Pour Spinoza la condition de possibilité d'une existence sociale pacifiée est la prépondérance de la raison sur les passions. Tel est le postulat fondateur de la démocratie: les hommes peuvent s'accorder. Mais à condition de ne pas agir en suivant aveuglément leurs passions.
"Dans la seule mesure où les hommes vivent sous la conduite de la Raison, ils s'accordent toujours nécessairement par nature.
DÉMONSTRATION
En tant que les hommes sont dominés par des sentiments qui sont des passions, ils peuvent être différents par nature (selon la proposition 33) et opposés les uns aux autres (selon la proposition précédente). Au contraire, on dit que les hommes agissent dans la seule mesure où ils vivent sous la conduite (ex ductu) de la Raison (selon la proposition 3, partie III) ; et par conséquent tout ce qui suit de la nature humaine, en tant qu'elle est définie par la Raison, doit être compris (selon la définition 2, partie III) par la seule nature humaine, comme par sa cause prochaine. Mais puisque chacun, d'après les lois de sa nature, désire ce qu'il juge être bon, et s'efforce d'écarter ce qu'il juge être mauvais (selon la proposition 19), puisque en outre, ce que nous jugeons être bon ou mauvais d'après le commandement (ex dictamine) de la Raison, est nécessairement bon ou mauvais (selon la proposition 41, partie II), les hommes, dans la seule mesure où ils vivent sous la conduite de la Raison, font nécessairement ce qui est nécessairement bon pour la nature humaine et par conséquent pour chaque homme, c'est-à-dire (selon le corollaire de la proposition 31) ce qui s'accorde avec la nature de chaque homme. Et donc les hommes s'accordent toujours nécessairement entre eux, en tant qu'ils vivent sous la conduite de la Raison".
Ethique, 4 ième partie, proposition 35
samedi 12 mai 2007
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