jeudi 31 mai 2007
Le ralliement des verts au Modem s'accélère
Excellente nouvelle!
Que F. Bayrou nous annonce qu'il prône la décroissance, et je serai comblée...
(c'est dans Le Monde
Les projets de Xavier Darcos pour l'école
mercredi 30 mai 2007
Le bac
Je vous rappelle que je prépare au bac sur webpédagogie.
Toutes les fiches sont en ligne. Je récapitule maintenant la méthode
Toutes les fiches sont en ligne. Je récapitule maintenant la méthode
L'amour existe de Maurice Pialat
La croissance en question par Hervé Kempf
Enfin un AUTRE discours - ni de gauche ni de droite
Article reproduit car je n'ai pas trouvé le lien (inutile de dire que j'approuve entièrement ce propos):
"Croissance, croissance, croissance ! Économistes, politiques, entrepreneurs, journalistes, tous n'ont que ce mot à l'esprit quand il s'agit de parler des solutions à apporter aux maux de la société. Souvent, ils oublient même que leur mot fétiche n'est qu'un moyen, et le posent en objectif absolu, qui vaudrait par lui-même. Cette obsession, qui rassemble la droite et la gauche, est aveugle à l'ampleur de la crise écologique : changement climatique, mais aussi crise historique de la biodiversité et contamination chimique de l'environnement et des êtres. C'est que l'instrument qui sert de boussole aux responsables, le PIB (produit intérieur brut), est dangereusement défectueux : il n'inclut pas la dégradation de la biosphère. Cela signifie que nous contractons à l'égard de celle-ci une dette toujours croissante. La dérégulation émergente des grands écosystèmes planétaires est le prix de cette dette. Si rien ne change, les annuités ne vont plus cesser de s'en alourdir.
L'obsession de la croissance est aussi idéologique, car elle fait abstraction de tout contexte social. En fait, la croissance ne fait pas en soi reculer le chômage : « Entre 1978 et 2005, le PIB en France a connu une croissance de plus de 80 % remarque Nicolas Ridoux dans le journal La Décroissance d'avril. Dans le même temps, non seulement le chômage n'a pas diminué, mais il a doublé, passant de 5à 10 %. » Le Bureau international du travail et la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement confirment malgré une hausse du PIB mondial de 5 % par an, le chômage ne diminue pas. Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale observent aussi que l'élération du PIS ne fait pas reculer la pauvreté ni l'inégalité. En réalité, l'invocation permanente de la croissance est un moyen de ne pas remettre en cause l'inégalité extrême des revenus et des patrimoines, en faisant croire à chacun que son niveau de vie va s'améliorer.
Il y a urgence à réinterroger le sens et le contenu de cette obsession moderne. Une piste nouvelle est de viser la réduction des consommations matérielles, c'està-dire des prélèvements que nous faisons sur les ressources naturelles. Un rapport du Parlement européen, présenté en mars par la députée Kartika Tamara Liotar, le propose : « Il convient de réduire par quatre, à l'horizon 2030, la consommation de ressources primaires non renouvelables dans l'Union européenne. » Rares sont les politiques qui prennent conscience de l'urgence. Le 16 janvier, dans une conférence de presse à Paris, Alain Juppé déclarait : «c'est une autre croissance qu'il
faut inventer, qui s'accompagne d'une décroissance des gaspillages, et nous avons besoin,
dans un monde frappé par la pauvreté et les inégalités d'une la croissance moins consommatrice des énergies et des ressources non renouvelables, une croissance respectueuse des équilibres naturels, une croissance qui s'accompagne d'autres modalités de consommation et de production". Très beaux mots,Monsieur le Ministre, qu'il faut faire vivre".- HERVÉ KEMPF Le Monde 30 mai 2007 (Supplément "Le développement durable")
La gauche mal en point : ça se soigne ou pas?
C'est une véritable rengaine dans mes quotidiens (de gauche):
La gauche en miettes Libération
Le PS de délite Le Monde
mardi 29 mai 2007
lundi 28 mai 2007
Satyre sauvé des eaux (exposition Praxitèle)
Le satyre de Mazara del Vallo, trouvé en 1997 au large des côtes siciliennes (attribué- peut-être- à Praxitèle)
Vous pourrez constater que la restauration nous en révèle la saisissante beauté. Contrairement à ce que dit Rousseau à propos de Glaucus , la forme primitive n'est pas (totalement) dégradée...
