lundi 2 juin 2008

La femme, ou l'araignée

L'araignée qui pleure (1881)

Femme phallique, castratrice, cannibale....

J'ai trouvé ce texte, à propos des araignées de Odilon Redon sur le Petit journal de l'exposition : "La peinture comme crime"
"L'idiome du désastre
L'araignée cristallise en Occident (pas en Orient) toute une série de fantasmes cruels à phobie cumulative: castration, vampirisme, cannibalisme, et autres versions goulues d'une oralité polymorphe. Or cette boule de poils est fortement sexuée. Redon campe (incon)sciemment un être vulvaire dont le genre ne fait pas de doute. Mais la vulve a des dents. Le sexe est castrateur. Dans ce piège à phallus culmine la terreur virile de la féminité. L'icône pubienne a aussi des pattes. Et quelles pattes! Des appendices aigus, puissamment érectiles, entre dard et griffe. L'araignée se change en femme phallique. Femme fatale. Où l'artiste en rajoute. Les aranéides ont huit pattes. Pas dix. Qui saturent l'espace de formes aiguës. Méfiez-vous : l'araignée ne sourit pas. Elle grimace. Promesse de meurtre. Ou de chaos. Bedon parle enfin son langage le plus noir : un idiome du désastre. «Quel est donc cet autre à qui je suis plus attaché qu'à moi, puisque au sein le plus assenti de mon identité à moi-même, c'est lui qui m'agite? ». Kafka lecteur de Lacan. Au désir de l'Autre, Grégoire Samsa n'a cessé de se conformer. Bon fils, bon commerçant, bon garçon, bon tout. Le désastre advient quand il se soustrait à la loi du Père : il se change en vermine. Bruit de bottes. Bedon lecteur de Kafka la métaphore ultime- désastre du sujet -, c'est la métamorphose"
(Grégoire Samsa est le héros de la Métamorphose de Kafka);
Sur l'Autre, voir les commentaires du mail "Il n'y a pas de grand Autre" ci-dessous)
PS Le cinéaste de Teeth n'a rien inventé..


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