"Maintenant habitue-toi à la pensée que la mort n'est rien pour nous, puisqu'il n'y a de bien et de mal que dans la sensation et que la mort est absence de sensation. Par conséquent, si l'on considère avec justesse que la mort n'est rien pour nous, l'on pourra jouir de sa vie mortelle. On cessera de l'augmenter d'un temps infini et l'on supprimera le regret de n'être pas éternel. Car il ne reste plus rien d'affreux dans la vie quand on a parfaitement compris que la mort n'a rien d'effrayant. Il faut donc être sot pour dire avoir peur de la mort, non pas parce qu'on souffrira lorsqu'elle arrivera, mais parce qu'on souffre de ce qu'elle doit arriver. Car si une chose ne nous cause aucune
douleur par sa présence, l'inquiétude qui est attachée à son attente est sans fondement.
[Ainsi le mal qui nous effraie le plus, la mort, n'est rien pour nous', puisque lorsque nous existons la mort n'est pas là et lorsque la mort est là nous n'existons pas. Donc la mort n'est rien pour ceux qui sont en vie, puisqu'elle n'a pas d'existence pour eux, et elle n'est rien pour les morts, puisqu'ils n'existent plus.
Mais la plupart des gens tantôt fuient la mort comme le pire des maux, tantôt la désirent comme le terme des souffrances de la vie. Le sage, lui, ne craint pas de vivre : car la vie n'est pas un poids pour lui ; mais il ne considère pas non plus le fait de ne pas vivre comme un mal. De même qu'il ne préfère pas une nourriture très abondante à une nourriture très savoureuse, de même, pour le temps, il ne cherche pas à jouir du plus long, mais du plus agréable. Et ceux qui enjoignent au jeune homme de vivre bien et au vieillard de bien mourir disent une niaiserie : d'abord parce que le vieillard aussi goûte la douceur de vivre, et surtout parce que méditer sur la façon de bien vivre et sur la façon de bien mourir, c'est la même chose".
Lettre à Ménécée traduction Pierre Penisson, Hatier, 2007
douleur par sa présence, l'inquiétude qui est attachée à son attente est sans fondement.
[Ainsi le mal qui nous effraie le plus, la mort, n'est rien pour nous', puisque lorsque nous existons la mort n'est pas là et lorsque la mort est là nous n'existons pas. Donc la mort n'est rien pour ceux qui sont en vie, puisqu'elle n'a pas d'existence pour eux, et elle n'est rien pour les morts, puisqu'ils n'existent plus.
Mais la plupart des gens tantôt fuient la mort comme le pire des maux, tantôt la désirent comme le terme des souffrances de la vie. Le sage, lui, ne craint pas de vivre : car la vie n'est pas un poids pour lui ; mais il ne considère pas non plus le fait de ne pas vivre comme un mal. De même qu'il ne préfère pas une nourriture très abondante à une nourriture très savoureuse, de même, pour le temps, il ne cherche pas à jouir du plus long, mais du plus agréable. Et ceux qui enjoignent au jeune homme de vivre bien et au vieillard de bien mourir disent une niaiserie : d'abord parce que le vieillard aussi goûte la douceur de vivre, et surtout parce que méditer sur la façon de bien vivre et sur la façon de bien mourir, c'est la même chose".
Lettre à Ménécée traduction Pierre Penisson, Hatier, 2007
Ce texte a été lu ce matin aux obsèques de notre ami, Pierre Pénisson, qui vient de nous quitter brusquement.
3 commentaires:
Je me souviens de lui au Festival de Royan (1970)
Je me souviens de lui à Freibrug in Brisgau (1974)
Je me souviens d'une participation à 3 études sur Hegel (1978). Je me souviens d'une thèse possible (peut-on ne plus être amis); et de notre dernière rencontre (2006). ph.joubert.
Merci Philipe Joubert..
Il nous reste ses écrits, nos souvenirs, et son chat, Bilou..
We were friends of Pierre. We met him on his beloved Greek island, Aegina many times. We developed an amitie. We became very concerned when we had no reply to to our emails. We knew that he was ill but no more than that.Pease get in touch with us. Best regards
Philip and Gloria Pilkington at philippilkingoton@aol.com
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