Beauté libre ou beauté adhérente?
"Praxiteles qui propter artificium egregium nemini paulum modo humaniori ignatus" Marcus Terentius Varro
(Grâce à l'excellence de son talent, Praxitèle n'est inconnu d'aucun homme un tant soit peu cultivé)
Il faut vite aller voir l'exposition du Louvre consacrée à Praxitèle. Elle se termine le 18 juin.
Quant à savoir si ces sublimes créatures ambiguës relèvent de la beauté libre, ou de la beauté adhérente.. j'attends votre avis.
Cannes, la mort et l'amour du cinéma
L'homme est un "être-pour-la-mort" (Heidegger) . Merci à Gilles Jacob et Thierry Frémaux de ne pas l'oublier!
(Le Monde, un article éclairant et très philosophique de Jacques Mandelbaum)
(Le Monde, un article éclairant et très philosophique de Jacques Mandelbaum)
Xavier, es-tu bien sérieux?
Il a raison Laurent Grelisamer dans le Monde ce soir. Difficile de proposer le rétablissement du vouvoiement quand Nicolas Sarkozy généralise le tutoiement à son échelle...
(car il faut donner l'exemple, sur toutes ces questions d'autorité. Non?
C'est pouquoi je suis tellement choquée par le fait que les profs aient réfusé la solidarité du lundi de Pentecôte. Que Xavier Bertrand va abolir, apprend-on à l'instant. Mais il faudra bien trouver le moyen de financer la dépendance)
Journée de solidarité
Blogger ou over-blog?
J'hésite encore entre les deux. J'ai quitté over-blog parce qu'il était en panne. Y retournerai-je?
Le problème ce sont les images, impossible à obtenir (c'est très long). Pour le reste, over-blog semble mieux..
J'aimerais avoir votre avis.
Est-il exact que vous ne parvenez pas toujours à poster des commentaires?
dimanche 27 mai 2007
Aux portes de l'âme
"La présence de la vie intérieure, totale et profonde, ressentie plutôt que traduite en idées intelligibles, baignant dans l'indéterminé, éveille l'émotion et la rêverie, son prolongement ; cette présence est l'essentiel de La Joconde ; elle allait, par les Vénitiens et en premier lieu par Girodyne, ouvrir à la peinture un champ d'expression encore inconnu. La peinture désormais ne sera plus apte seulement à reproduire ce que voient les yeux et à traduire ce que conçoit la pensée, mais aussi à communiquer ce que nous appelons l'âme, mot immense et vague, qui englobe les puissances spirituelles encore indéterminées et pourtant les plus personnelles d'un être, son essence la plus intime. Ce que l'homme ne peut expliquer de lui-même, par des concepts clairs, ce que parfois même il en ignore, ce qu'il pressent sans pouvoir le définir, ce à quoi il aspire sans encore le connaître, en un mot la poésie d'un être, et ce qu'il perçoit de la poésie du monde, allaient pouvoir être transmis aux autres par l'artiste.
Parce que, un jour, un cerveau profond avait su dresser La Joconde comme l'emblème même de l'indicible".
RENÉ HUYGHE
La Joconde, Office du livre, Fribourg, 1974
Eric Zemmour: "On ne peut avoir deux drapeaux à la fois"
Mais si !
