"Un principe très répandu, auquel tout le monde adhère dans notre société - y compris les non-croyants -, c'est que les convictions religieuses prêtent particulièrement le flanc aux attaques et doivent être protégées par un mur de respect anormalement épais et d'un autre ordre que le respect que tous les êtres humains se doivent mutuellement. Dans une courte allocution impromptue à Cambridge peu avant sa mort, Douglas Adams a si bien exprimé cette idée que je ne me lasse jamais de le citer* . "La religion. [ ...] contient intrinsèquement certaines idées que nous qualifions de sacrées, saintes, ou autres. Ce que cela signifie, c'est « Voici une idée, ou une notion sur laquelle vous n'avez pas le droit de dire quoi que ce soit de malveillant, point final. Pourquoi ? Parce que ! » Si quelqu'un vote pour un parti avec lequel vous n'êtes pas d'accord, vous êtes libre de le contester autant que vous voulez, tout le monde en discutera, mais personne ne s'en affligera. Si quelqu'un trouve que les impôts devraient augmenter, ou baisser, vous êtes libre d'en discuter. En revanche, si quelqu'un dit « Je ne dois pas appuyer sur un bouton électrique le samedi », vous dites « ça, je le respecte ». Pourquoi faudrait-il qu'il soit parfaitement légitime de soutenir le parti travailliste ou le parti conservateur, les Républicains ou les Démocrates, ce modèle économique contre cet autre, Macintosh plutôt que Windows - mais quant à avoir une opinion sur la façon dont a commencé l'Univers, ou sur qui a créé l'Univers [...], pas question ; est-ce sacré ? [...] Nous avons l'habitude de ne pas contester les idées religieuses, mais il est très intéressant de voir la fureur que déclenche Richard [Dawkins] quand il le fait. Tout le monde monte au créneau car ce sont des choses qu'on n'a pas le droit de dire. Pourtant, à y regarder de façon rationnelle, il n'y a aucune raison que ces idées ne soient pas aussi ouvertes au débat que n'importe quelle autre, sauf que nous sommes convenus entre nous d'une façon ou d'une autre qu'elles ne doivent pas l'être.Voici un exemple particulier de respect excessif pour la religion, un exemple qui a une véritable importance".
* Le texte entier est transcrit dans Adams (2003) sous le titre « Is there an artificiel God ? ».
* Le texte entier est transcrit dans Adams (2003) sous le titre « Is there an artificiel God ? ».
Pour en finir avec Dieu, R. Dawkins
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