mercredi 22 octobre 2008

Pour un gouvernement (économique) européen

Le gouvernement économique mondial n'est plus un rêve. C'est une nécessité.
Actuellement seule l'Europe peut le mettre en place, et peut-être l'incarner partiellement. Il y a urgence ...

Lire le point de vue de Guetta ce matin : Le monde est en précipitation chimique

13 commentaires:

Anonyme a dit…

En ce qui concerne l'idée d'un gouvernement économique Européen, ça me semble une bonne idée, devenue même quasi indispensable en ces temps de crises. Du moins lorsque les Etats européens décident d'agir, sans pour autant répéter les erreurs de 1981. En effet le multiplicateur Keynesien-base de tout interventionnisme- pourra alors fonctionner sans déperdition des revenus versés au profit des autres pays membres. En plus ce serait une excellente transition d'une Europe économique à une Europe politique!(elle aussi devenue nécessaire)

Lhansen-Love a dit…

Bonjour Raymond!
Oui , plus qu'une bonne idée! Une nécessité impérieuse désormais, vous ne croyez pas?

Anonyme a dit…

Tout cela est souhaitable certes ! Sauf qu' en réunion du G4 (France, Italie, Allemagne et Angleterre) ils ont déjà du mal à s'entendre et s'écouter...
Alors L'Europe et la nécessité impérieuse d'un gouvernement européen, cela semble illusoire !
Surtout si nous nous rappelons des déclarations de l'Allemagne (recitées ce soir sur ARTE lors du débat sur la crise) qui confirme qu'elle ne donnera aucun euro pour sauver d'autres banques que les siennes !!!
Et de qui et quoi va être constitué ce gouvernement hypothétique ?
Qui va l'organiser ? Qui va à nouveau décider ?
Je pencherais plutôt vers la solution d'une commission indépendante pouvant et devant contrôler les banques ; fini le temps de l'omerta bancaire, plus de transparence ... mais seront-ils d'accord pour abandonner tant de pouvoir ?

Unknown a dit…

Impérieux? Oui, maintenant je pense que ça va le devenir. On est face à une crise qui nécessite une forte impulsion politique en matière d'économie.

D'une part à court terme et à l'échelle même de l'Europe. Si l'on veut que les interventions des Etats fonctionnent, il faudra que les politiques de chacun se coordonnent (cf le multiplicateur Keynesien). Ce n'est pas là BCE qui va s'en occuper dans la mesure où elle est indépendante des Etats. Il faut un organe exécutif politique et représentatif.

A l'échelle mondiale, si l'Europe veut être à la hauteur de ses ambitions réformatrices ( cf le couple Barosso Sarkozy à Camp David), il lui faut dorénavant des institutions politiques et non plus simplement financières.Là encore, la "réforme du capitalisme" (et autres projets du genre) appartient davantage au monde des idéaux qu'à celui des mécanismes économiques et financiers.

Enfin à long terme, l'Europe a de toute manière besoin d'un instrument politique pour assurer la puissance de chacun des pays membres. Le temps des puissances individuelles est bien terminé. Nos rêves Gaullistes doivent s'évaporer devant la réalité. Notre économie est construite avant tout sur les échanges intracommunautaires. Sans eux nous n'aurions pu en arriver à ce stade de développement. Il faut donc nous contenter de ce vecteur de puissance. On doit certes le partager, mais il au moins le mérite d'exister.
A nous donc, en tant que membres de l'UE d'encadrer ce système qui tout en amenuisant notre indépendance, renforce notre puissance.

Mais il faut tout de même reconnaître que cela ne résout en rien le problème majeur, à savoir la direction de ce gouvernement...

Lhansen-Love a dit…

OUi mais qui va mettre en place votre "commission indépendante"? Et comment pourrait-elle avoir la moindre légitimité si elle n'est pas nommée par une sorte de directoire politique constitué de chefs d'Etats?

Lhansen-Love a dit…

OUi Raymond, je suis d'accord avec vous... mais pourriez-vous nous expliquer ce qu'est le multiplicateur keynesien?