(Pour mémoire: " Si je savais quelque chose qui me fût utile, et qui fût préjudiciable à ma famille, je le rejetterais de mon esprit. Si je savais quelque chose qui fût utile à ma famille, et qui ne le fût pas à ma patrie, je chercherais à l'oublier. Si je savais quelque chose qui fût utile à ma patrie et qui fût préjudiciable à l'Europe, et au genre humain, je le regarderais comme un crime " (Montesquieu, Pensées)
Langues anciennes réintroduites en classes préparatoires
Un courrier du Monde Langues anciennes -------------------------
"Les attaques de votre lecteur Gilles Bernard (Le Monde du 21 mai) contre la réintroduction d'un enseignement obligatoire de langues anciennes en hypochange me paraissent refléter une méconnaissance des véritables enjeux de cette réforme qui n'a fait que restaurer une obligation existant dans cette classe préparatoire depuis les origines mais tombée en désuétude dans certains établissements. Je ne vois guère ce qu'il essaie de prouver par ses insinuations sur un prétendu lobby disciplinaire ou ce rapprochement si spirituel entre le traité de Rome et l'Empire romain - et un persiflage ne prouve rien. Quoi qu'il en dise, la culture antique est le socle de l'Europe, le latin l'origine commune de nos langues vivantes et la Grèce le pays où est née notre démocratie. La connaissance des fondements de l'Europe est bien une priorité des priorités pour de jeunes « élites ». J'ajoute que l'enseignement des langues anciennes est d'un point de vue économique un des plus « avantageux » qui soient : un cours de latin ou de grec condense réflexion sur un passé qui nous concerne tous : histoire de la pensée, histoire des arts, connaissance du français (car c'est justement là qu'on apprend,
en plus, la grammaire et l'orthographe par lesquelles il voudrait qu'on remplace l'enseignement des langues anciennes). ( ..)Pendant la campagne électorale, j'ai montré à mes élèves latinistes la continuité entre les périodes cicérognantes et celles de nos hommes politiques, et si M. Bernard avait assisté à mon cours, il aurait appris ceci : c'est dans l'Antiquité que les « plumes » de nos candidats puisent leurs ressources. L'année n'étant pas finie, il peut encore venir."
Jacqueline Vilains
Aix-en-Provence
OUI , madame, prenons le TEMPS d'apprendre les langues anciennes...
Promenade ou jogging?
Tandis que Sarkozy court, Mitterrand se promenait.
Evidemment, ça agace Finkielkraut:
" Aussi longtemps que l'on aura des promeneurs, on pourra sauver quelque chose de la beauté du monde.
S'il n'y a plus que des joggeurs, on est mal partis..." (hier soir, Bibliothèque Médicis)
(notez que Sarkozy n'oublie pas de téléphoner en courant)
Démocratie, individualisme, zapping et homme pressé
Intéressant l'article de Dumay "speed chronique" .
A rapprocher des textes de Pascal et de Tocqueville sur notre incapacité à vivre dans le présent...Le Monde
samedi 26 mai 2007
La Palme d'Or
Hallucinant!
"Nicolas Sarkozy, médiocre bachelier
Interviewé dans Libération du 7 mai (page l5), Martial, ingénieur, déclare à propos de Nicolas Sarkozy: « II a eu le bac avec mention très bien.» Je ne sais qui lui a fait avaler une telle bourde! Il se trouve que j'étais membre du jury qui a fait passer les épreuves du bac B à notre futur président au lycée Molière (Paris XVI) en 1973: les notes d'écrit du candidat n ° 18917 étaient tellement médiocres (7/20 en français, 8/20 en mathématiques, 9/20 en philosophie..) qu'il lui a fallu passer l'oral pour être reçu sans mention. Sans doute était-il déjà doué pour faire croire à son interlocuteur qu'il se levait tôt, ou qu'il était une victime
de Mai 68... "
Jean-Bernard Gonzalez, professeur retraité" (Libé ce matin)
Ce monsieur a gardé les notes et le numéro du candidat de 1973? Il avait deviné qu'il deviendrait Président? Ou bien garde-t-il en mémoire tous les numéros et toutes les notes des candidats au bac qu'il fait passer?
"Chapeau Hitler"par Mathieu Lindon
Je mets entre guillements, parce que quand même...
Mon cher journal de gauche n'en finit pas de m'étonner! Libé
Le PS vu par Allegre
Sympa l'ambiance au PS en ce moment (Libé)
Jacques Julliard disait ce matin (LCI) que le PS était devenu un sac "de noeuds de vipères".
Ce qui est fâcheux lorsque l'on veut croire que la gauche se définit par les valeurs de fraternité ou de générosité...
Qu'en pense Florian?
vendredi 25 mai 2007
Justice dans les Balkans
Une lettre de A. Garapon, P. Hassner, J. Hubrecht et M. Royo:
Karadzic et Maldic doivent être arrêtés. Libé
jeudi 24 mai 2007
L'autre Russie
Le choc des cultures selon Marjane Satrapi
mercredi 23 mai 2007
Choisir son lycée
Français encore un effort pour devenir républicains
Dans la série "on n'arrête pas le progrès", voici ce que je trouve ce matin
(dans Libé)
TECHNOLOGIE
La télé à l'oeil pour 600 euros:
"C'est un rêve devenu réalité: la société japonaise Scalar commercialise cette semaine un téléviseur qui se pose sur le verre des lunettes. Le Teleglass T3-F, vendu 600 euros monture incluse, mesure 2 centimètres de largeur et pèse 35 grammes, «Grâce à ce gadget, certifie Daizo Kiyohara, directeur général chez Scalar, vous pouvez regarder des vidéos d'un oeil, tout en surveillant ce qui se passe autour de sous» "
Ainsi un français bientôt pourra avoir TF1 branché directement sur le cerveau 24H sur 24 pour 600 E seulement.
