jeudi 9 avril 2009

Villa Amalia


Je ne suis pas convaincue par le propos, car je ne crois pas du tout à la libération par la fuite hors du monde ("Tout homme qui ne peut vivre parmi ses semblables est un monstre ou un Dieu"Aristote). On retrouve le même fantasme que dans Into the wild, que je trouvai déjà désespérant et peu crédible.

Ce n'est en aucun cas une objection contre ce film qui est beau et mélancolique. I. Huppert est sublime, et elle nage très bien.

4 commentaires:

Whiplash a dit…

Lol votre commentaire , permettez moi est fort amusant d'ironie !

Mais enfin ,quelle libération ?
Que l'on aille dans les montagnes (cf Into the wild) ,et que l'on rompe le lien social il est évident que l'homme n'est jamais libre .Mais cela est pire je pense au contraire lorqu'il est "avec ses semblables" , car il ne se connaîtra jamais et encore moins s'il n'a pas fait l'expérience de la rupture totale qu'impose l'évasion ,en l'occurence présente dans les deux films .
La libération est une utopie , voire une illusion , mais évidemment nous avons besoin d'illusions , alors la rupture purement et simplement de l'individu avec ce qu'il connaît à un moment donné est peut-être nécessaire ...ne serait-ce que pour tenter de prendre conscience de soi-même ...

Lhansen-Love a dit…

Moi je pense que l'homme est libre, toujours libre, absolument libre; je suis existentialiste (en plus d'aristotélicienne)
En choisissant, je choisis pour l'humanité tout entière...

Anonyme a dit…

1. Il n'y a pas de "libération" dans ce film, pas de révélation, pas d'éveil, pas d'apocalypse mais seulement un désencombrement relatif, forcément relatif, car il reste des personnes: la Mamma qui possède la villa, Georges, la jeune fille italienne...

2. Il y a fuite ou en tout cas rupture, mais pas hors du monde, à moins de considérer que la nature n'est pas le monde, ce qui est en effet la ligne de fond humaniste.

3. Into the Wild participe à mon sens de la niaiserie rousseauisante dont les EU sont affectés (je ne dis pas rousseauiste) et selon laquelle il y aurait une nature pure, édénique, intouchée de la souillure culturelle, humaine. Villa Amalia est plutôt un film anti-grégaire, non pas antisocial. Un film qui parle de fuir non pas pour éviter les tentations mais pour éviter les obligations. En ce qui concerne les tentations, le film insiste sur les vertus du vin et de la sexualité élective.

R

Lhansen-Love a dit…

Je prends le "monde" au sens de cité (partager l'humanité avec ses semblables) ou surtout au sens d'Arendt: système de signications partagées.
Le choix de la solitude, de la vie d'ermite comme disent les élèves, est bien une fuite hors du monde.
Sauf si on le comprend comme une escapade touristique, mais je ne crois pas qu'il s'agisse de cela dans le film.