Je n'ai plus besoin de continuer, car ce que je pense est fort bien dit ce matin dans Libé, pages Rebonds par :
Sihem Habchi ( Virginité: un verdict qui tombe comme une fatwa) et Dounia Bouzar (Discrimination religieuse et sexiste)
Il y a un point sur lequel je veux bien faire un concession après avoir écouté hier soir un juriste à "C dans l'air", c'est que la décision de la juge, en tant que telle, est irréprochable...d'un point de vue juridique strict, car l'homme et la femme sont d'accord pour annuler leur mariage selon la logique qui est la leur.
En revanche, le débat se situe ailleurs.
Il porte sur la question de savoir quelle logique, quelle "rationalité" doit l'emporter.
Celle du couple pour qui la religion (incluant la bonne foi ) doit déterminer les raisons d'un mariage.
Celle de la république laïque pour laquelle le mariage est un contrat organisant la filiation, les responsabilités à venir et la gestion des biens,mais ce contrat, validé par l'Etat, n'induit pas un engagement des partenaires concernant certains aspects de leurs sentiments ou particularités, qui relèvent de la vie privée (comme la virginité de la fille.. ou la chasteté du garçon).
Il porte sur la question de savoir quelle logique, quelle "rationalité" doit l'emporter.
Celle du couple pour qui la religion (incluant la bonne foi ) doit déterminer les raisons d'un mariage.
Celle de la république laïque pour laquelle le mariage est un contrat organisant la filiation, les responsabilités à venir et la gestion des biens,mais ce contrat, validé par l'Etat, n'induit pas un engagement des partenaires concernant certains aspects de leurs sentiments ou particularités, qui relèvent de la vie privée (comme la virginité de la fille.. ou la chasteté du garçon).
Plus généralement , selon notre logique, républicaine et libérale, la Justice, l'Etat et les Institutions s'abstenent de formuler des normes en matière de morale. Le droit sanctionne des actes, des faits, pas des sentiments (ici: aversion d'un homme à l'égard de l'impureté, de la non -virginité d'une épouse. Vierge, il l'aime. Non vierge, il ne l'aime plus...)
Donc tout le monde a raison, de son point de vue.
Sauf que en République, c'est la loi républicaine (égalité homme/ femme) qui prévaut...
Sauf que en République, c'est la loi républicaine (égalité homme/ femme) qui prévaut...
9 commentaires:
Dans ce cas je pose cette question ; et si le jeune homme était lui aussi vierge ?
(Pure question dans le but de mener une discussion, je n'ai pas trop d'avis sur l'affaire en tant que telle…)
Quelle est la question en fait?..
Excusez-moi d'être un peu triviale, mais "vierge" pour un garçon, ça ne veut rien dire..
Pour une fille non plus d'ailleurs..
Je veux dire par là que nous avons tous une multitude d'activités sexuelles dès l'enfance.
"Vierge", "pur", "chaste"... je ne comprends pas, sincèrement je ne comprends pas.
Quelqu'un qui a un orgasme pendant un rêve est-il considéré comme chaste?
Et les filles qui acceptent le sexe oral et la sodomie sont-elles "vierges" aux yeux de la religion?
Ce débat est ridicule, comment peut-on oser faire preuve d'autant d'hypocrisie???
Hum…
Oui effectivement.
Peut-être dans la définition commune du terme ; celui d'une absence de relations sexuelles physiques avec une autre personne (incluant donc le sexe oral, la sodomie).
Ce qui me dérange personnellement dans cet aspect c'est la vision «appropriative» de l'amour, celui de ne vouloir son partenaire rien que pour soi et quiconque d'autre.
Une autre personne???
Parce que la masturbation est aurorisée? Elle ne contredit pas la chasteté?
Evidemment, vous avez raison sur l'appropriation...
(non mais de quoi je me mêle..)
J'ignore si la parenthèse m'était destinée ou si c'était un point sur l'ensemble d'un débat qui s'insinue dans la vie privée d'un couple, mais ce n'est pas grave.
Non croyez-moi, je trouve l'acte révoltant même si je ne m'y intéresse peu, entre autre parce que je ne pense pas que la vie d'un tel couple me concerne et je trouve les réactions des politiques malheureusement disproportionnées, effectuées sans réflexion préalable et sans tenir compte de ce qui a réellement pu se passer (on a tout entendu, avec entre autre des volontés de changer la loi et ce sur une pure affaire médiatique, ce que Rousseau dans son Contrat Social déconseillait pourtant fortement, l'émotion ne devant pas jouer dans le jeu législatif).
En revanche les réflexions sur l'amour, sur l'appropriation de l'autre, sur la demande d'une virginité de soi et de son partenaire (la vision idyllique de se donner «blanc» à son partenaire et inversement) m'intéresse. C'est la seule démarche que je mène.
Est-ce qu'il ne faudrait pas voir la décision du juge comme la punition d'un mensonge et non de la 'non-virginité'? Il est normal (même si le cas présent paraît excessif et condamnable) de souhaiter passer sa vie avec une personne qui ne vous as pas menti au départ...
Sur le mensonge, oui, c'est l'argument du jeune homme. Mais voyez notre débat ci-dessous avec JB Bourgoin.
Le pb n'est pas vraiment le mensonge ,car tout mensonge ne va pas déclencher une annulation.
Mais là le mensonge est jugé grave, gravissime même, puisqu'il porte "sur une qualit essentielle de la personne".
C'est cela qui pose pb
Oui, le droit n'est pas la morale et la morale relève de la sphère privée. Mais n'y a-t-il pas une contradiction quand vous dites que c'est la loi républicaine qui prévaut ? la loi, qui prône l'égalité femmes-hommes n'intervient pas dans le domaine de la morale. Elle est est muette en matière de motivation des futurs époux
Je ne comprends pas...
"La loi est muette en matière de motivations des époux".
DONC on ne peut se prévaloir de tromperie subjective pour faire annuler un mariage, en se fondant sur des considérations qui relèvent du privé, de l'imaginaire, du sentiment!
Imagine-t-on une femme qui à l'issue de sa nuit de noces dirait, "j'ai été trompée, mon mari ne m'aime pas (compte tenu de ses médiocres performances sexuelles, par exemple)" donc je demande l'annulation du mariage!
On ne peut faire valoir des convictions, des impressions, des sentiments, même un "mensonge" ... pour faire annuler un divorce.
La tromperie doit être juridique, objective (par exemple le fait d'être déjà marié) pour invalider un contrat juridique.
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