Une utopie qui se réalise , en effet
A combiner avec l'information suivante: Libé
L'homme branché
Des lois et des hommes . Revue annuelle .N° 5 2007
L'anti-apocalyptique : art et démocratie. Robert Redeker
Merci de m'avoir envoyé ce texte que je me permets de citer:
"Le conformisme contemporain nous apparaît sous la forme du branchement. Non pas, comme dans Les Temps Modernes de Charlie Chaplin ou L'Anti-Œdipe de Gilles Deleuze et Félix Guattari des branchements à des machines1 (machine et appareil sont des concepts différents2), mais des branchements à des appareils qui interfèrent profondément sur le biologique et l'imaginaire. Dès le lever du jour, par des lecteurs MP3, des webcams etc..., c'est-à-dire par des appareils, l'homme contemporain se branche à des réseaux. Ces réseaux versent, à jet continu, de l'information, de la musique, des images, du cinéma, des émotions, dans le corps et dans l'imaginaire des branchés. Appelons divertissement ce contenu déversé. L'humain branché est noyé dans le flux ininterrompu du divertissement. N'y voyons aucunement le divertissement dans son acception pascalienne. Ce divertissement est topologiquement - mais seulement topologiquement - égocentré: branché par des fils, matériels ou immatériels, des télécommandes, des bornes wifi, sur les centrales de distribution des industries du divertissement, des supermarchés virtuels de l'âme, l'être humain contemporain est en permanence alimenté par un flux allant vers l'égo, flux de sons, flux d'informations et d'images, grand fleuve immatériel. Le divertissement pascalien éloignait de l'égo, extravagait, quand le divertissement industriel contemporain ramène tout, via des fils et branchements, à cet égo. Mais cet égo n'est pas le moi de Pascal, auquel, selon l'auteur des Pensées, il faut revenir. Quand chez Pascal le divertissement est dispersion au dehors de soi, dans la culture de masse le divertissement est enfermement au dedans de soi. Le divertissement pascalien laissait le moi libre, mais oublié ; dans le divertissement contemporain, le moi est occupé. Occupé par le contenu déversé en lui sous forme de flux au moyens des multiples branchements fabriqués à cet effet. Où est le conformisme alors ? En ceci: ce dispositif technique fabrique des égos se ressemblant tous, polyclonant aussi bien les sensibilités (puisque le dispositif de branchement est biologique), c'est-à-dire le lien de chacun avec son propre corps, que les imaginaires.
De nos jours, les industries du divertissement (qui intègrent l'information) fabriquent l'air du temps. Elles décident de quoi l'on parle, quelle sera l'humeur générale - ainsi, comme le montrent les discours politiques sur le retour de Zidane en équipe de France ou bien sur la possibilité ratée de voir Paris ville olympique, une coupe du monde de football ou des jeux olympiques sont diffusés par ces industriels comme des euphorisants. Mais surtout, le conformisme contemporain est lié à un type humain nouveau, apparu dans les années 1960 : l'homme du divertissement. Heidegger voyait dans l'homme " l'être-pour-la-mort " ; le conformisme contemporain l'a changé en être-pour-le-divertissement. Il s'agit d'un type humain ayant soldé les interrogations qui traversent l'homme depuis les origines - la formule d'Eric Voegelin, " l'homme dépneumatisé " colle correctement à ce phénomène3. Le conformiste, c'est l'homme sans pneuma : sans âme conçue comme respiration, c'est l'homme dont la respiration n'est pas pneumatique. Le conformiste, c'est l'homme à la respiration désanimée, dont la respiration n'est pas animation".
Références:
Gilles Deleuze et Félix Guattari, L'Anti-Œdipe, Paris, Les Editions de Minuit, 1975, pages 7-59.
