samedi 1 décembre 2007

"Quand un animal te regarde"


(A propos de Georges Bataille)

"Je dois reconnaître que sa méditation (1 sur l'essence du sacrifice demeure incontournable. "Rien à vrai dire, ne nous est plus fermé que cette vie animale dont nous sommes [...]. Car l'animal n'est pas simplement chose, n'est pas pour nous fermé et impénétrable. L'animal ouvre devant moi une profondeur qui m'attire et qui m'est familière. Cette profondeur, en un sens je la connais, c'est la mienne. Elle est aussi ce qui m'est le plus lointainement dérobé [...]. Je ne sais quoi de plus doux, de secret, de douloureux prolonge dans ces ténèbres l'intimité de la lueur qui veille en nous » Jamais n'aura été prononcée sur l'animal parole plus proche de l'indicible énigme qu'en ces premières pages de La Théorie de la religion. Rien qui soit plus proche de la poésie en ce qu'elle ne décrit rien qui ne glisse à l'inconnaissable ». Car l'immédiateté, "l'immanence» de l'animal nous reste impénétrable, au point que la plus question métaphysique pourrait s'énoncer ainsi : pourquoi donc le regard animal, et non pas seulement le regard humain?" Elizabeth de Fontenay, Le silence des bêtes, p 209, Fayard

Bataille, La Théorie de la religion, Paris, Gallimard, «Idées r, 1974, pp.. 27, 30.31

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