mardi 13 janvier 2009

En route vers Washington


4 commentaires:

Anonyme a dit…

L'émission de Taddeï fut forte intéressante mais peu fructueuse.Au cas ou vous l'auriez vu, avez vous constaté l'émergence d'un mini débat entre Chantal Delsol et Pierre Rosanvallon sur la définition de la démocratie? la philosophe affirmait que le droit de vote tenait du fait que chaque homme avait le droit de disposer de sa propre vie, d'être maître de son destin, et qu'en conséquence, c'était une compétence universel qui paradoxalement ne nécessitait aucune compétence. Par analogie, elle comparait le droit de vote(la démocratie) ou plus précisément la compétence naturelle que tout homme a de disposer de lui même et de son destin au rôle d'une mère ou au devoir d'un père: en somme, une compétence Innée. D'autre part, l'historien admettait que la démocratie qui se matérialise par le droit de vote nécessitait une compétence particulière au même titre qu'un juge compétant dans tel ou tel domaine. Et dans un sens, il n'a pas entièrement tord puisque le statut de citoyen contrairement à celui de national suppose une certaine compétence, ou plutôt connaissance qui n'est pas innée, qui est celle de la loi: Nul n'est censé ignorer la loi. J'abrège énormément, mais ici, c'est la question de la place de la philosophie qui m'a vigoureusement interpellé. En effet, au regard de cette rixe intellectuelle, j'ai constaté qu'à la source de tout concept, la pensée philosophique y est pour beaucoup. En l'espèce, l'on invente une série de concept, d'armes pour rendre plus aisé notre mode de vie. Après cela, vient tout autre chose, ce que l'on appelle des techniciens, qui font de ce concept, de ce mode de vie un travail. Or tout travail est en général un devoir et nécessite une compétence. En somme je pense que la philosophie est pervertie par les "technocrates", pour reprendre les termes du philosophe. De manière plus claire, il y aurait depuis Socrate, peut être même avant, une vulgarisation de la pensée philosophique mais au profit d'une branche particulière. C'est ce que vous disiez au début de votre cours mais avec une certaine admiration. Est ce que tout les domaines nés de la philosophie sont légitimes? Comment passe-t-on de Hegel à Marx, puis de Marx à Lénine et Staline? Ce qui est préjudiciable est la systématisation, la technocratie, et le caractère artisanale de la pensée.Pour imager mes propos, Serions nous passés d'un art( et d'un artisanat) de la pensée, à une industrie de celle ci. Au sens ou elle serait une sorte de capitalisme intellectuel pour mieux assujettir les peuples.
BOn... Qu'en pensez vous: bien que je n'ai pas été très exhaustif?

Lhansen-Love a dit…

Je l'ai vu l'émission de Taddei, et j'ai été en effet très interessée par le débat sur la compétence du citoyen...
Il s'agit peut-être d'un malentendu sur la notion de "compétence"...
la position de Descartes me apraît la plus claire: pas besoin d'avoir lu tous les livres pour être un honnête homme. Ou de Rousseau "on peut être homme sans être savant" ou de Montesquieu : la vertu est la condition sine qua non de la démocratie... (la vertu que le père transmet à ses enfants)..
Ensuite je ne comprends pas bien votre raisonnement (cher anonyme, pourquoi ne pas donner votre prénon?)et cette histoire de technocrate et de capitalisme intellectuel.
Quelle est la responsabilité de la philosophie selon vous? Pourriez-vous m'expliquer un peu mieux?
Vous voulez dire que la philosophie est confisquée et détournée au profit de spécialistes? du pouvoir politique?
on ne peut pas dire cela.. La philosophie est à tout le monde. cf M. Onfray...

Anonyme a dit…

Euh...pardon c'était Mickael.

LA philosophie n'est pas confisquée, au contraire je pense qu'elle devrait faire l'objet d'une attention plus importante; dans la confection des lois par exemple. Un président avocat c'est bien, mais philosophe c'est peut être mieux...passons.

La critique faite aux catholiques par les évangélistes et les musulmans est cet aspect hiérarchique qui réside chez les chrétiens. L'on confère des valeurs hiératiques ou officielles à des personnes chargés d'interpréter les textes. Certes, à une époque des conteurs étaient chargés de lire la bible à une majorité analphabète, mais la question se pose dès lors que ce conteur, prêtre ou prophète est sacré. Aussi, ces personnes vont selon leurs interprétation imposer des directives, ce qui n'est pas plus mal. Mais, de proche en proche, indépendamment de leur volonté peut être, ils vont attribuer des compétence à certain voire même prêter des qualités à d'autres(cf"le peuple élu"). Ici, ce serait du capitalisme spirituel. Mais j'utilise ce terme dans la mesure ou ces derniers font d'un bien commun un bien propre, et de technocratie dans la mesure ou ils font d'un conte de fées, un récit extrêmement complexe et demandant l'appui de réel technicien.(Excepté la partie des Nombres de la bible). Bon...tout ceci pour dire qu'à une racine-pure- dont le tronc fait s'accroitre de multiples branches, on ampute la raison pure au profit d'une autre. Donc, dans ce mini débat, le contentieux portait sur la qualité de citoyen dans la démocratie qui, au premier abord part d'un bon sentiment: celui d'être maître de son destin. Mais c'est une qualité entachée par cette autre qualité qu'on veut bien prêter au statut de citoyen. C'est à dire l'aspect professionnel de celui-ci. On peut tout de même dire qu'ici, une notion philosophique est confisquée, et non utilisé à des fins pacificateur, mais plutôt d'avilissement. L'historien disait que le peuple était trop émotionnel, mais il oubli qu'il est moralement apte a disposer de son existence. Mais je pense qu'il y a eu une erreur de sens, car l'une pensait la démocratie à un degré moindre tandis que l'autre était dans une approche structurelle de la société. Et la... peut être bien qu'une quelconque compétence(=aptitude) est requise.

Lhansen-Love a dit…

moi si j'étais croyante je serais protestante "chacun est un prêtre la Bible à la main" .
pas besoin d'Eglise ni d'interprètes.
"le bon sens est la chose du monde la mieux partagée " non?