2 Georges Simondon, L'Invention dans les techniques, Paris, Seuil, 2005, pages 80-101.
3 Eric Voegelin, Hitler et l es Allemands, 1964, Paris, Seuil, 2003
L'anti-apocalyptique : art et démocratie. Robert Redeker
Merci de m'avoir envoyé ce texte que je me permets de citer:
"Le conformisme contemporain nous apparaît sous la forme du branchement. Non pas, comme dans Les Temps Modernes de Charlie Chaplin ou L'Anti-Œdipe de Gilles Deleuze et Félix Guattari des branchements à des machines1 (machine et appareil sont des concepts différents2), mais des branchements à des appareils qui interfèrent profondément sur le biologique et l'imaginaire. Dès le lever du jour, par des lecteurs MP3, des webcams etc..., c'est-à-dire par des appareils, l'homme contemporain se branche à des réseaux. Ces réseaux versent, à jet continu, de l'information, de la musique, des images, du cinéma, des émotions, dans le corps et dans l'imaginaire des branchés. Appelons divertissement ce contenu déversé. L'humain branché est noyé dans le flux ininterrompu du divertissement. N'y voyons aucunement le divertissement dans son acception pascalienne. Ce divertissement est topologiquement - mais seulement topologiquement - égocentré: branché par des fils, matériels ou immatériels, des télécommandes, des bornes wifi, sur les centrales de distribution des industries du divertissement, des supermarchés virtuels de l'âme, l'être humain contemporain est en permanence alimenté par un flux allant vers l'égo, flux de sons, flux d'informations et d'images, grand fleuve immatériel. Le divertissement pascalien éloignait de l'égo, extravagait, quand le divertissement industriel contemporain ramène tout, via des fils et branchements, à cet égo. Mais cet égo n'est pas le moi de Pascal, auquel, selon l'auteur des Pensées, il faut revenir. Quand chez Pascal le divertissement est dispersion au dehors de soi, dans la culture de masse le divertissement est enfermement au dedans de soi. Le divertissement pascalien laissait le moi libre, mais oublié ; dans le divertissement contemporain, le moi est occupé. Occupé par le contenu déversé en lui sous forme de flux au moyens des multiples branchements fabriqués à cet effet. Où est le conformisme alors ? En ceci: ce dispositif technique fabrique des égos se ressemblant tous, polyclonant aussi bien les sensibilités (puisque le dispositif de branchement est biologique), c'est-à-dire le lien de chacun avec son propre corps, que les imaginaires.
De nos jours, les industries du divertissement (qui intègrent l'information) fabriquent l'air du temps. Elles décident de quoi l'on parle, quelle sera l'humeur générale - ainsi, comme le montrent les discours politiques sur le retour de Zidane en équipe de France ou bien sur la possibilité ratée de voir Paris ville olympique, une coupe du monde de football ou des jeux olympiques sont diffusés par ces industriels comme des euphorisants. Mais surtout, le conformisme contemporain est lié à un type humain nouveau, apparu dans les années 1960 : l'homme du divertissement. Heidegger voyait dans l'homme " l'être-pour-la-mort " ; le conformisme contemporain l'a changé en être-pour-le-divertissement. Il s'agit d'un type humain ayant soldé les interrogations qui traversent l'homme depuis les origines - la formule d'Eric Voegelin, " l'homme dépneumatisé " colle correctement à ce phénomène3. Le conformiste, c'est l'homme sans pneuma : sans âme conçue comme respiration, c'est l'homme dont la respiration n'est pas pneumatique. Le conformiste, c'est l'homme à la respiration désanimée, dont la respiration n'est pas animation".
Références:
Gilles Deleuze et Félix Guattari, L'Anti-Œdipe, Paris, Les Editions de Minuit, 1975, pages 7-59.
2 Georges Simondon, L'Invention dans les techniques, Paris, Seuil, 2005, pages 80-101.
3 Eric Voegelin, Hitler et l es Allemands, 1964, Paris, Seuil, 2003
A quelles conditions peut-on contester la loi?
"Avec Kouchner , Nicolas Sarkozy réussit une prise de taille"
Tout-à-fait d'accord avec le papier de Alain Duhamel ce matin dans Libé
Dans le divorce PS/ Kouchner, c'est au PS qu'il faut imputer la faute, non à Kouchner.
