"En dehors de son recours devant le Conseil constitutionnel sur la loi sur l'immigration, le PS a d'autant plus de mal à se faire entendre qu'il ne présente pas de propositions clairement alternatives à la politique de Nicolas Sarkozy. Ainsi des régimes spéciaux ; après avoir longtemps tergiversé, au point de botter en touche pendant la campagne présidentielle, le bureau national du PS s'est prononcé pour leur «évolution». François Hollande a même estimé, sans craindre de heurter certains syndicats, que «la perspective des quarante ans de cotisations doit s'imposer à tous, mais en prenant en compte la pénibilité des tâches», Résultat? Inaudible. De même sur l'autonomie des universités. Le PC est favorable à la réforme engagée par Valérie Pécresse, même s'il a voté contre sa loi au prétexte d'une «absence de moyens». Depuis le démarrage du mouvement étudiant, le parti critique les blocages de facultés mais il ménage l'Unef Conséquence? Inaudible.Enfin, quand le bureau national du PS approuve le traité européen renégocié par Nicolas Sarkozy, l'étalage simultané de ses divisions, même moins affirmées qu'en 2005, se solde par un coup d'épée dans l'eau.Qu'un parti défait à une élection nationale ait du mal à se faire entendre n'est pas nouveau. LUMP, ou plutôt à l'époque le RPR, a connu cela au lendemain de la victoire socialiste de 1997. Le problème, en 2007, est que l'opinion ne sait plus qui incarne le PS et où se situe désormais ce parti. Tant qu'il n'aura pas réglé son problème de leadership et mené à bien sa rénovation idéologique, sa panne d'écoute risque de perdurer. Le premier forum de la rénovation, lancé par François Hollande, sur le thème «les socialistes et la nation», se tient demain à Avignon. Dans l'indifférence générale".
23 novembre 2007 Michel Noblecourt
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