"Je n'ai rien trouvé, dans toute ma vie, d'aussi appauvrissant que la richesse, c'est-à-dire la libre disposition de ressources supérieures à celles que je possédais auparavant, si minimes fussent-elles. Mes façons de vivre en deviennent plus dispendieuses ; le nécessaire et le confort sont plus coûteux qu'autrefois. Ce qui devait me rendre indépendant me fait perdre . mon indépendance et, si mon revenu venait soudain à diminuer, je me trouverais pauvre avec les mêmes ressources qui me suffisaient autrefois.
J'ai eu, au cours de ces cinq dernières années, un peu plus d'argent que pendant les cinq précédentes, ayant vendu des livres et donné des conférences, mais je n'en ai pas été mieux nourri, vêtu, chauffé ou logé, pas un brin plus riche. Peut-être me suis-je moins préoccupé de mon gagne-pain, mais ma vie a été moins sérieuse et, en fin de compte, peut-être ai-je fait faillite ? Qui sait ? peut-être un jour dépendrai-je de la Ville si, comme il est probable, le public se fatigue de mes livres et de mes conférences (ce qui est déjà le cas pour ces dernières). Auparavant, c'était plutôt moi qui portais la Ville sur mon dos.Bref, j'ai perdu mon indépendance sous prétexte de la gagner. Voulez-vous faire un pauvre, donnez-lui mille dollars. Les cent dollars qu'il gagnera ensuite ne vaudront pas plus que les dix qu'il gagnait autrefois. Ayez pitié de lui et gardez vos bienfaits".
J'ai eu, au cours de ces cinq dernières années, un peu plus d'argent que pendant les cinq précédentes, ayant vendu des livres et donné des conférences, mais je n'en ai pas été mieux nourri, vêtu, chauffé ou logé, pas un brin plus riche. Peut-être me suis-je moins préoccupé de mon gagne-pain, mais ma vie a été moins sérieuse et, en fin de compte, peut-être ai-je fait faillite ? Qui sait ? peut-être un jour dépendrai-je de la Ville si, comme il est probable, le public se fatigue de mes livres et de mes conférences (ce qui est déjà le cas pour ces dernières). Auparavant, c'était plutôt moi qui portais la Ville sur mon dos.Bref, j'ai perdu mon indépendance sous prétexte de la gagner. Voulez-vous faire un pauvre, donnez-lui mille dollars. Les cent dollars qu'il gagnera ensuite ne vaudront pas plus que les dix qu'il gagnait autrefois. Ayez pitié de lui et gardez vos bienfaits".
H.D. Thoreau
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