Ce matin, sur France Culture, Bayrou se dit humaniste et démocrate (pourquoi pas, en effet, maintenant que le PS est suicidé ? )
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1 commentaire:
(Two Lovers et René Girard :
En fait three ou même four lovers (Leonard – est-ce que je me souviens bien de son prénom ? - , Michelle, Sarah, Ronald/Lonard) sont les pôles d’une circulation du désir qui fait penser à plusieurs reprises à la théorie girardienne. Les scènes où l’on se met à désirer parce qu’un autre désire ont retenu mon attention: au restaurant italien, Leonard (qui prend le même cocktail que Michelle) avoue qu’il a une petite amie et peu après, Michelle cède à son insistance. Ronald ne se décide que quand Michelle est prête à partir avec Leonard (elle n’a pas pu ne pas lui dire). Seule Sarah échappe à ce schéma, mais elle est offerte à Leonard par la mère de ce dernier (Isabella Rossellini), en quelque sorte, qui joue alors le rôle de médiateur. Beaucoup d’Œdipe également dans ce film. Leonard ne cesse de vouloir se jeter à la mer, celle-là même qui pousse le gant à chaînette vers le rivage lors de la scène où il envisage encore de se noyer. La mer ramène le cadeau de Sarah, sa chaîne, cette amarre qui l’empêchera de dériver. La femme de Terre (Sarah) sauve de la femme de Mer (Michelle) lorsque Leonard prend conscience de l’impasse où il est, et peut-être de la nature seconde voire conventionnelle de son désir pour Michelle (cet Amour soi-disant absolu entre deux êtres en décalage, deux misfits…) Retour au relatif, retour sur terre. On pourrait croire à un retour à l’ordre, au socius (maman avait raison), à la famille juive, mais j’aime croire que c’est plus complexe que cela. Dans la scène où il offre à Sarah la bague achetée pour Michelle, il pleure. « I’m happy », dit-il. Interprétation conventionnelle : il ment et pleure parce qu’il a perdu Michelle, comme c’est triste… Interprétation tragique : il est vraiment heureux, il a compris quelque chose du désir (que le désir n’est pas enraciné dans le Sujet), il accepte l’amour de Sarah avec des larmes de joie dont n’est pas exempte une peine liée à la vision du devenir comme conflit d’égoïsme. Joie tragique un peu nietzschéenne mais retour au calme assez girardien, judéo-chrétien en un sens hétérodoxe.
En fait, ça ne colle pas tout à fait parce qu’il y aurait plutôt dans le film un retour au Judaïsme, assez présent, plutôt qu’au Christianisme cher à Girard. Mais ce n’est là qu’une arabesque parmi les nombreuses qu’inspire ce beau film au charme ambigü. A supposer que l’auteur ait vraiment voulu faire l’éloge d’un inévitable retour à l’ordre, je serais scandalisé, ou j’essaierai de l’être sans pouvoir tout à fait puisque le film est beau.
Bien à vous,
Ray.
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