Grâce au frères Coen et à Brad Pitt. Le film est à mourir de rire.. Voir la critique de Laure sur Cinechronique
Les frères Coen sont passés maîtres dans l'art de dépeindre la bêtise. Ces figures de crétins sont absolument géniales.. pardon du paradoxe.
Je me demande à qui en revient le mérite? Faut-il être génial pour incarner si bien un idiot?
En tout cas nous avons là une satire qui illustre fort bien "mon" idée de "fiction vraie"..
Sur le sujet vous pouvez aussi profiter des fines observations de Clémentine à propos de la formule :
Notez que le film n'est pas moral ni moralisateur car l'héroine finit par obtenir ce qu'elle voulait à l'importe quel prix: son relooking extrême. Bête et méchante, elle obtient donc ce qu'elle voulait!
6 commentaires:
Je ne suis pas tres d'accord (excusez l'absence d'accents, voire envois precedents). Le film ne fustige pas tant la betise qu'il la voit partout (car qui n'est pas bete parmi les personnages?), qu'il en fait meme une categorie ontologique. Je vois donc plutot ici un nihilisme tragique et gai. Un peu du genre Rivette dans "Va Savoir". Nous sommes tous les "morons" (connards) des autres, si grands que nous nous pensions, si raisonnables que nous nous efforcions d'etre. Et nous sommes prets a donner des coups de hache dans la tete d'un inconnu pourvu que les circonstances nous y conduisent.
R.
On peut très bien voir la bêtise partout et en même temps la fustiger! La preuve, c'est ce que font les frères Coen!
Ils montrent un lien entre bêtise et absence de tout sens moral, exactement comme le fait H.Arendt (le mal, "c'est de ne pas penser").
Et ils ne font preuve d'aucune complaisance vis à vis de leurs personnages, d'aucune tendresse, contrairement à tant et tant de films (cf Forrest Gump).
Donc je ne trouve vraiment rien à redire , et j'ai vraiment ri de bon coeur, contrairement à ce qui se passe dans toutes ce comédies ambiguës (comme la denière en dat "Musée haut, musée bas", où on vous dit, "regardez comme ces gens sont bêtes", mais en même temps on ferait comme eux - par conformisme, probablement..). Vraiment, les frères Coen, ce n'est pas ambigu.
Ils vous disent : regardez où ça mène la connerie.
Non je n'emploierai pas le mot "nihiliste", même si ce mot est lui-même très ambigu. Voilà des films qui ne sont pas plus nihilistes que le théâtre de Molière...
Et je ne suis pas du tout d'accord non plus avec la formule relativiste "on est tous le connard d'un autre" (en ce qui concerne ce film). Car bien sûr personne n'échappe à la bêtise..
Dans le film , la bêtise st vraiment quelque chose de parfaitement objectif.
Il me semble qu'on ne trouve pas les personnages aussi meprisables que vous le dites ("aucune complaisance, aucune tendresse"). Certes il n'y a pas de complaisance mais peut-on en vouloir a ce pauvre Brad Pitt d'etre bete, ou aux autres? Meme Malkovitch, pour fat qu'il soit (ses pretentions a ecrire...), a un cote pitoyable qui m'empeche de le trouver vraiment antipathique. N'a-t-il pas raison a la premiere scene (vous etes un Mormon, compare a vous tout le monde a un probleme avec l'alcool!")? Les seuls personnages sans cote positif seraient pour moi les deux "stuck up bitches", les connasses coincees, epouses de Malkovitch et Clooney. Quant a la phrase d'Arendt ("le mal c'est de ne pas penser"), elle vient sans doute d'un contexte difficilement applicable en toute circonstances: allez dire aux esclaves modernes qu'ils font le mal parce qu'ils ne pensent pas ni ne lisent H. Arendt ou Heidegger pendant les quelques heures de repit qu'il leur reste apres l'turbin... Ils sont dans l'eteau social et ce serait d'abord cet eteau qu'il faudrait desserrer avant de les blamer, a mon sens. De meme, Frances Mac Dormond, la collegue de Pitt est prisonniere de fantasmes dictes par le social: elle est prete a TOUT pour son operation de chirurgie esthetique. RIEN, ni les Russes ni la mort de Pitt ne la fera changer d'avis. Moims encore le conseil de plus "penser", si on le lui donnait. L'on voit d'ailleurs que le social vient prendre ses proies par le corps: fantasme de beaute sans relief, de sexualite mecanique (Clooney), alcoolisme (Malkovitch)... Certes elle est bete cette fille, mais je trouve que le film cherche a eveiller un sentiment de pitie. Pauvres humains qui font trois petits tours et s'en vont sans rien comprendre a rien...
Mais cela n'est jamais que mon interpretation du film et je ne pretends pas qu'elle est la seule. Ce serair trop... bete?
Bien a vous.
R.
Il ne s'agit pas exactement de mépris.. Certes on peut les trouver pitoyables, plus que "méprisables"..
Mais ce qui me paraît profondément juste quoique très éloigné du bon sens -il faut être les frères Coen pour suggérer cela - c'est que la bêtise est la racine de la méchanceté au sens "absence de sens moral", irresponsabilité.
Prenons le cas de l'héroïne. On ne va pas dire, en général qu'un femme qui veut un relooking extrême est méchante. Et pourtant le film montre très bien le comment et le pourquoi de ce "décérébrage" (on dit cela?)et de où cela peut conduire... On voit cela aussi dans Nip and Tuck , vous connaissez?
Ensuite, dire : c'est pas de sa faute, on est touts conditionnés, alors là je ne suis pas d'accord.
Comme dit Sarte: on est libre!
Et même : "en choisissant je chosis pour l'humanité tout entière".
Les frères Coen montrent des gens qui sont totalement irresponsables.
Vous dites: c'est la faute de la société...
Certes.
Mais le pb est le suivant: la société est constituée de gens cyniques et iresponsables.
On revient au pb du mal.
Ce n'est pas Hitler qui est responsable de Eichmann, mais Eichmann qui est responsable de Hitler - selon Arendt.
PS . Pas besoin de lire Heidegger pour "penser". Comme dit Rousseau: on peut être homme sans être savant. Descartes aussi dit cela. Et Kant. Et Alain: "penser c'est dire non!".
Ok,je cede. Comment vous resister?!
Non, je ne connais pas Nip et Tuck.
R.
Nip and Tuck sur la chirurgie esthétique, à la TV.(La 6 je crois). C'est très drôle!
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