mercredi 27 août 2008

Solitude du philosophe, suite




Solitude de celui qui porte les vérités qu'on ne voit pas:
"La philosophie occidentale est peut-être née de l'étonnement de Platon devant le fait que Socrate a été condamné à mort, et qu'il n'a pas été compris. Pourquoi cet homme qui n'avait pas d'ennemi, qui ne faisait de mal à personne, qui ne professait aucun dogmatisme, qui invitait les gens à se connaître, qui se contentait de vouloir ramener la science physique à l'esprit même qui fait la science physique, a-t-il été condamné à mort par la cité ? Et l'on sent bien, quand on lit Platon, qu'il y a pour lui un véritable scandale : la mort de Socrate. Or, ce scandale, je ne dis pas qu'il eut toujours la même violence que dans le cas de Socrate, mais il existe toujours, dans la mesure où le philosophe s'étonne et demeure confondu à l'idée que les vérités qu'il voit nier sont celles qui lui paraissent devoir s'imposer à toute conscience sincère. Par exemple, celle-ci : l'esprit qui fait la science est supérieur à la science qu'il fait, et la science n'a de sens que par lui.. Voilà une vérité dont on ne voit pas, quand on l'a bien comprise, comment on pourrait douter. Et pourtant, il est de fait qu'on la voit sans cesse méconnue, voire niée avec violence. Donc, il y a une solitude du philosophe, et c'est une solitude de l'universalité".


Qu'est-ce que comprendre un philosophe 1956 Ferdiinand Alquié

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