samedi 27 octobre 2007

C'est mon choix (de la liberté en démocratie)




La démocratie, c'est dabord la liberté d'expression, qui permet aussi à chaque citoyen de choisir les informations qui lui plaisent.

Donc libre à moi de préférer le divorce de Sarkozy à la grève. C'est le sujet de l'excellent billet de Mathieu Lindon dans Libé, dont je vous livre la conclusion:




"Selon la distinction racino-cornélienne, il semble qu'il y ait ce qui nous intéresse et ce qui devrait nous intéresser. Ce qui devrait nous intéresser: la disparition de la planète; la misère un peu partout et jusque chez nous; l'avenir des institutions européennes; le destin du Parti socialiste; la réforme constitutionnelle; les policières qui rentrent chez elles le soir sans être raccompagnées; les mariages qui tournent bien. Ce qui nous intéresse: la météo (ce serait légitime si ça ne nous passionnait à ce point); les scandales de tous ordres avec une préférence pour ceux où interviennent l'argent ou le sexe et spécialement ceux où tout est mêlé; les morts auxquels on ne pensait plus mais dont on dévore les nécrologies comme si c'était une occasion de reprendre contact, fût-ce la dernière; les mariages qui tournent mal. Même les pauvres ne sont pas égaux devant nous: on regardera plus volontiers un reportage sur les golden boys de Wall Street, ruinés par un krach, que sur les paysans mongols, dont la misère fait partie de l'identité. Et ce qui nous intéresse le plus dans la grève n'est-ce pas de savoir si on aura un métro, bus, RER ou train sur deux, sur trois ou sur dix?"


Mathieu Lindon, "Grève ou divorce, il faut choisir" (le 27 octobre 2007)


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