mardi 8 mai 2007
Les qualités du Prince (préparation IEP)
"Jamais on ne vit homme plus efficace au moment de promettre une chose et de s'engager par des serments solennels - et qui tînt moins sa parole. Cependant toujours ses tromperies prirent le tour qu'il désirait, car il connaissait bien cet aspect des choses.
Il n'est donc pas nécessaire pour un prince d'avoir toutes les qualités décrites plus haut, mais il est bien nécessaire de paraître les avoir. Même, j'irai jusqu'à dire que s'il les avait et s'il les observait toujours, elles lui porteraient préjudice. C'est en paraissant les avoir qu'elles sont utiles ; ainsi de paraître clément, fidèle, humain, intègre, pieux, et de l'être ; mais avoir l'esprit tourné de telle sorte que, s'il faut ne pas l'être, tu puisses et tu saches te changer en l'exact opposé. Il faut comprendre ceci : un prince, surtout un prince nouveau, ne peut observer toutes les qualités pour lesquelles les hommes sont reconnus bons, parce qu'il est souvent contraint s'il veut préserver ses possessions d'agir contre la parole donnée, contre la charité, contre l'humanité, contre la piété. Ainsi, il faut qu'il ait l'esprit disposé à se tourner dans le sens que commandent les vents de la fortune et les variations des choses, et, comme je l'ai dit plus haut, ne pas s'écarter du bien s'il le peut, mais savoir entrer dans le mal, s'il y est contraint.
Un prince doit donc avoir grand soin que ne lui sorte jamais de la bouche la moindre parole qui ne soit pleine des cinq qualités susdites ; et qu'il paraisse, à le voir et à l'entendre, toute piété, toute honnêteté, toute intégrité, toute humanité, toute religion. Et aucune qualité n'est plus nécessaire de paraître avoir que celle-ci" Machiavel, Le Prince, chapitre 18
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