Voici le texte de Dick Howard paru aujhourd'hui dans Ouest France (merci Dick)
"Dans la course à l'investiture pour la présidentielle américaine, Hillary Clinton et Barak Obama sont au coude à coude, avec, peut-être, un léger avantage à ce demir. En attendant les votes de l'Ohio et du Texas (4 mars), des signes de changements valent d'être relevés.Qu'ont dit les sondages réalisés à fa sortie des urries, après le super-tuesday (5 février)? Les supporters d'Hillary Clinton seraient, à forte majorité, des femmes personnes âgées et des moins fortunés, alors que ceux de Barak Obama seraient des Afro,-Américains, des jeunes et les mieux éduqués.• Est-ce un conflit de classe au sein du Parti démocrate, héritier pourtant du NewDeal de Roosevelt et censé représenter les laissés-pour-compte de la société capitaliste?Chez les démocrates amériricains, il ne s'agit pas seulement d'une lutte pour le pouvoir, mais, avant tout, du contraste entre deux visions de l'avenir américain. Sortons d'abord d'un contresens. Les commentateurs parlent d'États « rouges » et d'États « bleus ». On dirait que les « rouges » sont les États qui penchent à gauche, les "bleus" à droite.
Or, les Américains ne comprennent rien à la vieille histoire de la lutte des classes à l'européenne. Ainsi, les animateurs de la télévision ont imposé le schéma inverse sur la carte électorale: les bleus sont donc les démocrates.Le triomphe du Parti républicain, sous Ronald Reagan et ses successeurs, est parti de l'ouest du pays. En1964, Barry Goldwater, sénateur de l'Arizona (comme l'est John McCain) gagnait la nomination républicaine et partait en guerre contre l'establishment de la côte Est. Goldwater fut battu à plate couture par Lyndon Johnson .Mais Reagan, un acteur médiocre, s'est fait remarquer par son discours de soutien au candidat. Pour lui, il s'agissait de défendre des principes. Une réaction à forts relents libertaires s'est développée à partir de ces bases, à l'Ouest.Or, depuis quelques années, le moteur s'est inversé. Des onze États de l'Ouest, huit sont actuellement gouvemés par des démocrates. Au-delà de facteurs locaux, il semble que le même esprit libertaire - je dirais démocratique - est entré en révolte contre la main trop lourde et centralisatrice du gouvernement Bush. Celui-ci semble vouloir démontrer la vérité du vieil adage selon lequel " le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument». C'est l'une des raisons de l'impopularité du Président qui peine à dépasser 30% dans les sondages.Barak Obama obtient des victoires nettes dans ceux de ces États qui ont voté, Pour bien comprendre son avancée, il faut passer au politique.Un chiffre du 5 février est frappant. Étant donné sa forte population noire, on n'était pas étonné que l'État sudiste de la Géorgie avait donné à Barak Obama une forte majorité contre Hillary Clinton Ce qui était frappant, c'est que plusde 40% des démocrates blancs (dont plus de 50 % des hommes blancs) avaient apporté leurs voix au candidat afro-américain.Pour comprendre cet événement, il faut savoir que, lorsque le président Lyndon Johnson paraphait la loi sur les droits civiques des Noirs, en 1964, il disait à des amis que son Parti démocrate venait de perdre le Sud « pour une génération ». Et, en effet, le Parti républicain y est encore dominant.Barak Obama représente une nou velle génération. Ses prédécesseurs insistaient avec juste raison sur le droit des Noirs à partager le gâteau avec d'autres intérêts. Obama semble envisager une autre manière : celle de faire de la politique dont rêvait le mouvement des droits civiques qui voulait faire aprticiper la population noire à la vie démocratique.Il est vrai, comme disent les supporters de Hillary Clinton, qu'il y a une différence entre la poésie de la campagne et la prose du gouvernement. Il est vrai qu'Obama donne souvent l'impression d'être emporté par sa propre éloquence. Et l'élection générale n'aura lieu qu'en novembre.Mais on peut déjà dire que des États du Sud commencent à réintégrer l'Amérique. Cela est une bonne nouvelle pour tout le monde".
(*) Dick Howard : Professeur à Stony Brook University, à New York, auteur de "Aux origines de la pensée politique américaine" (Ed. Buchet-Chastel).
1 commentaire:
je vais vous livrer un scoop: si john mccain pren huckabee comme ticket, il gagnera les elections.
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