Anonyme a dit…

un gouvernement économique européen... et à sa tête un césar à talonnette, cela à tout de l'auto proclamation... on ne peut pas fonctionner ainsi

Anonyme a dit…

Le système judiciaire est indépendant (quoique ?) du système politique, mais sa légitimité n'est pas remise en cause de ce fait - Tout ne doit pas découler du pouvoir politique.
Ne peut-on pas concevoir le même genre d'institution pour faire face au pouvoir financier de certains ?

Le gouvernement économique européen voire mondial, bien que ce soit évidemment une nécessité, n'est pas prêt de voir le jour et de passer du stade de l'utopie à la concrétisation -
Ce n'est pas parce qu'il y a nécessité vitale, absolue de sauver des millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté que nous le faisons ....
Nécessité ne signifie pas forcément ACTION et REALISATION -

Dès qu'il y a le feu quelque part, le souci est de l'éteindre. Mais les autres, soulagés d'être indemmes et de ne pas être touchés, s'en soucient que lorsque l'incendie gagne du terrain et les affecte à leur tour... et là, souvent, il est trop tard !
et dernière remarque, c'est de l'argent que découle le pouvoir très souvent et ceux-là ne vont pas abandonner leur pouvoir aussi facilement !

Anonyme a dit…

Le multiplicateur est un mécanisme théorisé de JM Keynes.

Il y démontre que lorsque l'Etat injecte dans l'économie une certaine somme d'argent, il crée des richesses supplémentaires.
La richesse injectée va circuler entre les différents agents, relançant la consommation et de fait la production.
A la fin du processus, la somme des richesses créées par les différents acteurs sera supérieure à la somme injectée par l'Etat dans l'économie.
A la toute fin, l'Etat se rembourse sur les impôts collectés auprès des acteurs.
Le problème est que cela fonctionne bien au sein d'un marché national, mais bien moins au sein d'un marché intracommunautaire. En 1981, l'argent injecté par le gouvernement français a surtout profité aux produits et acteurs allemands...Voilà pourquoi il faut absolument que la relance économique soit coordonnée!

Lhansen-Love a dit…

Ah merci Raymond, c'est beaucoup plus clair ainsi.
Et que penser de l'argent versé aux irlandais, et qui a abouti.. au non à l'Europe!

Unknown a dit…

Je dois avouer que je n'ai pas beaucoup d'informations à ce sujet. Les Irlandais on été touchés de plein fouet par la crise des années 80 alors que le pays était déjà dans une situation de misère avant; il commençait juste à se développer.Voilà pourquoi ils autant bénéficié des aides européennes (et des réductions de charges négociées par Tatcher).
Ce que je pourrais avançer comme explication, c'est le refus d'une nouvelle tutelle pour un pays qui a subi celle des anglais depuis de longs siècle.(voir le film "le vent se lève" qui est trés bon ou encore le film sur michael collins qui bien que moins connu est encore mieux!)
L'indépendance Irlandaise a à peine plus d'un demi siècle.(avril 49, si ma mémoire est bonne). De fait l'idée d'une Europe politique doit effrayer les Irlandais qui y voient une nouvelle remise en cause de leur libre arbitre politique.


Duborro je ne vois pas où vous voulez en venir. Vous constatez ou critiquez un échec annoncé du gouvernement économique? Vous pointez le problème "Nécessité ne veut pas dire action et réalisation" mais quelle est votre position à ce sujet?

Anonyme a dit…

Je pense que l'Europe et son gouvernement est une nécessité vu les difficultés grandissantes mais
que nécessité ne rime pas forcément avec obligation de concrétiser ce projet.
De part le monde, il existe des situations graves, intolérables (les famines, les orphelins du sida, les guerres en Afrique, etc..) et nous ne mobilisons pas nos efforts pour réparer ces injustices ... par contre, nous arrivons à réunir des milliards d'Euros en qqs jours pour "sauver" nos banques.
Pourquoi ne désiron-nous pas mettre autant d'énergie dans ces "plus qe nécessités, c'est le moins que l'on puisse dire" ... tout simplement parce que cela ne nous rapporte rien et ne nous concerne pas directement.
Mon raisonnement face à cette création de gouvernement européen est le même : chaque pays va faire en sorte de défendre AVANT tout SES propres intérêts et l'intérêt général même européen passera après.

Lhansen-Love a dit…

Merci Raymond, vous avez sans doute raison pour les irlandais (circontances atténuantes). Néanmoins, ils nous ont mis dans un sacré pétrin...