"Plusieurs cas récents permettent de mesurer l'ampleur du recul de la loi face à l'opinion: ainsi le défunt CPE (Contrat de première embauche), présenté par Dominique de Villepin, et voté par l'Assemblée nationale, donc inattaquable du point de vue de la légalité. Sans égard pour la loi, les étudiants mobilisèrent et firent appel à l'opinion publique. Le succès fut éclatant.La loi ne fait plus la loi en France. Pour être applicable, elle a désormais besoin d'une double ratification : celle du Parlement, celle de la rue. Mais, si l'on sait bien ce qu'est l'élection, on hésite davantage à définir les dimensions et les prérogatives de « la rue ». Et l'on peut lui faire dire à peu grès n'importe quoi.Enhardis par cette victoire en rase campagne contre le CPE (2006), quelques groupes d'étudiants d'extrême gauche sont repartis en guerre à l'automne 2007 contre la loi sur l'autonomie des universités, dite loi Pécresse, qu'un Parlement fraîchement élu avait adoptée au début de l'été. On peut difficilement afficher plus grand mépris à l'égard des institutions de la République. Blocage des universités par quelques gros bras, noyautage et manipulation des assemblées générales, diffusion de fausses nouvelles, exploitation des peurs étudiantes, usage de l'intimidation et de la violence : tout l'arsenal d'un trotskysme de traîne, démagogue et truqueur, adepte d'un bizarre corporatisme révolutionnaire et de moins en moins respectueux des règles de la démocratie. Quand l'extrême gauche affiche un tel irrespect de la loi et de la majorité, elle se place de facto sur la voie qui la conduisit jadis au stalinisme".
Lira aussi "De quel droit" sur mon blog
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