vendredi 10 avril 2009

La violence est-elle légitime?


"On attend d'un intellectuel un prinicpe de rationalité. Or les grands intellectuels (à part R.Aron Alain et Camus) du XX ième siècle ont à un moment ou à un autre justifié la violence.

C'est un problème.

Le rôle des philosophes n'est pas d'attiser les passions sociales ni d'appeler à la violence"
Jacques Julliard ( à réécouter sur LCi demain à 12h et dimanche à 12h)


Et puis aussi:

"Le déclin de la loi est une forme de déclin de la démocratie"
( est-il utile de dire à quel point je suis d'accord avec ces propos, moi qui suis militante de la non violence (mais pas pacifiste), voir la revue "Alternatives non violentes" à laquelle le collabore)
Voici les deux sujets que j'ai donnés ce matin en HK :
A quelles conditions peut-on contester la loi?
Et l'ordre politique exclut-il la violence?

5 commentaires:

Anonyme a dit…

La doctrine de la non-violence est-elle tenable?

Les résistants pendant la seconde guerre mondiale étaient-ils non violents? Cela me semble absurde.

Que faites vous de la violence indirecte, de la violence systémique, de la violence naturelle... etc? La violence de la bétise, de l'indifférence...

Je pense aussi à cette lettre que Gandhi avait envoyé à Hitler pour arrêter le conflit... Elle n'a évidemment eu aucun effet!

Enfin, pour ce qui est d'Albert Camus, je proposerai une lecture complexe. La pièce de théâtre Les justes soulèvent des questions difficiles autour de la violence et échappe à cette dichotomie facile (violent/ non violent; gentil/ méchant). Le commentaire qu'en fait Albert Camus dans l'homme Révolté est loin d'être simple. Mais j'ai l'impression qu'on résume parfois la philosophie à un exercice de catch moral.

Lhansen-Love a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

Merci pour cette référence , que je lirai avec plaisir.

En attendant je ne comprends pas très bien. Vous faites d'ailleurs un curieux lapsus: je soupçonne en effet que les non-violents refoulent la violence de la réalité... laquelle finit toujours par s'exprimer!
J'ai beau regarder les références.
- Gandhi: il y a le problème de sa position face à Hitler. Il aurait même recommandé à la Grande Bretagne de laisser l'Allemagne l'envahir. Une catastrophe s'il avait été suivi!
- Einstein: il change de position pendant la seconde guerre mondiale. Il dit que face au nazisme, il faut lutter et rejette la non violence.

Mais vous parlez de "non violence non pacifiste"? En quel sens?

Il me semble que la non violence refoule la technique. Ce que l'on peut faire de la violence: c'est la canaliser, la sublimer. Ne jamais la vouloir pour elle-même, en sachant qu'elle est là toujours (réellement et potentiellement). Toujours essayer de la transformer en une autre forme, voir la sublimer. Par exemple Baudelaire l'exprime dans sa poésie comme "les fleurs du mal": transformation -technicisée par l'écriture- du "mal" en fleur. Ou encore Victor Hugo qui se sert des "Chatiments" comme d'un exutoire contre Napoléon le petit. Le texte reste violent? Oui, il y a toujours un résidu de violence. Mais neutralisée sous ses pires formes par le processus d'écriture qui l'isole, l'exclut et rend l'éruption incontrolée la moins possible. Le contrôle n'est possible que par la technique; laquelle peut être poison et remède. En conséquence on ne peut pas lutter sans armes - et l'écriture est aussi une arme!

Je me trompe peut être. Je préférerai me tromper d'ailleurs... Je lirai Jacques Sémelin.

Lhansen-Love a dit…

Oui j'ai fait un lapsus (!!!), je voulais dire la doctrine de la non-violence est viable.

Donc oui, toutes les réponses sont dans les ouvrages de Jacques sémelin http://209.85.229.132/search?q=cache:Iyok7zsJFRYJ:www.ceri-sciencespo.com/cerifr/cherlist/semelin.php+Jacques+S%C3%A9melin+cnrs&cd=3&hl=fr&ct=clnk&gl=fr


Personnellement je ne suis absolument pas pacifiste. Et je ne minimise en aucun cas le rôle de la violence ni même le fait qu'elle soit indissociable de la condition humaine.
Pardonnez-moi pour ce qui suit, mais je vous renvoie à l'article "guerre" de Philosophie de A à Z et au chapitre "Un monde sans affrontement est-il concevable"? de mon livre "Cours particulier de philosophie" : la réponse (NON) est sans aucune ambiguïté.
En même temps je crois que nous devons opter désormais pour la non-violence en tout cas en tant que philsophes.
Il faut lutter pour le désarmement.
Si on se tourne vers l'histoire, il faut, avec J. Sémelin déconstruire le MYTHE de l'impuissance des non-violents y compris face à Hitler.
Pour ma part, je me contente d'explorer les chemins de la catharsis ( cf mes article sur la violence à la TV et au cinéma dans différents numéros de Alternatives non violentes)

Malaise dans la culture et désolation: quelle est la responsabilité des images

http://209.85.229.132/search?q=cache:xkSKX-X2fAQJ:www.irnc.org/spip/spip.php%3Farticle44%26artsuite%3D0+malaise+dans+le+culture+et+d%C3%A9solation&cd=2&hl=fr&ct=clnk&gl=fr

Lhansen-Love a dit…

voici mon article accssible sur le net en plus avec une photo!!!!!!!!

http://www.robertredeker.fr/tamishlovemalaise.html

sur la violence des images