par un coup d'épée dans l'eau.Qu'un parti défait à une élection nationale ait du mal à se faire entendre n'est pas nouveau. LUMP, ou plutôt à l'époque le RPR, a connu cela au lendemain de la victoire socialiste de 1997. Le problème, en 2007, est que l'opinion ne sait plus qui incarne le PS et où se situe désormais ce parti. Tant qu'il n'aura pas réglé son problème de leadership et mené à bien sa rénovation idéologique, sa panne d'écoute risque de perdurer. Le premier forum de la rénovation, lancé par François Hollande, sur le thème «les socialistes et la nation», se tient demain à Avignon. Dans l'indifférence générale".
23 novembre 2007 Michel Noblecourt

Lycéens en colère


J'apprends que plusieurs lycées parisiens (Montaigne, Paul Bert, Racine) ont été fermés.

Alors je lance un appel : pourquoi ne pas fermer Buffon et Jules Ferry ?

(franchement: je suis hyper fatiguée. J'adorerai prendre des vacances. Pourquoi ne pas faire la jonction avec Noël? En plus décembre est un mois intéressant pour les voyages low cost . Partir au soleil....
On se donne RV en janvier?)

lycéens en colère

Est-il vrai que les lycéens en colère s'en prennent aux velibs?
Cela paraît difficile à croire...strucciuli.blogspot.com

Grève suspendue, le trafic se normalise


C'est ce que m'apprend une dépêche du Monde.
Toutefois, "Sud-RATP" se dit prêt à reprendre la grève à partir du 18 décembre, dès la fin des négociations




(ouf! nous avions pu craindre une baisse de combativité du syndicalisme révolutionnaire...)


J'en profite aussi pour vous signaler également que le lycée Jules Ferry a été heureusement vivifié ce matin par des "lycéens en colère".

Engageons le débat sur l'immigration ...


jeudi 22 novembre 2007

Le parisien est un loup pour le parisien




J'en ai marre de l'agressivité des passants, des piétons, des cyclistes, des usagers, des automobilistes, des motards. Il n'y a que les flics qui sont gentils (tout-à-l'heure ils ont verbalisé des motards fous, j'étais aux anges).


Vivement que la grève finisse et que nous retrouvions notre "si fragile vernis d'humanité"

Les retraites, quelques soucis à venir


Le rapport de Conseil d'orientation des retraites bien d'être connu.
Je ne prends pas la peine de vous le résumer: regardez le commentaire ci-dessous du message: "les petits soldats"

Peter Sloterdijk, une politique de la colère


La colère n'a plus de débouchés en Occident:

"Autrefois, la révolte avait ses débouchés. Partis et organisations tentaient de la canaliser pour la transformer en énergie politique. L'exaspération des humiliés était le moteur de l'Histoire, leur juste courroux allait briser le cercle de l'oppression. Désormais, constate Peter Sloterdijk, la fureur qui sature notre planète ne trouve plus aucun exutoire universel. Puissance éparpillée, elle tourne à vide.
« S'il fallait exprimer en une phrase la caractéristique forte de la situation psychopolitique actuelle du monde, ce devrait être la suivante : nous sommes entrés dans une ère dépourvue de points de collecte de la colère », écrit-il dans Colère et temps.Le philosophe y décrit les aventures de la « colère », envisagée comme force fondamentale dans l'écosystème des affects ». Son enquête commence avec L'Iliade et la colère " thymos") homérique ; elle se poursuit avec ces deux grandes « banques de la colère » qu'ont été, selon lui, l'Eglise chrétienne et l'Internationale communiste ; elle s'achève à l'horizon de l'islamisme, lequel croit pouvoir prendre le relais aujourd'hui, alors qu'il ne fait que semer la frayeur en Occident, là où toute colère authentique semble avoir déserté : « Pour partisans de l'idylle libérale, la terreur islamiste reste un invité malvenu - en quelque sorte un tagueur fou, qui défigure avec ses messages obscènes les façades des sociétés sans ennemis».

