(Benjamin Constant, Ecrivain, Homme politique et théoricien libéral (1767-1830).
Membre du Tribunat en 1799; en 1815, il est membre du Conseil d'Etat et il rédige un "Acte additionnel" en vue du retour de Napoléon. Il sera également député en 1819, sous Louis XVIII, et 1824, sous Charles X,en tant que réprésentant de l'opposition libérale)
Pour Benjamin Constant, l'Etat ne peut que mettre en place des institutions dont la vocation est de garantir les droits fondamentaux, c'est-à-dire formels, des hommes. Les formes sont ici décisives, d'un point de vue politique et culturel, pour garantir la stabilité et la paix sociale d'un monde civilisé, d'un monde humain, aussi juste que possible.
En revanche l'Etat ne peut en aucun cas prendre en charge le bonheur des individus. La justice est un cadre, ce n'est pas un contenu. Constant pense tout d'abord comme Kant que le bonheur n'est qu'un "idéal de l'imagination", autrement dit une représentation purement subjective et nullement généralisable. Personne ne sait comment être heureux, et de toute façon le bonheur est une affaire strictement privée.
Ensuite, comme Tocqueville, Constant estime que l'objectif d'être heureux n'a aucune pertinence politique. Pire: l'Etat qui promet le bonheur est potentiellement "totalitaire" car il traite les individus comme des enfants incapables de savoir eux-mêmes ce qu'ils veulent...
En résumé : la justice est par excellence, évidemment, un objectif politique. Il est possible l'élaborer des théories rationnelles (ayant une portée universelle) de la justice comme l'ont fait Rousseau ou Rawls. Du bonheur absolument pas.
Une société juste n'est pas une société qui apporte ou promet le bonheur, mais une société qui tente de garantir les droits fondamentaux de tous et d'apporter à chacun les conditions de possibilité d'accomplissement de son humanité.
Lire le papier du Monde ce soir l'article (au titre trompeur) sur bonheur et politique (Etes-vous heureux? "Mais vous déraillez, c'est des conneries. Le bonheur, ça n'existe pas" De Gaulle
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