mardi 29 janvier 2008

Jeu de rôles (les élèves notent les profs)





Grâce à Attali, les élèves vont bientôt noter les profs...

(vous allez pouvoir vous en donner à coeur joie!)

Sérieusement : pensez-vous que ce soit une bonne idée?

Question : que fera-t-on de ces notes?
Le prof qui est noté zéro par tous les élèves.. Qu'est-ce qu'on en fait? On le jette? On le met en pré-retraite? On le mute? On le paye à ne rien faire -congé avec solde?

Ce point doit être éclairci!
Voir l'exemple de l'Australie, et moins institutionnel, de l'Allemagne

11 commentaires:

Anonyme a dit…

Faire noter les profs par les élèves, c'est une idée qui a ses limites, mais qui n'est pas non plus scandaleuse (sauf si cela devient la seule source d'évaluation !). En notant leurs enseignants, les élèves verraient peut-être mieux les efforts que font leurs enseignants, et comprendraient peut-être mieux leur démarche.
Et puis après tout, n'est-ce pas Aristote lui-même qui disait que celui qui est le plus fondé à évaluer une maison, c'est son habitant plutôt que son architecte ?

Anonyme a dit…

Non biensûr que non, tout simplement on essaye de comprendre ce qui pousse les élèves à mettre 0 à tel ou tel prof ! Et puis leur proposer des stages.. peut-être

Lhansen-Love a dit…

Aristote? Moi je connais l'idée du banquet :les convives doivent dire si c'était bon, et non le cuisinier.
Mais attention:
un élève n'est pas un consommateur.
Est-il capable de juger suivant les critères pertinents?
Il y a lieu d'exprimer quelques réserves. ET on imagine le lynchage de professeurs qualifiés, sensibles, mais fragiles. Voir le héros de Vivre libre, ou le professeur Unrat de l'Ange bleu...

Anonyme a dit…

Sur l'évaluation par l'"utilisateur", j'avais en tête ce texte d'Aristote :
" De plus, dans certains domaines, le fabricant ne saurait être le seul ni le meilleur juge, dans la mesure où ceux qui ne sont pas techniciens ont aussi à connaître des produits : connaître d'une maison, par exemple, ce n'est pas seulement le fait de celui qui la construit, mais celui qui s'en sert en juge mieux [que lui] (...) » (Aristote, Politique, III, 11, 14, trad. Pellegrin, GF, p. 243).

Lhansen-Love a dit…

Merci Philou, je ne connaissais pas ce passage.
En fait je ne conteste pas le fait que l'avis des élèves puisse avoir un certain intérêt.
Mais l'usage que l'on en fait et les conséquences que cela peut avoir sont quand même très inquiétantes.
Cela confirmera l'élève dans l'idée qu'il "doit en avoir pour son argent"...En d'autres termes que le prof est à son service. Enfin la relation d'autorité en prend un coup encore une fois..
Il ne reste plus qu'à proposer aux enfants de noter leurs parents comme le remarquait je ne sais plus qui...

Anonyme a dit…

Aujourd’hui, mercredi 29 janvier 2008, lancement officiel du premier site français de notation des enseignants.
www.note2be.com

Jusqu’ici, il y avait de bons et de mauvais profs.
Les profs entre eux le savaient. Les parents étaient au courant. Les élèves en parlaient.

Désormais, Avec note2be.com

Ils le disent !
Ils le font savoir !

. Ton prof est intéressant ? Il est sévère mais juste ? Dis le lui. Ca lui fera plaisir.

. Ton prof est chahuté par la classe ? Il manque de motivation ? Ses cours sont embrouillés ? Dis le lui aussi ! Il a le droit de progresser !

Note2be.com
Les élèves ont enfin la parole

Anonyme a dit…

Je pense que cela pourrait être une bonne chose dès lors que les enseignants seraient évalués selon des critères précis.

Je crois que ça pourrait responsabiliser les élèves d'une certaine manière, c'est facile de critiquer en disant "lui, il est nul, on comprend rien". Mais si on demande à l'élève d'exprimer précisément ce qui ne va pas et qu'est-ce qu'il suggère pour que le professeur s'améliore, cela devient enrichissant pour le professeur comme pour l'élève.