Le chemin de Sloterdijk croise celui de Platon, de Nietzsche et d'Heidegger. Il lui fournit aussi l'occasion de discuter Georges Bataille ou Jacques Derrida. Contre celui-ci, il se livre à une réhabilitation du politologue américain Francis Fukuyama et de son livre La Fin de l'Histoire (1992). « La référence moqueuse au titre de Fukuyama est devenu un runing gag [blague à répétition] du feuilleton politique en Europe », déplore le philosophe, qui affirme que l'auteur américain, en élaborant une « psychologie-politique » des sociétés postmodernes, a touché au nerf de l'époque : « Ce qu'on appelle le terrorisme global, en particulier, est un phénomène totalement posthistorique. Son heure vient lorsque la colère des exclus s'associe à l'infotainment des inclus pour former un système de théâtre de la violence destiné aux derniers hommes (1. Vouloir accoler un sens historique à cette entreprise de terreur serait abuser de façon macabre de réserves lexicales épuisées », prévient-il" Jacques Birbaum
Colère et temps (Zorn und Zeit) de Peter Sloterdijk
Traduit de l'allemand pas Olivier Mannoni, Libella/Maren Sell, 320 p., 26 €.

1) L'expression "dernier homme " est empruntée à Nietzsche. Elle désigne les hommes après la mort de Dieu.

René Girard, anthropologue du désir


"Girard, anthropologue du désir"(par Jacques Birbaum, le Monde , 23 novembre 2007)


"Né en 1923, diplômé de l'Ecole des chartes et longtemps professeur à l'université Stanford (Etats-Unis), René Girard a bâti une oeuvre originale, à mi-chemin entre réflexion savante et prédication chrétienne. Il est l'auteur de nombreux ouvrages de style flamboyant, qui sont lus et commentés un peu partout dans le monde, par des chercheurs de divers horizons, dans le domaine des études littéraires comme dans celui des neurosciences.Au fil des années, il a élaboré une anthropologie de la violence humaine, telle qu'elle se déploie dans ses liens avec le religieux. Puisant aussi bien dans la psychanalyse que dans les textes littéraires (Cervantès, Proust ou Dostoïevski), sa théorie est fondée sur des concepts désormais fameux comme ceux de « désir mimétique » et de « mécanisme victimaire ».« Ces instruments d'analyse ne sont pas des idées philosophiques ; ce ne sont pas non plus des concepts sociologiques ou philosophiques reconnus. Ce sont des rapports humains très simples », résume Girard dans la préface du volume qui vient de paraître sous le titre De la violence à la divinité (« Bibliothèque » Grasset, 1504 p., 29 €), qui réunit quatre de ses livres fondateurs,depuis Mensonge romanesque et vérité romantique (1961) jusqu'au Bouc émissaire (1982).Chacun désire toujours ce que désire autrui : tel est, selon Gérard, le ressort fondamental des conflits. De cette concurrence « rivalitaire » naît le cycle de la haine et de la vengeance, que les religions archaïques parviennent à résoudre en désignant un bouc émissaire : seul le sacrifice de celui-ci permet à la foule de se réconcilier, comme en attestent maints épisodes de lynchages à travers l'histoire.De ce point de vue, loin d'être un mythe parmi d'autres, la Passion du Christ vient rompre la logique infernale. En proclamant que le Christ est innocent, la révélation chrétienne fait événement : elle disculpe la victime, et dévoile ainsi le mensonge sanglant qui soutient toute culture archaïque. Bien plus elle révèle aux hommes le mécanisme intime de la violence, et leur propose d'y renoncer une fois pour toutes. Là est le grand « scandale » des Évangiles, celui dont René Girard se fait le propagandiste opiniâtre, entre prophétie apocalyptique et solitude résignée".
J. Bi.

René Girard et Peter Sloterdijk: géopolitique du ressentiment




A lire dans le Monde ce soir.


Pour René Girard, l'unification du monde "débouche sur une escalade de la jalousie, des comparaisons venimeuses et des l'esprit de représailles".


Pour Peter Sloterdijk, "l'espace occidental ne trouve plus d'exutoire politique crédible pour la rebellion, qui se transforme en malaise interne à la société de consommation".


(Je vous copie les compte-rendus de leurs ouvrages par Jacques Birbaum)

mercredi 21 novembre 2007

Les petits soldats


Autre blog déouvert aujourd'hui. Chers petits soldats, pourquoi ne pas donner votre identité?

Une belle plume, l'auteur est fin connaisseur du cinéma "moderne", et ses références témoignent d'un goût assez ferme.

Un seul point me chagrine: je trouve bien sévère la critique de "Boulevard de la mort"...cela m'a surpris de la part de quelqu'un qui apprécie l'humour, par ailleurs...