Bernard Kouchner , électron libre, a pris des positions justes (à mon avis) en contradiction avec le PS (pour l'intervention à Sarajevo puis au Kosovo- Mitterrand était contre, pour la réforme des retraites, contre les 35 h à l'hôpital, etc.. Ce n'est pas de sa faute si le PS est à ce point à côté de la plaque!)
En ce qui concerne l'atlantisme de Kouchner, il n'est pas un alignement sur Bush. Kouchner pense que la chute de Saddam Hussein est une bonne nouvelle. Moi aussi. Personne ne peut le soupçonner d'approuver la manière dont l'adminstration Bush s'y est pris ).
Donc il est faux de dire que Kouchner a retourné sa veste "pour aller boire à la fontaine comme les gnous en période de migration". Kouchner n'est pas un arriviste (de plus, qui est assez bien placé pour lui donner des leçons de morale?) ni un opportuniste.
C'est un idéaliste, qui fait honneur à la France, et je me réjouis (comme l'immense majorité des français, mais qu'importe) de le voir à la tête de notre diplomatie.
De plus Kouchner est très apprécié dans le monde entier..
Alors tant pis si son départ chiffonne F. Hollande.
Pourquoi je ne lirai pas la lettre de Guy Môquet par Michel Ségal
Pourquoi je ne lirai pas la lettre de Guy Môquet
"J e suis enseignant de collège et je ne lirai pas la lettre de Guy Môquet à mes élèves.
Je ne leur lirai pas parce qu'ils seraient bien incapables d'en comprendre le sens profond, et même d'en comprendre les mots qui la composent ; parce que notre école demande aux enfants de réinventer eux-mêmes les règles d'écriture ou de syntaxe. Je ne la lirai pas parce que depuis une trentaine d'années, l'école leur apprend le mépris du patrimoine et la méfiance du passé. Je ne la lirai pas parce que cette lettre me fait honte, honte de la maturité d'un adolescent il y a plus de soixante ans face à l'infantilisation construite par notre école de ceux du même âge aujourd'hui. Je ne la lirai pas parce que nos enfants ignorent les événements auxquels elle se réfère ; parce que notre école préfère par exemple demander à des enfants d'analyser des «documents » plutôt que de leur enseigner des dates et des événements. Je ne la lirai pas parce qu'il y a longtemps que l'école refuse de transmettre aucun modèle ; parce que notre école n'envisage plus les textes d'auteurs comme des exemples mais comme des thèmes d'entraînement à la critique. Je ne la lirai pas tout simplement parce que notre école a délibérément détruit l'autorité qui pourrait permettre une lecture et une écoute attentives.
Je ne la lirai pas parce que, même âgés de 16 ans, mes élèves ne sont que de petits enfants bien incapables d'appréhender son contenu et resteront sans doute ainsi toute leur vie : ainsi en a décidé notre école. Peut-être ne me croyez-vous pas car l'école que connaissent vos enfants ne ressemble en rien à celle que j'évoque ? En effet, j'ai peut-être oublié de vous préciser l'essentiel : je travaille dans une ZEP, c'est-à-dire là où peuvent être appliquées à la lettre et sans risque de plainte toutes les directives ministérielles, là où se préfigurent l'horreur et la misère du monde construit par notre école.
Non, Monsieur le Président, je ne lirai pas la lettre de Guy Môquet tant que n'auront pas été engagées les réformes structurelles du ministère de l'Éducation nationale qui mettront fin à la démence toute puissante des instances coupables des mesures les plus destructrices de tout espoir de justice sociale, tant que n'auront pas été engagées les réformes pour que l'école cesse de conforter les enfants dans leur nature d'enfants, pour que l'école accepte enfin de remplir sa seule mission : instruire".
* Professeur de collège en ZEP.
mardi 22 mai 2007
A quelles conditions peut-on contester la loi?
A quelles conditions peut-on contester la loi ? (corrigé)
" Contester " : de contestari, plaider en produisant des témoins. "Contester" signifie : mettre en discussion, révoquer en doute, dénier, refuser, s'opposer par des moyens divers. Mais ces moyens passent essentiellement par la discussion (cf : " plaider ").
On ne confondra la contestation ni avec la critique (dans la " contestation " il y a l'idée de récuser, de rejeter) ni avec la transgression.
