jeudi 27 novembre 2008

Voilà où nous en sommes...


"Il faut de la poudre à nos perruques, voilà pourquoi tant de pauvres n'ont pas de pain" J.J. Rousseau


(Discours sur les sciences et les lettres)


Vous trouverez ici le débat Rousseau/Voltaire à propos du luxe (hansen-love.com)

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Considérez aussi qu'il n'y a d'égalité nulle part dans la nature, pour autant que l'on s'occupe de philosopher sans postuler de Surnature, de transcendance, que celle-ci soit de type religieux ou humaniste. Pour certains philosophes post-voltairiens , la doctrine de l'égalité n'est pas une "erreur" mais le symptôme d'une véritable haine contre la nature, contre la vie. Alors, que penser, que faire? Conserver les vieilles lunes philosophiques de l'humanisme, qui nous évitent l'intolérable mais au prix de l'éloignement du vrai? Ou s'engager dans une philosophie entièrement immanentiste, vouée à devoir assumer de terribles conséquences. Le XXème siècle a essayé par deux fois de mettre en pratique une philosophie entièrement immanentiste: nazisme et stalinisme. On n'y ajoutera pas, n'en déplaise à Michel Onfray, grand penseur à petits pieds. Mais qui s'occupera alors du vrai? Serait-ce que le vrai n'est pas bon pour la santé? "Nous avons l'art afin de ne pas mourir de la vérité" (Nietzsche - contra Onfray!).

Ray

Lhansen-Love a dit…

La je ne suis pas d'accord.
1) Les hommes sont égaux à l'état de nature (Rousseau)
2) L'humanisme n'a rien d'une "vielle lune"

Anonyme a dit…

A l'heure où l'on parle beaucoup de Lévi-Strauss, je voudrais vous soumettre ce très beau texte, extrait d'un entretien de 1972 paru dans le Monde.

« On m’a souvent reproché d’être anti-humaniste. Je ne crois pas que ce soit vrai. Ce contre quoi je me suis insurgé, et dont je ressens profondément la nocivité, c’est cette espèce d’humanisme dévergondé issu, d’une part, de la tradition judéo-chrétienne, et, d’autre part, plus près de nous, de la Renaissance et du cartésianisme, qui fait de l’homme un maître, un seigneur absolu de la création. J’ai le sentiment que toutes les tragédies que nous avons vécues, d’abord avec le colonialisme, puis avec le fascisme, enfin les camps d’extermination, cela s’inscrit non en opposition ou en contradiction avec le prétendu humanisme sous la forme où nous le pratiquons depuis des siècles, mais dirais-je, presque dans son prolongement naturel, puisque c’est en quelque sorte d’une seule et même foulée que l’homme a commencé par tracer la frontière de ses droits entre lui-même et les autres espèces vivantes et s’est ensuite trouvé amené à reporter cette frontière au sein de l’espèce humaine, ses parents, certaines catégories reconnues seules véritablement humaines, d’autres catégories qui subissent alors une dégradation conçue sur le même modèle qui servait à discriminer entre espèces vivantes humaines et non humaines, véritable pêché originel qui pousse l’humanité à l’autodestruction.
Le respect de l’homme par l’homme ne peut pas trouver son fondement dans certaines dignités particulières que l’humanité s’attribuerait en propre, car alors, une fraction de l’humanité pourra toujours décider qu’elle incarne ces dignités de manière plus éminente que d’autres. Il faudrait plutôt poser au départ une sorte d’humilité principielle : l’homme commençant par respecter toutes les formes de vie en dehors de la sienne se mettrait ainsi à l’abri du risque de ne pas respecter toutes les formes de vie au sein de l’humanité même. »

Mais comme il le dit lui même dans le reportage diffusé sur Arte, cette partie là de sa pensée n'a aucune chance d'être comprise et entendue..

Anonyme a dit…

Mais peut-être n'y a-t-il pas que Rousseau. Je pense encore à Nietzsche ou à de plus récents penseurs, comme Deleuze, moins suspect de fascisme, qui ne voit d'égalité nulle part, pas même en logique. C'est lui qui parle des vieilles lunes de l'humanisme lorsque Sartre y retourne (selon la biographie de François Dosse).

Je ne donne pas forcément ici mon avis mais apporte quelques éléments à la réflexion.

R.

Lhansen-Love a dit…

merci, je vais le mettre en ligne.
J'ai fait le commentaire de cette thèse) dans mon livre Cours particulier de philosophie... (P 268-270)