Avez-vous écouté Mona Ozouf ce matin sur France culture?
" La seule religion de l'école, c'est la religion du mérite"
Et
"Le classement n'est pas la négation de l'égalité, mais au contraire son instrument"
Elle a expliqué comment elle s'est détourné de l'Eglise après avoir commis un péché très grave.. qui a laissé son confesseur indifférent...
(notez que le propos paraît très proche de celui du livre de Guilemette Andreu, Tableau d'honneur)
" La seule religion de l'école, c'est la religion du mérite"
Et
"Le classement n'est pas la négation de l'égalité, mais au contraire son instrument"
Elle a expliqué comment elle s'est détourné de l'Eglise après avoir commis un péché très grave.. qui a laissé son confesseur indifférent...
(notez que le propos paraît très proche de celui du livre de Guilemette Andreu, Tableau d'honneur)
5 commentaires:
Oui, si c'est d'égalité méritocratique des chances que l'on parle. Reste néanmoins que l'égalité de chances ne change rien à la structure inégalitaire de la société : elle ne change ni le nombre de gagnants, ni le nombre de perdants, comme le montre P. Savidan dans Repenser l'égalité des chances...
si l'égalité des chances ne change rien , alors elle n'est pas l'égalité des chances. Je ne comprends pas ce que vous dites.
Le principe d'égalité des chances permet d'organiser la compétition sociale entre les individus. Il leur donne l'impression qu'ils sont responsables de leur réussite - qu'ils affichent alors parfois avec orgueil - mais aussi de leur échec : ceux qui ne sont pas arrivés parmi les premiers ne devraient pas se plaindre car ils ne doivent leur échec qu'à eux-mêmes. Reste pourtant que dans toute compétition, il y a forcément des gagnants et des perdants. Le principe d'égalité des chances ne travaille pas à la réussite de tous, il organise au contraire la compétition des individus. En outre, la glorification des vainqueurs s'accompagne de la stigmatisation des perdants. Il s'agit certes d'un des principes essentiels de l'individualisme, et en cela il satisfait certaines de nos intuitions fondamentales, mais la justice sociale ne saurait s'y réduire. La lutte contre les discriminations de toute sorte est bien sûre nécessaire mais elle n'est pas suffisante, il faudrait aussi faire en sorte que les perdants ne soient pas montrés du doigt et puissent bénéficier de conditions de vie décentes...
J'ajoute que le principe d'égalité des chances n'encourage pas les gagnants à se soucier du sort des perdants : pourquoi accepter la redistribution des richesses, si je ne dois ma réussite qu'à moi et si les autres ne doivent leur défaite qu'à eux-mêmes ?
Le problème c'est que la part sociale de la réussite est largement minorée. Rares sont ceux qui comme Waren Buffet reconnaissent qu'ils doivent près de 90% de leur réussite à la société dans laquelle ils ont eu la chance de venir au monde...
Oui, ce que vous dites est vrai de la société méritocratique qui est cruelle dans son principe...
Maintenant je vous citerai mille et un exemples de gens qui ne doivent leur réussite qu'à leur talent et à leur travail acharné. Comme Luc Ferry, par exemple (il a arrêté l'école en 3 ième).
Ou Jacques Sémelin dont je suis en train de lire l'histoire, professeur à IEP, et chercheur au CNRS, fils de gens très simples, et lui-même désormais par ailleurs non voyant. Et Mona Ozouf qui n'a réussi que grâce à l'école, et moi-même, dont le parcours n'a rien de glorieux, mais dont les parents n'avaient que leur certificat d'étude..
Donc pas besoin de génie ni de famille cultivée ou riche! La volonté et le travail font l'affaire pour certains. C'est pénible à entendre, mais c'est ainsi.
Je n'ai jamais dit que le talent, le travail et la volonté n'expliquaient pas la réussite de certains mais que la part sociale du mérite était largement sous-estimée.
On ne peut faire valoir une aptitude que si celle-ci est socialement valorisée... Le talent de Warren Buffet est de transférer de la valeur de la société vers les individus. Si ce talent est rémunéré de façon très élevé, c'est lié à un certain état de la société. «Mettez-moi au Bangladesh ou au Pérou, ce talent ne me rapportera rien» déclare-t-il ainsi. Un philosophe tel que Luc Ferry ne pourrait-il pas en dire autant ?
Du reste, le goût pour le travail, la persévérance, le sens de l'effort ne se transmettent-ils pas aussi ?
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