" A quelles conditions " est ambigu. Trois interprétations possibles : dans quel contexte ? avec quelle légitimité ? avec quelle pertinence ? Enfin le " on " pose la question du " qui " : qui est en mesure de contester la loi ? qui est habilité pour le faire ? La loi : une règle ou un rapport de convenance. La question peut porter sur n'importe quelle loi - elle ne concerne pas seulement la loi politique. Notez toutefois le singulier : la loi, ce ne sont pas les lois.
Problématique : à quelles conditions, et avec quelles légitimité une instance ou une personnes est-elle en mesure de contester ( récuser) la loi ?
I Que ce soit justifié La meilleure justification, c'est la contestation de la loi par la loi. Ou bien de la loi au nom d'une autre loi
1) La loi par la loi : on contestera une loi inférieure au nom d'une loi supérieure (constitution). Anti-constitutionnalité d'une loi
2) La loi écrite par la loi non écrite (morale ou religieuse). Cas d'Antigone.
3) L'individu ou l'instance qui conteste la loi ne le fait pas au nom de ses intérêts ou de ses passions, mais au nom de l'idée supérieure de la justice (cf Socrate). C'est la théorie de la désobéissance civile, qui vient des Etats-Unis (Thoreau, Du devoir de désobéissance civile, 1849). Et c'est la raison d'être des contre pouvoirs.
Conclusion : le problème c'est qu'on peut toujours contester une loi au nom d'une autre supposée plus juste. Il y a donc des limites à la contestation des lois
II Que ce soit fondé Il y a des contestations infondées, soit parce qu'elles sont absurdes, soit par ce qu'elles sont irrecevables ou illégitimes
1) Contestation absurde : la contestation des lois naturelles (on ne va pas contester la chute des corps ni l'hérédité !)
2) Contestation reposant sur l'ignorance de la valeur de la loi, contestation superstitieuse par exemple la contestation des thèses de Darwin pour des raisons religieuses
3) Contestation illégitime car reposant sur une conception régressive de la justice (les partisans de l'Ancien régime contestant les lois républicaines, ou la Chine contestant l'universalité des droits de l'homme, ou les Etats-Unis contestant la justice internationale ou le protocole de Kyoto) Conclusion : pb : qui décide de ce qu'est un droit progressiste et un droit régressif ?
III Que ce soit possible
Dans le domaine des lois positives, il n'y a pas de lois incontestables, et il ne saurait y en avoir. On a même là un critère de l'Etat de droit : la contestation de la loi y est par principe autorisée.
1) Une loi, si elle est une loi, doit toujours pouvoir être contestée, sinon ce n'est pas une loi, mais un dogme, un diktat ou un décret divin (ou une " bulle pontificale ", une fatwa etc..)
2) J'ai le droit, en démocratie, de penser ce que je veux et de le dire (cf Spinoza Traité théologico politique) pourvu que je me soumette aux lois dans mes actes. En parole, je peux tout contester, même l'interdit de l'inceste, la criminalisation de la pédophilie etc..
3) Même le contrat social est contestable " il est contre la nature du corps politique que le souverain s'impose une loi qu'il ne puisse enfreindre " ( Du contrat social, L I, Chap. 7 Du souverain)
Conclusion : on contestera les lois puisque l'on en a le droit !
Conclusion.
Il n'y a pas de lois (= conventions) incontestables, hormis les lois de la nature. Mais il y a des contestations absurdes et illégitimes. Cependant l'Etat de droit admet la contestation de la loi par principe. La critique et la contestation sont autorisées et même encouragées, mais à certaines conditions. Celui qui conteste la loi ne la transgresse pas. Il la récuse, mais par des moyens légaux. La contestation violente de la loi ne peut être autorisée par le droit : " impossible de justifier par le droit la violation de droit " (Arendt). La question de savoir quand il faut désobéir est une autre question, qui pose le problème de la légitimité de la violence (cf le refus d'obéir au régime de Vichy ).
Bibliographie
Spinoza TTP Chap XX
Rousseau Du contrat social I 7 et II 4
Thoreau Du devoir de désobéissance civile (1849)
H. Arendt La désobéissance civile in Du mensonge à la violence Preses-Pocket
Et pendant ce temps-là en Italie...
"Le vieux shéma tripolaire droite, centre, gauche, ne fonctionne plus" déclare Piero Fassino, secrétaire des Démocrates de gauche. Intéressant
Le Monde
Le Monde
Réglement de compte à OK Corral
C'est la "stratégie mortifère des socialistes" analysée par Michel Noblecourt ce soir : le Monde
Le film Persépolis
Lettre de Guy Môquet : la lire ou pas
J'ai lu attentivement les textes de deux profs (Libé) qui décident de ne pas lire cette lettre.
