vendredi 6 novembre 2009

Le ruban blanc, suite..


Je suis d'accord avec cela , ce n'est pas un film sur le nazisme, mais un film sur la nature humaine.

Un film sur le mal, non pas historique, mais métaphysique slate.fr :"une fleur sur le mal"

8 commentaires:

Romain a dit…

Ne faut-il pas avouer que ce film se place en parallèle avec l'essai de Wilhelm Reich, 'La psychologie de masse du fascisme' ?

Lhansen-Love a dit…

sans doute faut-il l'avouer...
je ne l'ai pas lu. Pourriez-vous nous le résumer?

Rose a dit…

J'attendais beaucoup de ce film mais il ne m'a pas touchée du tout, il ne m'a pas glacée ni dérangée. Les scènes intimes m'ont paru très clichées (l'inceste entre le père et la fille), ou "fabriquées" (la scène de l'enfant qui offre l'oiseau à son père), pas subtile (la rupture entre le médecin et la sage-femme, d'une cruauté vraiment lourdaude) ou insignifiante (la baronne qui quitte son mari)...
Haneke a dit que le scénario durait 4 heures et que Jean-Claude Carrière a été chargé de le ramener à une durée de 2 heures 20 pour des raisons financières. Je crois que j'aurais préféré qu'il dure 4 ou 6 heures et nous immerge complètement dans ce village et dans l'intimité des personnages de chaque foyer, car cette version me paraît pâtir de sa multitude de points de vue et ne laisse pas le temps d'approfondir les problématiques de chaque perso...

Romain a dit…

Wilhelm Reich essayait de justifier l'apparition du fascisme en Allemagne par la psychanalyse

"Reich considère le fascisme comme l'expression de la structure caractérielle irrationnelle de l'individu moyen, dont les besoins et les pulsions primaires, biologiques, ont été réprimées depuis des millénaires", peut-on lire à la 4ème de couverture)

Ses développements qui puisent dans la répression sexuelle des enfants (Allemands) sont particulièrement intéressants ; je retiens surtout le chapitre 7, avec cette référence à Hansel et Gretel... Un livre passionnant, mais assez difficile d'accès, il faut l'avouer

Lhansen-Love a dit…

Vous dites "justifier", mais c'est expliquer qu'il faut dire!
merci en tout cas!

Romain a dit…

C'est vrai... Il s'agit en effet d'une explication ; mais pour ce qui est de comprendre la montée du nazisme en Allemagne, Wilhelm Reich rejette les thèses socio-économiques et politiques / idéologiques (l'action et le charisme de Hitler). A ses yeux, seule sa "justification" est valable.

Personnellement, je n'ai pas été particulièrement convaincu par son discours. Mais sur certains points, certains chapitres, son développement mérite réflexion (lorsqu'il aborde la question de la famille, surtout) - et c'est là que "LE RUBAN BLANC" vient, à mes yeux, à point nommé.

Romain a dit…

Rose, je relis votre message et je vous avoue que je suis assez surpris par votre réaction. Vous parlez de situations clichées, "fabriquées", peu subtiles... Ce film fait, au contraire, preuve d'un réalisme flagrant quant aux relations sociales de l'époque - réalisme qui est encore trop souvent tu ou camouflé.

Faut-il rappeler qu'encore dans les années 40/50, les curés de village utilisaient les propriétés cautérisantes du nitrate d'argent pour décourager les jeunes filles ?

Il y a encore la scène de la fête des moissons (ou celle de l'inceste), qui décrit parfaitement l'atmosphère qui régnait à l'époque : la domination des hommes sur les femmes.

Quant à celle de l'enfant, il faut aller au-delà des sentiments qu'elle dégage : elle reflète la crainte de l'enfant vis-à-vis de son père, mais surtout la crainte d'être considéré comme coupable.

Quant à la "multitude de points de vue" (particulièrement dominée par celui de l'instituteur), elle appartient à l'originalité de Haneke, qui a compris que si une oeuvre ne doit pas pencher vers un hermétisme total, elle peut se retenir de donner des réponses à nos attentes et nous laisser sur un questionnement a posteriori.

Qu'une oeuvre dure de manière si profonde après qu'on l'ait vue/lue/etc., voilà un concept qui vaut le détour dans notre monde envahi par la multitude de livres, d'albums et de films qui ont tendance à se succéder vainement les uns après les autres.

Lhansen-Love a dit…

Vous êtes entêté! Reich explique le nazisme, il ne le justifie pas que je sache!
Sinon je suis d'accord sur le rapprochement avec le Haneke.