Fresnes, lundi S Février 1943
Mes pauvres parents chéris,
On va m'arracher cette vie que vous m'avez donnée et à laquelle je tenais tant. C'est infiniment dur pour moi et pour vous. J'ai eu la chance de savoir, avant de mourir, que vous étiez courageux. Restez-le, surtout ma petite Maman que j'embrasse de tout mon pauvre coeur.Mes pauvres chéris, j'ai accepté le combat,vous le savez. Je serai courageux jusqu'au bout. La guerre sera bientôt finie. Vous serez quand même heureux dans la Paix un peu grâce à moi. Je veux retourner à Douchy, à côté de Pépère et Mémère. J'aurais voulu encore vivre pour vous aimer beaucoup. Hélas, je ne peux pas. La surprise est amère.J'ai eu les journaux. Nous mourons en pleine Victoire. Exécution ce matin à 11 heures. Je penserai à vous, à Nicole. Hélas ! nos beaux projets d'avenir. Qu'elle ne m'oublie pas non plus, ni mes parents. Mais surtout, la vie continue pour elle; qu'elle profite de sa jeunesse.Papa, Maman, mes chéris, qui m'avez tant aimé ! Adieu ! Je vous étreins bien fort tous les trois. Courage ! Vivez. Je vous embrasse le plus tendrement pour la vie.Adieu Papa, Maman ! Adieu Nicole ! Vive la France !
Votre Jacques
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