Je suis en revanche en accord avec ce que ces petits soldats disent du trio infernal Ciment-Riou-Murat.

A quoi reconnait-on un génie? par François Truffaut



François Truffaut « Abel Gance, désordre et génie » (Cahiers du cinéma n° 47
Extrait Mai 1955)


« Réussir , c'est rater »
« Il n'y a rien de bien original à dire sur La tour de Nesle. Tout le monde sait qu'il s'agit d'un film de commande à devis ridicule, dont le meilleur est resté dans les tiroirs du distributeur. La tour de Nesle est, si l'on veut, le moins bon des films d'Abel Gance. Comme il se trouve qu'Abel Gance est un génie, La tour de Nesles est un film génial. Génie, Abel Gance ne possède point du génie, il est possédé du génie, c'est-à-dire que si vous lui donnez une caméra portative et que vous le postez parmi vingt opérateurs d'actualité au sortir du Palais-Bourbon ou à l'entrée du Parc des Princes, il vous ramèner, lui seul, un chef d'oeuvre, quelques mètres de pellicule dont chaque plan, chaque image, chaque sixième ou vingt quatrième de seconde porteront la marque même du génie, invisible et présente, visible et omniprésente. Comment s'y sera-t-il pris? Lui seul le sait. A vrai dire, je crois bien qu'il n'en sait rien non plus.[...]
On a traité Abel Gance de « raté » et tout récemment de « raté génial » [...] La question se pose à présent de savoir si l'on peut être à la fois génial et raté. Je crois que le ratage, c'est le talent. Réussir , c'est rater. Je veux finalement défendre la thèse: Abel Gance auteur raté de films ratés. Je suis convaincu qu'il n'existe pas de grands cinéastes qui ne sacrifient quelque chose : Renoir sacrifiera tout (scénario-dialogue-technique) au profit d'un meilleur jeu de l' acteur, Hitchcock sacrifiera la vraisemblance policière au profit d'une situation par avance choisie, Rosselini sacrifie les raccords de mouvement et de lumière pour une plus grande fraîcheur – ou chaleur – c'est la même chose – des interprètes, Murnau, Hawks, Lang sacrifient le réalisme du cadre et de l'ambiance, Nicolas Ray et Griffith la sobriété.
(De la notion de sacrifice dans les oeuvres géniales)
Or le film réussi selon l'ancestrale équipe est celui où tous les éléments participent également d'un tout qui mérite l'adjectif parfait. Or la perfection , la réussite, je les décrète abjectes, indécentes; immorales ou obscènes ; à cet égard, le film le plus haïssable est sans conteste. La kermesse héroïque [de Jacques Feyder, 1935] pour tout ce qui s'y trouve d'achevé,d'audaces atténuées,de raisonnable,de mesuré, de portes entr'ouvertes, de chemins esquissés, tout ce qui s'y trouve de plaisant et de parfait.
Tous les grands films de l'histoire du cinéma sont des films ratés ».

civilisation et barbarie (Robert Redeker)

Voici pourquoi il faut continuer de tenir le 11 novembre pour une date importante, selon le philosophe Robert Redeker:

"Le 11 novembre invite à réfléchir sur la fragilité de la civilisation. Tout ce qui, avant la guerre, était vice, crime, meurtre, injustice, vol, viol, devient, à la faveur de la guerre, vertu. L'esprit critique, cette grande conquête de l'humanité, est criminalisé par le bourrage de crâne; la propagande remplace l'information tandis que les hommes sont appelés à se comporter comme des animaux en troupeaux. Freud l'avait observé en 1915: la civilisation n'apparaît que comme une mince couche, produite par l'éducation et les normes morales; le refoulement de l'agressivité se fissurant dès que sont promises à l'homme la satisfaction brutale de certaines pulsions archaïques. Une évidence jaillit de cette guerre : la barbarie n'est pas venue «du dehors», de peuples supposés moins civilisés, elle n'est pas venue non plus des classes dangereuses que l'on montrait du doigt depuis la révolte des canuts, elle est venue du coeur même de la civilisation. La barbarie peut naître en chaque homme. Cette guerre a donc confirmé la vérité persistante d'un vieil adage: «homo homini lupus » -«L'homme est un loup pour l'homrne ». Ni la civilisation ni le progrès n'ont réussi à tuer le loup féroce qui sommeille au sein de chacun d'entre nous, mis en cage par le refoulement, at-tendant patiemment que les circonstances (et la guerre en est une) vienne le délivrer. Lucide, le christianisme a donné depuis longtemps un nom à ce loup increvable que la psychanalyse a redécouvert: le péché originel.."

