"Les racines du mal français, c'est l'absence de libéralisme. C'est-à-dire les dépenses liées aux excès de l'Etat-Providence. Notre crise (ce n'est pas vrai du capitalisme américain, évidemment) spécifiquement française, elle s'explique par notre anti-libéralisme. Par exemple, dans les 15 dernières années, on a créé 192 000 postes à l'Education nationale"
Luc Ferry, ce matin sur LCI
( inattendu? )
10 commentaires:
Inattendu ? Non, loin de là ... Ferry nous sort toujours la même recette. Il a décidé une fois pour toutes d'occuper le rayon du "philosophe libéral". Mais il n'est décidément pas Aron ! Il est même beaucoup moins pertinent que son "alter ego" Renaut, qui me semble avoir une lecture beaucoup plus fine du libéralisme contemporain et, à la lumière de ce dernier, des problèmes actuels.
La crise française, c'est de ne pas connaître les mêmes crises que les autres ! Il faut donc d'urgence aligner la France sur les Etats-Unis, pour qu'enfin elle accède à la norme, c'est-à-dire non pas le bonheur, le développement humain ou la croissance, mais au moins la chance de connaître les mêmes mécanismes de crises ! Ce serait, à coup sûr, une grande avancée !
Vous pourriez nous expliquer ce que dit Renaut, et qui est plus fin?
Enfin , pour le moment, c'est l'Europe qui est clairement la plus libérale , puisque nous ne voulons appliquer la "recette" américaine (sauvetage de l'économie par intervention de l'Etat).
C'est donc le monde à l'envers...
Alain Renaut ne tombe en tout cas jamais dans la facilité du discours de type "on a recruté trop de profs ...". D'ailleurs, de telles thèses, contraitement à ce que l'on croit, ne sont pas forcément libérales. Elles correspondent à une forme de néo-libéralisme, centré sur l'économique, mais elles n'incarnent pas LA vérité du libéralisme. Renaut, lorsqu'il aborde les problèmes posés par les politiques de justice sociale, a au moins le mérite de leur restituer toute leur complexité, notamment en prenant très au sérieux l'interventionnisme rawlsien (l'amélioration du sort des plus défavorisés), ou la démocratie des "capabilities" développée par Amartya Sen, autre libéral de gauche. Sen explique - à mon avis fort bien - comment la justice ne peut se réduire à l'égalité des droits abstraits (ça, c'est classique), mais aussi comment la question de la justice sociale ne peut se résumer à l'économique et au financier : de ce fait, l'Etat libéral a aussi à intervenir, par une politique volontariste, en matière d'éducation et d'accès à la culture en général, en matière de santé publique, d'aménagement du territoire, faute de quoi il trahit son projet même. Dans la mesure où Renaut s'attarde, dans chacun de ses ouvrages, sur ces doctrines complexes et modérées, je lui accorde une vision moins caricaturale du libéralisme que celle de Ferry.
Il suffit d'aller faire un tour dans les collèges et les lycées pour constater qu'il y a pléthore de profs ! 35 élèves par classes c'est vraiment très peu !
Je suis bien sûr ironique, mais je me souviens d'une déclaration de Darcos sur RFI lorsque Ferry était Ministre. Darcos qui rentrait d'une tournée en Afrique Noire était admiratif de ce qu'il y avait vu ; ç'avait été pour lui un bonheur tout particulier d'assister à des cours dispensés à des classes d'une soixantaine d'élèves, tellement silencieux que l'on pouvait, y entendre les moucher voler !
merci anonyme, c'est très éclairant!
35 élèves par classe? Ce n'est pas si courant.
Pour ma part, j'en ai 22 cette année en terminale.
22 élèves de L ? Vous êtes chanceuse ! J'ai cette année 1 TL à 30, 1 TS à 30 et une TSGT à 35. Et j'avais l'an dernier 2 TS à 34 et 2 TES à 33...
Oui, évidemment j'ai de la chance. Nous avons coupé en deux notre L. Mais nous avons 49 élèves en HK.
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