mardi 20 novembre 2007

Quels slogans?


J'ai croisé la manif à Montparnasse. Je n'ai pas entendu de slogans ( tous en retraite à 50 ans? Des droits spéciaux pour tous? Des sous pour tous? Plus d'Etat pour tous?.....).
Pas de banderolles ni de pancartes.

Je n'ai entendu que ceci: "Tous ensemble , tous ensemble, tous ensemble, tous ensemble......"

4 commentaires:

Anonyme a dit…

L'absence de slogans est, à mon avis, un symptôme qui plaide en leur faveur : ils sont capables de dire ce qu'ils rejettent massivement, mais sont incapables de formuler une alternative positive, tout simplement parce qu'on a fait en sorte qu'ils le soient. L'infiltration progressive des thématiques néo-libérales depuis le gouvernement Raffarin, les différentes "France(s)" montées les unes contre les autres, ça sert à ça ! Qu'on se rassure, le prochain stade, ce sera : plus de grève du tout, parce qu'on aura réussi à anéantir toute capacité des gens à évaluer leur situation présente à l'aune d'une situation conçue comme meilleure.

Lhansen-Love a dit…

Pas de slogans , pas de projets, pas d'alternative, pas d'horizon à gauche. Juste du "nonisme".
Oui , quelles raisons de s'enthousiasmer, en effet.

Jean-Baptiste Bourgoin a dit…

«L'absence de slogans est, à mon avis, un symptôme qui plaide en leur faveur : ils sont capables de dire ce qu'ils rejettent massivement, mais sont incapables de formuler une alternative positive, tout simplement parce qu'on a fait en sorte qu'ils le soient»

Lorsque l'on sait contre quoi on se bat, on a quelques idées de ce pour quoi on se bat... Même si la chose n'est pas évidente à déterminer, un peu de réflexions devrait y mener. J'y vois plutôt un aveux de faiblesse, une logique réactionnaire au sens propre : je réagis contre, parce que je suis contre. On ne nous permet pas de penser de nouveaux modèles politiques ? Il faut aller dans une bibliothèque, lire des livres de théorie politique sur le monarchisme, le libertarisme, l'anarchisme, les modèles aristocratiques, que sais-je. Se confronter à d'autres modèles politiques ouvrent de nouvelles perspectives qui permettent de penser de possibles nouveaux modèles politiques, si c'est ce que l'on souhaite. Et cela ne demande qu'une chose assez simple : prendre sa voiture et aller dans la première bibliothèque venue ...

On peut me rétorquer que la logique consumériste impose une orientation de la population vers le divertissement et donc une atrophie de nos capacités réflexives. Et ce serait une très bonne remarque. Mais il me semble que lorsque l'on connaît son ennemi, c'est un premier pas vers une connaissance de ce que l'on souhaite voir venir.

Mais à mon avis le gros soucis c'est que tous ces manifestants ne sont pas contre une vie orientée vers la consommation et le divertissement : "plus de pouvoir d'achat". Or la pensée libérale est celle qui s'accorde le plus avec une société consumériste... Il s'agit donc moins d'attaquer un modèle politique et économique que d'appeler à la conservation "d'acquis sociaux" non solubles dans le libéralisme.

(réflexion qui ne me convint pas à la relecture, j'ai l'impression de manquer quelque chose et de faire de trop grand raccourcis. J'espère des critiques sévères !)

Lhansen-Love a dit…

Il faut recouper ces remarques avec ce que dit Sloterdijk de l'absence de "débouchés" pour la colère, et aussi avec le caractère inaudible du PS actuellement.L'absence de tout projet alternatif aujourd'hui a de quoi démoraliser tous ceux que rejettent le sarkozysme. Reste Besancenot?