Ils ont des arguments dont certains sont convaincants .. (un historien ne doit pas valoriser l'émotion mais inciter à la réflexion etc..)
Pourtant je pense qu'ils sont à côté de la plaque.
Commencer l'année en donnant l'exemple de la désobéissance (résistance au système arbitraire et injuste incarné par Nicolas Sarkozy) ou de l'insoumission, comme on voudra - ne me paraît pas très heureux.
Au moment où la réhabilitation de notre autorité est un problème crucial , envoyer ce " message "
implicite à nos élèves ("nous les profs nous ne plions pas devant l'autorité" ) ne me paraît pas très malin.. pour être polie.
lundi 21 mai 2007
Ca se dispute
Vu ce week-end
Eric Zemmour: "le PC et les Verts sont cliniquement morts"
Nicolas Domenach: et "le PS a un électro-encéphalogramme plat".
Confirmation dans le Monde ce soir Débats
dimanche 20 mai 2007
Nicolas comment?
Pas facile de se souvenir du nom du président de la République.
Pour Jude Law, c'est Nicolas Zarovski Libé
Eloge de la briéveté (A chacun son cinéma)
Eloge du court métrage:
" C'est un exercice difficile, dit-il (André Konchalovsky) parce que chaque image doit avoir du prix; il faut donner à chaque plan sa plus haute valeur. Pouchkine a uen formule célèbre : "excusez-moi, je n'ai pas eu le temps d'écrire uen lettre courte". "Pour être bref, il faut réfléchir davantage".
"Vous " (n')avez (pas) la parole : retour du vouvoiement à l'école?
Idée lancée par Xavier Darcos. Pas de pb, en ce qui me concerne . je n'ai jamais tutoyé mes élèves.
En revanche, 1e note que le vouvoiement se perd en salle des profs. Le Figaro
Votre avis?
En revanche, 1e note que le vouvoiement se perd en salle des profs. Le Figaro
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Trash / Cannes
Enfin!
Deux films devraient bien bousculer la Croisette
Zoo de Robinson Devor qui raconte comment un homme meurt après avoir été sodomisé par un étalon (intéressant!)
et A l'intérieur (Semaine de la critique) de A. Bustillo et J. Maury qui parle d'une femme enceinte agressée par une autre (Béatrice Dalle) qui veut lui prendre son enfant.
( !)
(je ne suis pas à Cannes! il me faudra patienter!)
Le gouvernement d'ouverture plébiscité par les français
Ce n'est pas tellement surprenant.. je ne sais pas ce que vous en pensez? Yahoo
(bien sûr cela ne va pas durer. mais c'est mieux qu'un gouvernement purement de droite, en fin de compte, non?)
Que pense Michael Moore de Sarkozy?
"Que pensez-vous du Président français Nicolas Sarkozy?
"Il va rendre mon film pertinent aux yeux du public français, lui qui semble vouloir mener une politique à la Bush. Regardez Sicko et demandez-vous si vous avez vraiment envie que votre système de santé ressemble au nôtre. J'espère que vous non" (Le journal du dimanche)
(sacré Moore! et que pensez-vous de nos universités délabrées et de nos chercheurs exilés, chez vous justement?)
"Il va rendre mon film pertinent aux yeux du public français, lui qui semble vouloir mener une politique à la Bush. Regardez Sicko et demandez-vous si vous avez vraiment envie que votre système de santé ressemble au nôtre. J'espère que vous non" (Le journal du dimanche)
(sacré Moore! et que pensez-vous de nos universités délabrées et de nos chercheurs exilés, chez vous justement?)
samedi 19 mai 2007
Une maladie des étudiants : la "procrastination"
Plus marquée chez les garçons, ce qui
s' expliquerait par "une plus lente maturation du cerveau des garçons" Site le Figaro
Ce n'est pas de la paresse.. mais de l'angoisse!
Le social-libéralisme à découvrir
"Toute à son provincialisme, la gauche française ignore superbement cette tradition intellectuelle" représentée pourtant par ... G. Orwell, Michaël Walzer et Claude Lefort en France Libé, Laurent Joffrin
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