L'Europe est-elle avant tout chrétienne ?
L'Europe chrétienne? Une excursion
Joseph H. H. Weiler Éditions du Cerf, 160 p.
et :
L'Occident. Une interprétation historique Lucian BoiaÉd. Les Belles Lettres 250 p.
"0n se souvient de la polémique qui a accompagné la rédaction en 2003 du projet de Constitution européenne, rejeté deux ans plus tard, par référendum, par les Français et les Néerlandais : fallait-il inscrire,dans son préambule, les «origines chrétiennes » de notre culture? La mention fut finalement abandonnée au nom d'une conception « laïque » de l'État. Reprenant la discussion, le spécialiste de droit européen, professeur à l'université deNew York, Joseph Weiler soutient que, les Constitutions n'établissant pas seulement lesdroits et les devoirs des citoyens, mais faisant office de «conservatoires » des valeurs, idéaux et symboles des communautés qui se les donnent, la Constitution européenne devait reconnaître le caractère central du christianisme dans notre identité. Weiler, qui ne peut guère être suspecté de parti pris, puisqu'il est de confession juive, parle même à ce propos de notre « christophobie ». Il ajoute qu'admettre notre identité chrétienne ne conduit pas à rejeter l'entrée de la Turquie dans l'Europe. Il ne faut en effet, selon lui, pas confondre État laïc et État neutre: le christianisme continue de répondre aux questions éthiques qui se posent à nous, en particulier à notre déficit de spiritualité. Retraçant le processusde formation de l'Occident, le Roumain Lucian Boia soutient, lui, que si le christianisme est un élément important de notre identité, il n'est pas le seul, et qu'il faut distinguer le cas de l'Europe centrale et orientale de celui de l'Europe de l'Ouest. La question de l'identité européenne n'est pas qu'un pur débat historque. Se mettre au clair sur nos racines est le moyen de préparer notre avenir".
"0n se souvient de la polémique qui a accompagné la rédaction en 2003 du projet de Constitution européenne, rejeté deux ans plus tard, par référendum, par les Français et les Néerlandais : fallait-il inscrire,dans son préambule, les «origines chrétiennes » de notre culture? La mention fut finalement abandonnée au nom d'une conception « laïque » de l'État. Reprenant la discussion, le spécialiste de droit européen, professeur à l'université deNew York, Joseph Weiler soutient que, les Constitutions n'établissant pas seulement lesdroits et les devoirs des citoyens, mais faisant office de «conservatoires » des valeurs, idéaux et symboles des communautés qui se les donnent, la Constitution européenne devait reconnaître le caractère central du christianisme dans notre identité. Weiler, qui ne peut guère être suspecté de parti pris, puisqu'il est de confession juive, parle même à ce propos de notre « christophobie ». Il ajoute qu'admettre notre identité chrétienne ne conduit pas à rejeter l'entrée de la Turquie dans l'Europe. Il ne faut en effet, selon lui, pas confondre État laïc et État neutre: le christianisme continue de répondre aux questions éthiques qui se posent à nous, en particulier à notre déficit de spiritualité. Retraçant le processusde formation de l'Occident, le Roumain Lucian Boia soutient, lui, que si le christianisme est un élément important de notre identité, il n'est pas le seul, et qu'il faut distinguer le cas de l'Europe centrale et orientale de celui de l'Europe de l'Ouest. La question de l'identité européenne n'est pas qu'un pur débat historque. Se mettre au clair sur nos racines est le moyen de préparer notre avenir".
Patrice Bollon Le magazine littéraire Novembre 2007
(Tableau de Munch: Golgotha)
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