Rober Redeker , le 11 novembre, leçon de philosophie. La dépêche de Midi, 11-11-2007f

mardi 20 novembre 2007

Un blog à découvrir :cinemacinemas de Felix


Le blog de Felix, découvert aujourd'hui.

Parcouru et apprécié: les textes sont bien écrits, et le parti pris de "ne parler que des films que l'on aime" me paraît judicieux.

Allez-y faire un tour! cinemacinemas.blogspot.com

Les classes préparatoires littéraires et artistiques


Premières questions...
L'an dernier j'avais mis en ligne cette liste de lycées de niveau moyen sur mon blog

Vous trouverez aussi des conseils sur le site de l'Etudiant

La réponse de Sarkozy à la rue

"On ne cèdera pas , on ne reculera pas" Rue 89
Il devrait s'exprimer jeudi ou vendredi.

Profs en grève

Combien de profs en grève?
Comment savoir qui est en grève, et qui est resté chez soi, faute de transports?

L'état sauvage


Lorsque "la communauté abolit le blâme", les pulsions de mort s'exercent en tout impunité d'après Freud.

C'est ce qu'il se passe en ce moment à Paris.
Lire l'analyse de Jacqueline Remy

Quels slogans?


J'ai croisé la manif à Montparnasse. Je n'ai pas entendu de slogans ( tous en retraite à 50 ans? Des droits spéciaux pour tous? Des sous pour tous? Plus d'Etat pour tous?.....).
Pas de banderolles ni de pancartes.

Je n'ai entendu que ceci: "Tous ensemble , tous ensemble, tous ensemble, tous ensemble......"

Parole du PS

"Ce sont les usagers qui sont pris en otage et qui souffrent le plus" Ségolène Royal
(je suis d'accord avec S.R.) sur Radiozapping

lundi 19 novembre 2007

Et les lycées?


Les étudiants souhaitent entraîner les lycéens Libé


(manquait plus que ça...)

Le silence des bêtes


"Ils dorment et nous veillons" Lire le compte rendu du livre de Elizabeth de Fontenay par B. Goetz

Chavez en mission humanitaire

Lire le Rebonds de Libé ce matin

dimanche 18 novembre 2007

Ban Ki-Moon : "le monde est au bord de la catastrophe"

Changement climatique : on est au bord de la catastrophe!

Il serait temps d'en prendre conscience ! ("Peu de personnes réalisent la gravité de la situation" Ban Ki-Moon International Herald Tribune)

Notez que nous, en France, on a des préoccupations beaucoup plus importantes, beaucoup plus urgentes, comme vous pourrez le constater en regardant les journaux télévisés (comment je m' "organise" (!) demain pour aller travailler?)

samedi 17 novembre 2007

Le silence


Voici mon corrigé : Traversées philosophiques

Où est passé le PS?


Il fait une cure de refondation en thalasso , d'après Mathieu Lindon dans Libé ce matin.

Qu'est-ce que le sarkozysme?


Le dernier numéro d'Esprit est consacré à cette question.


Voici un extrait:


