Je suis en train de corriger le sujet suivant "l'oeuvre d'art nous rapproche-t-elle ou nous éloigne-t-elle de la réalité?"
Vous avez lu "D'autres vies que la mienne" de Emmanuel Carrère?
Sinon, écoutez Répliques ce matin. Les invités et A. Finkielkraut ont bien expliqué pourquoi la littérature nous rapproche de la réalité, nous donne accès à ce que nous ne voyons pas sans elle.
Le roman de E. Carrère nous révèle la souffrance, l'agonie (bon, ce n'est pas très drôle..) d'une femme qui meurt du cancer. Il nous apprend aussi ce qu'est le combat d'un jeune juge aux prises avec des pbs de surendettement. Pas très marrant non plus...
Pourtant il y a une force dans ce récit, une intensité qui témoigne de ce talent précieux, celui de sortir des sentiers battus, de dépasser les platitudes ou les clichés qui aplanissent et émoussent les expériences humaines. Le romancier restitue ces histoires dans leur authenticité (s'il a du talent, s'il est sincère...)
Alors oui," la vraie vie c'est la littérature" (Proust) ; tandis que la vie tout court n'est pas vraiment vraie....pas tout-à-fait réelle encore.
Sinon: à quoi serviraient les artistes?
La semaine prochaine : Cioran
samedi 9 mai 2009
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3 commentaires:
Bonjour,
100 % d'accord, voire davantage. L'art est vital pour nous aider à sortir des conventions qui nous étouffent. Deleuze dans Qu'est ce que la philosophie ? (il faut s'accrocher pour le lire mais ça le mérite, en plus il y a des perles comme celle-ci) : "Dans un texte violemment polémique, Lawrence décrit ce que fait la poésie : les hommes ne cessent pas de fabriquer une ombrelle qui les abrite, sur le dessous de laquelle ils tracent un firmament et écrivent leurs conventions, leurs opinions : mais le poète, l'artiste pratique une fente dans l'ombrelle, il déchire même le firmament, pour faire passer un peu du chaos libre et venteux et cadrer dans une brusque lumière une vision qui apparaît dans la fente...".
Ecouté un peu Répliques hier. Finkielkraut toujours aussi séduisant qu'exaspérant, obsessions concernant la jeunesse et l'école notamment. Carrère, je n'ai pas lu, mais je vais essayer puisque vous le recommandez. Je ne sais pas si je suis conservateur, mais j'éprouve ce que vous décrivez avec beaucoup plus d'intensité en lisant quelques lignes de Proust qu'en lisant n'importe quel écrivain contemporain.
Toujours aussi agréable de vous lire en tous cas.
Et moi, j'ai eu envie en écoutant Répliques de lire les Vies minuscules et Onze de Pierre Michon, donc j'ai passé commande chez mon libraire ( l'anecdote du tableau qui n'existe pas et qu'on cherche en vain au Louvre m'a ravie ! )J'ai trouvé cette conversation à trois de samedi particulièrement riche et humaine, revigorante en un mot. Quand Finkielkraut invite des invités de cette qualité, on l'écouterait pendant des heures...
moi aussi j'ai acheté Onze, j'ai eu du mal à le trouver.
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