Le livre fameux de Pierre Rosanvallon (membre du PS- pour info) a maintenant plus de 25 ans: et les choses n'ont pas beaucoup changé, sinon en pire!
"L'État-providence est malade. Le diagnostic est simple : les dépenses sanitaires et sociales croissent beaucoup plus vite que les recettes. D'où un lancinant problème de financement posé depuis vingt ans dans tous les pays industrialisés. Seule solution pour boucher les « trous » : augmenter les prélèvements obligatoires. Tous les experts ont maintenant l'oeil rivé sur les taux des prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales) par rapport au produit intérieur brut (PIB). Il était, en France, de 35 % en 1970, il est passé à 41,7 % en 1980, pour se stabiliser ensuite autour de 44,5 %, avant de franchir en 1990 la barre des 45 %.Dans un contexte de crise, l'État-providence a cependant joué un rôle positif. Il a contribué à en amortir les effets, de telle sorte que l'économie mondiale n'est pas entrée dans une spirale récessionniste aussi marquée que celle des années 1930. Les économistes parlent à juste titre, à ce propos, de fonction anticyclique des systèmes de protection sociale : l'indemnisation du chômage, pratiquement inexistante en 1930, évite dorénavant que la demande ne s'effondre alors que l'emploi s'amenuise ; les revenus sociaux injectent dans l'économie une masse de pouvoir d'achat relativement indépendante des aléas de la conjoncture.Combien de temps les choses pourront-elles continuer d'aller ainsi ? L'accroissement des impôts et des charges sociales ne risque-t-il pas de mettre en péril la compétitivité des entreprises et de saper le dynamisme de l'économie ? C'est la question qui est partout posée. Si les choses restent en l'état, la progression des prélèvements obligatoires se poursuivra en effet inexorablement...."
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Pierre Rosanvallon, Seuil 1981
Pierre Rosanvallon, Seuil 1981
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