Les mises en scène de la réussite. Entreprendre, entraîner, animer.
"Ce n'est pas le modèle de réussite sociale promu par le sarkozysme qui est le plus discutable, plutôt la conception de l'échec qui en découle [...]
Souvenons-nous du discours d'intronisation du candidat à la porte de Versailles: "J'ai changé parce que les épreuves de la vie mont changé [...]. J'ai connu l'échec et j'ai dû le surmonter [...]. Aujourd'hui j'ai compris que ce sont les faiblesses, les peines, les échecs qui rendent plus forts". Celui qui a réussi peut s'offrir le luxe d'une référence à Nietzsche : on entend tous les jours que « ce qui ne tue pas rend plus fort ». Mais c'est depuis un présent glorieux que l'échec du passé est reversé à la légende. Pour celui qui échoue actuellement, les voies de la rédemption sont étroites.À cela, il y a une raison de fond : comme le gagnant, le perdant du sarkozysme n'est peut-être jamais définitif, mais il est toujours légitime.
Celui qui n'a pas les moyens d'entreprendre ou d'animer fait scandale dans un univers égalitaire où les mêmes chances sont données à l'origine, que l'on vienne de Neuilly ou d'ailleurs. Le perdant par excellence, c'est le « multirécidiviste », dont il a déjà été question, le chômeur longue durée ou l'immigré qui échoue dans ses tentatives d'intégration, par exemple parce qu'il ne maîtrise pas la langue française. Ce dernier est invité à souscrire à l'alternative suivante: « La France, tu l'aimes ou tu la quittes. » Le sarkozysme, c'est, sans mauvais jeu de mots, l'oubli du tiers exclu : entre la réussite sûre de son droit et l'échec mérité, il n'y a pas de place pour la complexité des parcours et la pesanteur des structures sociales.Margaret Thatcher avait coutume de dire que « la société, ça n'existe pas », laissant entendre qu'il n'y avait rien entre les individus qui calculent et l'État qui fonde son action sur leur comportement rationnel. Le sarkozysme est l'héritier de cette occultation des corps intermédiaires dont la télévision, qui instaure un face-à-face entre le dirigeant et le peuple, est le meilleur instrument. On n'y montre que les extrêmes, les paumés, les victimes, les cassés ou ceux qui ont réussi on ne sait pas trop pourquoi, les people. Dès lors, le thème de la justice, central dans toutes les théories classiques du libéralisme, est quasiment absent des discours du nouveau président. Il y a, bien sûr, des injustices, mais elles sont pénales plus que sociales: la « victime » est l'individu à qui l'on ne peut
faire grief de ne pas avoir intégré dans son calcul le fait d'être assassiné en pleine rue.
Mais l'idée que l'on puisse échouer autrement que par erreur n'appartient pas à une rhétorique où la performance est la reine des vertus et où le calcul fait office de sagesse.[...]
Le danger de la désinstitutionnalisation des parcours est donc qu'il fait des perdants légitimes parce que responsables de leur échec. Répétons-le, Nicolas Sarkozy n'a rien inventé « par lui-même » de cet imaginaire de la performance dont la conséquence la plus négative affecte les individus à qui la société n'offre pas l'opportunité de maximiser leur profit. Tout était déjà réuni dans les figures de l'entrepreneur rationnel et de l'animateur désinvolte dont le sarkozysme produit une synthèse étonnante. Tout au plus le nouveau président incarne-t-il l'adaptation des pratiques politiques à cette conception extrêmement contraignante de la réussite.Une conception de la réussite, même habilement mise en scène, fait-elle une politique ?

Oui si l'on suggère par là que le sarkozysme nous rappelle que le pouvoir est une dimension centrale de l'action politique. Mais cette rhétorique ne doit pas être abordée exclusivement à partir de ce qu'elle valorise, il faut aussi interroger ce qu'elle occulte. Qu'ils soient favorables ou non au nouveau président, c'est une erreur de bien des analystes que d'en rester au commentaire du discours sarkozyste, de participer de cette perpétuelle saturation, sans interroger ses non-dits. Or l'impensé du sarkozysme, c'est précisément cette figure du « perdant » renvoyé à la légitimité de son échec.Pour le dire d'une formule, le sarkozysme est dénué de sens social. Cela ne signifie pas seulement qu'il est indifférent à la « question sociale » ou aux inégalités, mais qu'il est aveugle à ce qu'est l'action humaine dans un contexte social. Il y a dans l'imaginaire de la performance que nous avons décrit une forme de cynisme à l'endroit du sens de l'action, ce que Max Weber dénonçait déjà comme « un sentiment qui n'a pas la moindre affinité avec le savoir du tragique en lequel toute action est engagée, et avant tout l'action politique » .

Michael Foessel et Olivier Mongin, in Revue Esprit, Novembre 2007, "Qu'est-ce que le
sarkozysme"?
(1 Max Weber, le Savant et le politique, op. cit., p. 185.



vendredi 16 novembre 2007

Martine


De l'utilité d'internet

Les étudiants votent sur le Net, à Paris I , puis à Tolbiac Rue 89

Marché ou écologie, il faut choisir!


