dimanche 12 octobre 2008

L'avenir de la philo? (réforme Darcos, ouvrons le débat)

Voici l'un des messages que j'ai reçus concernant la réforme en cours. J' aimerais recueillir l'avis des profs (entre autres) qui me lisent... Cela concerne toutes les matières, évidemment, qui vont devenir optionnelles ( économie, langues..)

"J'ai l'impression que le projet de lycée qu'on nous prépare est destiné à mettre un terme à la tradition politique et syndicale des professeurs, car tout semble fait pour que les professeurs tremblent devant les élèves, seuls à même de juger s'ils vont continuer à suivre le cours d'un professeur ou pas, ce qui conduit aux situations paradoxales qu'on imagine, les professeurs pouvant peut-être aller jusqu'à supplier les élèves de rester à leur cours, pour que leur poste ne soit pas supprimé, d'autres professeurs étant de fait au placard faute d'élèves, tandis que les autres professeurs se retrouveraient, ayant la cote avec les élèves, avec cent gamins devant eux. Un cauchemar dont je déprime d'avance, une perspective révoltante qui devrait nous pousser dès le début, si c'es bien cela qui est mis en place, à la grève indéfinie, quitte à être virés comme un jour Ronald Reagan vira les aiguilleurs du ciel".

Sylvie NeuburgerBlog: Garder l'inaccompli

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Je n'attends rien de bon de cette réforme qui me donne envie pour la première fois de ma carrière de me mettre en grève. Je partage les craintes de la personne qui s'exprime et je me demande quelles garanties en termes d'emploi on va offrir aux enseignants (et à leurs enseignements optionnalisés) ou si on va devoir encore plus bricoler qu'avant pour parvenir à un temps plein (et imposer des bivalences, des trivalences: faire de la philo, du français et de l'histoire !)

Lhansen-Love a dit…

oui, c'est très très inquiétant...

Anonyme a dit…

Les rumeurs sur la réforme me rendent très très inquiet. L'absence de ligne claire et les informations contradictoires rendent cette attente de réponse (annoncée le 15 octobre, puis repoussée) encore plus difficile.

Etant déjà dans une situation précaire (Temps complet mais officiant dans trois établissements), maitre auxiliaire II, et n'ayant qu'un diplome de philosophie en poche, je vois l'avenir de manière très sombre. Bien sûr cela n'est présent que dans le cadre privé, heureusement devant les élèves je retrouve ma joie d'enseigner. Et pour me calmer, je lis un peu de philosophie ou je pense à Jankélévitch:

"Nous préférons cette vie étroite qui ne nous enrichit pas. Cette vie, c’est la nôtre. Ce métier, c’est le nôtre. Et nous l’avons choisi parce que nous le trouvons beau, tel qu’il est. Et nous n’en voulons pas d’autre. Laissez-le nous."

Mais que va t il se passer quand les annonces officielles seront faites ? Comment vais je réagir devant mes élèves ? Mais surtout pourquoi priver les élèves (les gens ?) d'un des rares lieux de réflexion qui vise une autre forme d'enrichissement ?

Plus j'y pense, plus je déprime, voilà pourquoi je suis effrayé à l'idée de (d'y) penser.

Lhansen-Love a dit…

Oui, l'avenir est très sombre. Mais nous avons des raisons de penser que le gouvernement va faire marche arrière. On ne peut tout de même pas sacrifier la philo comme cela.. Enfin il me semble.

Anonyme a dit…

Quelles sont ces "raisons de penser que le gouvernement va faire marche arrière" ? A quoi faites-vous allusion ?

Anonyme a dit…

Bonjour,
Vous pensez que le gouvernement va reculer. Peut-être mais pour aller où ? Ces gens sont prêts à tout, avec pour seule ligne de conduite les économies (la réforme des concours est aussi motivée par les économies : moins d'épreuves = moins cher). S'ils reculent c'est pour s'enfoncer encore plus dans le bourbier barbare, certainement pas pour remonter sur la rive... Sarkozy et la philo... la blague. Ce qui l'intéresse c'est trouver des milliards pour rassurer ses copains banquiers et ses électeurs actionnaires. On vit une époque formidable, une seule solution, le recours aux forêts.

Lhansen-Love a dit…

Sans être optimiste, je constate que Nicolas Sarkozy recule très souvent sous l'influence de ses proches, comme le prouve une affaire récente...
Il faudra donc obtenir le soutien de gens qui peuvent l'influencer
(par exemple, pour la philo, il faudrait obtenir le soutien de Raphael Enthoven, et aussi le Luc Ferry, Glucksmann etc...)
Globalement, il est évident que le gouvernement ne va pas reculer (sur la question des postes).
En revanche, je pense que l'on peut tenter de sauver les meubles en philo.
Mais on ne pourra pas tout sauver, c'est clair... Là je crois qu'on ne peut pas se faire d'illusions. Les temps vont être très durs pour les profs!
je viens de renoontrer une prof d'allemand qui m'a expliqué dans le détail son emploi du temps et ses obligations porfessionnelles. Si on se dirige vers quelque chose de cet ordre (deux matières par prof -par exmple musique et anglais - présence quasiment à plein temps sur les lieux de travail, type de contrôles très lourds imposés à tous ..etc..etc..) pour un salaire identique au nôtre, on va tomber de haut...

Anonyme a dit…

Je ne savais pas que Raphaël Enthoven était proche de Sarkozy, je pensais seulement que c'était l'ex de Carla... Quant à Luc Ferry, comment compter sur lui, puisqu'il est justement un des détracteurs de l'enseignement de la philosophie en Terminale ? Il a ainsi déclaré au Figaro en juin dernier que "la philosophie est très mal enseignée dans nos classes" et estime par ailleurs que la notation au bac est aléatoire, comme le rappele Phildalgo sur http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/ .

Lhansen-Love a dit…

Bon Raphael E. Père du fils de Carla, ne doit pas être si éloigné...
Qu'importe!
Quant à Luc Ferry, je sais tout cela. Mais quand même. Tous ces intellectuels devraient tout de même pouvoir entendre nos raisons..