mercredi 5 décembre 2007

Retour sur le "cirque" (blocages lycées)


Quelqu'un m'a déposé un mot dans ma boîte aux lettres, mais signé, ou plutôt non signé : "un responsable du cirque". Je réponds à l'un des responsables du "cirque" en question.

"Le blocage n'est pas démocratique"

Sur ce point , nous sommes tous d'accord!

"Le blocage dérange"

Pas le moins du monde. Qui se plaindra d'une semaine de vacances imprévues?

"Comment accepter de la part des enseignants ce que l'on refuserait aux élèves (les grèves)?

Bonne question!

Réponse: quand les enseignants font la grève , ils n'empêchent pas de travaiiler ceux qui décident de ne pas la faire.

En revanche, ils privent les élèves de cours.
C'est la raison pour laquelle je n'ai jamais fait aucune grève pour ma part. Parce que je suis contre le principe de la grève dans les services publics. Là dessus, je suis conséquente. De même que je suis contre toute action qui lèse un tiers pour faire pression sur le gouvernement (un grève des camionneurs par exemple, les opérations escargots, qui provoquent des embouteillages monstres etc...)

Vous me dites: "c'est grâce à ce type de luttes qu'on a gagné pour le CPE". C'est la raison pour la quelle j'ai été opposée à ce mouvement. Il me semble inadmissible que la rue ait raison contre la loi adoptée par un gouvernement légitime (indépendamment du contenu de cette loi). Je suis légaliste, comme Socrate.
Vous me dites: "on n'a pas d'autre moyens de se faire entendre". C'est faux. Il y a toujours des moyens de se faire entendre, à condition d'avoir de l'imagination (voyez Greenpeace par exemple, qui se font entendre sans léser des tiers). Faites un blog!


Alors je suis contre la grève? Non. Les grèves en entreprise s'en prennent aux entrepreneurs, responsables, théoriquement, de leur oppression. Les grèves sous une dictature sont évidemment de l'ordre de la "légitime défense". Mais j'estime que en démocratie, la "lutte des classes", ne justifie pas tous les moyens. Priver un tiers de travail- de transport, ou autre - me paraît immoral.

Dernier argument: " la démocratie s'est constituée grâce aux luttes et aux révolutions".
Faux.
La démocratie ne résulte pas de révolutions. La démocratie procède d'un contrat social, qui suppose le consentement de tous. Sans consentement de ceux qui y sont soumis, aucun pouvoir n'est légitime.

Cela signifie-t-il que, en parfaite réactionnaire, je suis contre toute révolte et toute révolution?

Non évidemment!

Mais, en démocratie, on a des moyens très divers de manifester son mécontentement. Un seul exmple: Mai 68. Ce fut globalement non violent (à part les barricades et les feux...) mais , surtout, nos revendications n'étaient pas corporatistes. Nous voulions plus de liberté de pensée et d'expression. Nous ne voulions pas conserver quoi que ce soit...

Vous, vous voulez protéger le statu quo ( l'école publique financée par l' "Etat-Providence", en gros). Croyez-vous que l'école en France soit si bien, qu'elle fonctionne si bien, que l'Université soit si formidable, qu'il faille à tout prix maintenir l'une et l'autre en l'état?

(Mais c'est un autre débat : j'ai lu que l'Université de Lyon- I venait de passer un accord avec Microsoft, avec tous les innombrables avantages pour les étudiants à la clef. Est-ce vraiment un drame qui mérite que l'on fasse la révolution -pour empêcher définitivement ce type de partenariats privé/public ?)

Répondez moi sur le blog, tout le monde en profitera, mais signez vos messages svp!

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