Quatre scénarios pour l'avenir de la planète : le Monde

La philosophie au secours de l'Université


Le point de vue de Alain Renaut, c'est dans le Monde : "Une société modernisée est une société où l'Etat sait imposer un certain nombre de limites. A chacune d'elles surgit un secteur plus auto géré" ( "Etudiants, un mouvement décevant")

("Pour limiter le pouvoir de l'Etat, peut-on s'en remettre à l'Etat?" : lire ce chapitre dans mon "Cours particulier")

La philosophie au secours des cheminots


C'est dans Libé, le front Onfray-Balibar-Bensaïd- Zizek : "pour les grèves solidaires"


Ils réclament le retour aux 37,5 annuités pour tous, ce qui est effectivement inattaquable...

Le spectacle de la politique sarkozyste décrypté par ...Guy Debord



Extrait d'un article de Frank Nouchi ce soir dans le Monde (c'est moi qui souligne la phrse de Guy Debord)


"C' est souvent intéressant les épigraphes, ces petites citations que les auteurs mettent en tête d'un livre.[...]

Parfois une citation résonne curieusement juste, en phase avec l'atmosphère du moment. Ainsi celle-ci, retrouvée par Pierre-Louis Basse dans son pamphlet Guy Môquet au Fouquet's (Editions des Equateurs). Elle est de Guy Debord : « Le spectacle organise avec maîtrise l'ignorance de ce qui advient et, tout de suite après, l'oubli de ce qui a pu quand même en être connu » . Debord dont on se dit qu'il n'a jamais été si important, si pertinent, si juste. Debord dont on aimerait qu'il fût vivant pour nous décrypter le grand spectacle de Nicolas Sarkozy.Ovationné par le Congrès des Etats-Unis puis bras dessus bras dessous avec son ami George Bush devant la demeure historique de George Washington à Mount Vernon, sur les bords du fleuve Potomac, en Virginie - Irak ? Vous avez dit Irak ? - ;deux jours plus tard, seul devant la tombe du général de Gaulle à Colombey-lesDeux-Eglises. En discussion serrée avec des cheminots de Saint-Denis pour tenter de désamorcer le conflit sur les régimes spéciaux, quelques jours plus tard en discussion beaucoup plus musclée avec des pêcheurs du Guilvinec. Le spectacle est permanent. A peine quelques heures, et on passe à autre chose. Une seule condition c'est lui, et lui seul, qui impose le thème et le tempo. Furet-Sarko, il est passé par ici, et si l'envie lui prend, il repassera par là. Les médias, la télévision, la radio, les journaux, suivent comme ils peuvent. Une petite autocensure par-ci, un oubli par-là. Sur Internet, en revanche, c'est un festival, le Sarko Show en live et en intégral.Et puis il y a les livres, ces satanés livres, qui s'évertuent à mettre des grains de sable sur le papier glacé des magazines. Un coup c'est Bernard-Henri Lévy qui, dans Ce grand cadavre à la renverse (Grasset), retranscrit une conversation téléphonique hilarante avec le candidat Sarkozy. Un autre, ce sont nos consoeurs Ariane Chemin et Judith Perrignon qui nous font pénétrer dans La Nuit du Fouquet's (Fayard).Sans parler des éditeurs qui s'évertuent encore à prendre le président à ses mots. Calmann-Lévy, par exemple, qui, pour faire pendant à la Lettre aux éducateurs de Nicolas Sarkozy, publie les Lettres aux instituteurs, de Jean Jaurès, François Guizot et Jules Ferry. Jaurès, si souvent cité durant la campagne électorale du chef de l'Etat, Jaurès, une des références préférées de la « plume » du président, Henri Guaino. Voici ce qu'il écrivait le 15 janvier 1888 dans une lettre publiée par La Dépêche du Midi« 11 faut que toutes nos idées soient comme imprégnées d'enfance, c'est-à-dire de générosité pure et de sérénité. »Une belle épigraphe, non ?"
Frank Nouchi, Le Monde 17 novembre 2007

jeudi 15 novembre 2007

Les présidents d'Université reçus par Valérie Pécresse


"Les cours ne seront pas aménagés en vue des examens" Libé

La Sorbonne a voté et refuse le blocage


Les étudiants viennent de se prononcer contre le blocage (à 75 % )

La perle du jour


Entendu sur Itv, (N'ayons pas peur des mots)

"Vous parlez d'équité -abolir les régimes spéciaux au nom de l'équité.

Oui à l'équité, cent fois oui!

Mais alors l'équité pour tout le monde! " Laurent Neumann


( " l 'équité pour tout le monde?? ???

Equité, ça signifie: un traitement différencié, traiter différemment chaque cas dans un esprit de justice, selon Aristote)