En outre, j'ai plusieurs fois vu des professeurs commettre des actes totalement inadmissibles (gifler un élève de 6e !), violence verbale également (à moins que "connasse" ne soit pas une insulte...).... Et ce sans réaction de la part de la direction ou des parents des élèves concernés ! Je trouve cela révoltant. Le pire étant que ce genre de professeur récidive, année après année, toujours les mêmes problèmes.
Pour moi, cela mérite un renvoi immédiat, peu importent les qualifications (et quelques séances chez un psychologue accessoirement). Bref. Si tous les élèves d'une classe évaluent négativement en mettant noir sur blanc ce type d'actes, peut être que l'on pourrait espérer une réaction.

Et honnêtement, ne prenez pas les élèves pour ce qu'ils ne sont pas. L'année dernière, certains enseignants nous ont demandé de mettre par écrit, anonymement, ce que nous avions pensé du cours et comment l'améliorer. Et bien il n'y a pas eu de "lynchage" même pour les professeurs les moins tendres. Au contraire, j'ai été surprise de la façon dont, en réfléchissant, les élèves trouvaient des qualités à leurs enseignants.
Faisons-leur un peu confiance.

Lhansen-Love a dit…

Donner une gifle à une élève ou la traiter de connasse n'est tout de même pas si courant.. Mais enfin si vous le dites!

Anonyme a dit…

Non seulement ça ne me semble pas si courant (même si j'avoue avoir eu un professeur au collège qui avait des tendances à humilier les élèves et qui a été critiqué très justement aux conseils de classe), mais surtout une gifle et une insulte ne me semble pas justifier un renvoi et quelques séances chez un psychologue ! Qu'il y ait des sanctions, certes, mais ne nous faites pas croire que la gifle soit un acte si monstrueux (sauf si elle est parfaitement injustifiée et répétée, bien entendue).

Cela dit, l'idée que la notation selon des critères précis puisse responsabiliser les élèves est intéressante. Malheureusement, cela me semble causer plus de tort que de bien et casser encore plus l'édifice nécessaire de l'autorité. On peut passer au stade supérieur et sélectionner les œuvres à étudier en fonction de la notation des élèves. Imaginez le désastre...

Anonyme a dit…

Eh bien...
UNE gifle et UNE insulte ne justifient effectivement pas un renvoi...
Ceci dit je parle ici de deux professeurs différents, l'une qui avait pour habitude de gifler les élèves de collège (suprenant, cette habitude se perdait face aux élèves de lycée), élèves qui étaient loin d'être des monstres, honnêtement... Elle tirait les oreilles, balançait les cahiers etc...
Et dans le même lycée, il y avait ce prof qui a traité une élève de "conasse"... J'avoue qu'elle était insupportable MAIS, il a eu de nombreux problèmes avec des élèves bien moins insupportable et était du genre à péter un cable, balancer chaises, tables, trousses... Bref.

Et deux profs comme ça dans un même lycée, je trouve que ça fait beaucoup.
Sans compter cet instit que j'ai eu aussi et qui trainait les enfants par les oreilles, qui leur donnait des coups de pieds aux fesses etc...
Ce genre de comportement est peut-être plus courant dans les zones rurales, je ne sais pas mais je trouve que cela fait beaucoup pour une seule scolarité.

Anonyme a dit…

L'ELEVE N'EST PAS UN USAGER DE L'ECOLE. On ne note pas un prof comme on noterait un service!
-Je ne pense pas qu'ils aient les critères requis: à 13 ans peut-on vraiment évaluer une pédagogie? Le risque: une notation "à la gueule" pouvant consuire à un véritable lynchage de certains (il est trop sévère? je plombe. Il m'a mis une mauvaise note? je plombe. Voire: il est mal habillé, il parle trop fort, etc!)
-L'élève est inférieur hiérarchiquement. Il n'a pas à se sentir à égalité avec son prof ou avoir un quelconque moyen de pression sur lui. Cela nuit au respect dû àl'enseignant et donc au bon fonctionnement de ses cours! J'imagine en plus d'ici les dérives démagos de certains, obligés de mettre 16 à tous pour avoir la même note... La politique du donnant/donnant n'a rien à faire en cours.
-Et surtout n'oublions pas le poids de cette note: le rapport Attali annonce qu'elle intervient dans la notation "au mérite" de l'enseignant... et donc influe directement sur sa CARRIERE et son salaire. On va vraiment mettre entre les mains d'adolescents lepouvoir d'un inspecteur académique?

Je n'ai jamais rien entendu d'aussi aberrant. Mais c'est symptomatique des valeurs montantes (et débectantes) de la droite dure.