samedi 21 mars 2009

Sacré sondé


Selon une enquête du Parisien les français (57 %) ont une mauvaise image du Pape.
Il perd 37 points dans les sondages parmi les catholiques en 6 mois!


(jamais rien entendu d'aussi absurde!

Le Vatican, ce n'est pas une démocratie. Le Pape est sacré, il incarne La Vérité Absolue, il décrète de qui est Bien ou Mal. Il est Infaillible. Qu'est-ce que les sondages viennent faire là dedans??
Je propose que l'on demande aux français dans un prochain sondage:

Etes-vous d'accord pour que le Pape soit une femme à l'avenir, et que Dieu soit dès mainteant féminisé, qu'on dise par exemple (facultativement) Déa plutôt que Dieu?)

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Mais voilà une bonne question. Pourquoi Dieu n'est-il pas une femme? Parce que les hommes ne portent pas l'enfant, qu'ils sont plus éloignés de la Terre que la femme, qu'ils sont peut-être jaloux de ne pas procréer et ont donc plutôt parlé de créer dans la verticalité, la transcendance, le spirituel, le suprasensible.

Dieu ne peut pas être une femme. La femme peut être la Déesse Terre. D'ailleurs elle l'est. Vénus (de Wollendorf) archaïque vous la verrez grosse des multitudes, sans bouche, aveugle. Elle règne dans les cavernes, fascine les humains, assure la perpétuation, la vie et la mort incessantes, le socius.

Puis, UNE femme a UN fils qui n'est plus voué à la mort, qui renaît. Tiens, c'est étrange cette fascination qu'exerce tout à coup cette UNE femme sur les peintres. Ce n'est plus la grosse mamma archaïque, c'est la femme qui s'individualise. On lui fait une bouche, des yeux. Elle prend tous les beaux visages. Elle connaît la contraception. Elle est vénusienne, mais pas de la façon anonyme et archaïque. La Vierge et Vénus sont soeurettes. Attentez à l'une, vous attentez à l'autre. C'est grâce à elles qu'il y a de par les rues des UNE femme (TON fin visage, Laurence...)

Eh non, Dieu n'est pas une femme. Je crois qu'on n'y peut rien.

R.

Anonyme a dit…

Je ne trouve pas cela absurde dans la mesure où le pape est un personnage influent à travers le monde, et que des enquêtes d'opinion sont effectuées concernant autant de personnages publics. Le pape n'est certes pas un homme "politique" au sens où il ne gouverne pas une démocratie, mais il revêt quand même une importance considérable du fait qu'il représente l'une des grandes religions à travers le monde et que ses paroles continuent de bénéficier d'un certain poids. Qui plus est, lorsqu'il parle d'un sujet comme de l'autre dans le cadre de son statut, il n'en reste pas moins qu'il s'exprime publiquement sur un sujet de société, comme par exemple le préservatif. Par ailleurs, je ne pense pas qu'à ce titre il soit infaillible, puisqu'il évolue quand même dans le cadre de démocraties occidentales du XXIème siècle.

Anonyme a dit…

Que changerait le fait de dire Dea plutôt que Dieu ? Par contre, je comprends parfaitement que l'on souhaite autoriser les femmes à devenir prêtre, cardinal(e) ou pape, même si l'Eglise me semble bien loin d'être prête pour cette révolution...

Lhansen-Love a dit…

Pierre , un peu de logique! Tant qu'on donnera un nom masculin à Dieu, on justifiera le patriarcat. POurquoi voulez-vous accorder les responsabilités aux femmes puisque le chef suprême est un homme!

R : "on n'y peut rien": première nouvelle!
Depuis quand les hommes ne pourraient-ils pas modifier les romans qu'ils ont écrits?
Reprendre le scénario ,comme dit Woody Allen? ("si seulement Dieu avait eu un budget et de bons scénaristes"...)
Les scénaristes du monothéisme ont décidé que Dieu est un homme. Il serait temps d'embaucher de nouveaux scénaristes...

Anonyme a dit…

Je ne suis pas d'accord avec vous ; ce n'est pas le fait de mettre le mot de Dieu au féminin qui permettra de changer quelquechose. J'ai l'impression que vous croyez que les chrétiens voient Dieu comme un gros bonhomme en haut d'un nuage... en tant que croyant je ne le vois pas du tout comme ça : pour moi, il est plutôt la représentation des mystères que l'homme ne pourra surement jamais élucider. Mais il est aussi cette essence unique qui fait de nous des humains, que certains appelleront amour. On est alors bien loin d'une personnification et encore plus loin d'un genre, d'un sexe divin.

Il me semble que le vrai enjeu en ce qui concerne l'égalité homme/femme au sein de l'Eglise est l'affirmation de l'importance de la femme dans les évangiles ; Marie, Marie Madeleine, Marthe... elles sont toutes des personnages centraux et justifient que les femmes occupent un rôle plus important dans l'administration chrétienne. Le fait que les prêtres soient de moins en moins nombreux est aussi un argument concret en faveur des femmes.

Lhansen-Love a dit…

mais pourquoi l'amour serait-il "homme".
ce ne tient pas debout!
Dieu est amour? OK
Mais alors Dieu n'a pas de sexe!

Anonyme a dit…

Cette discussion me paraît absurde. Si Dieu avait été l'objet de représentation féminine dans la Chrétienté, vous auriez aujourd'hui des hommes pour le contester de la même façon que les femmes peuvent contester sa représentation masculine. Mais c'est pour moi aussi intéressant que de se demander pourquoi Dieu a une barbe. C'est ainsi dans la représentation du divin en Occident alors que Bouddha est bien rasé. Le monothéisme chrétien s'est fait ainsi. Le réécrire n'est pas plus possible que de réécrire Don Quichote en atténuant la critique de Sancho Pança sous prétexte que nous sommes maintenant dans un monde de Sancho Pança.

Pour le commentateur qui souhaite que les prêtres se marient: ils le peuvent dans la religion protestante et une conversion est toujours envisageable. Mais ça me paraît également assez absurde. Car le prêtre tire à l'origine le respect qu'il impose d'un certain nombre de renonciations, notamment, peut-être principalement, à la chair. Il s'inspire des anciens ascètes. Si le prêtre devient comme tout le monde, qu'est-ce qui fait de lui un prêtre? Quelle est sa fonction? On entre dans tout autre chose. Dans le Protestantisme où l'on peut avoir un semblant d'ascendant sur les âmes faibles à peu de frais. Au moins dans le catholicisme il faut faire ses classes, prouver qu'on est d'un autre bois.

Le problème, évidemment, réside en ce que la renonciation à la chair n'est pas, la plupart du temps, une vraie renonciation par quelqu'un qui pourrait vraiment en jouir, mais au contraire une fuite par des individus qui en ont peur et n'assument pas le Corps. Au moins Platon, qui élabora une philosophie où le sensible est déprécié, avait été lutteur dans sa jeunesse et n'ignorait pas le corps. Il tirait une force plus grande à le dompter. De même St Augustin avait eu beaucoup de mal à se passer de la fornication, là bas, dans son Algérie. Voilà des "nihilistes", comme dirait Nietzsche, qui sont pourtant bien intéressants, et que l'on préférera à nos Sancho Pança anticléricaux habituels.

R

Lhansen-Love a dit…

NON ! une discussion "spéculative)n'est jamais "absurde". Et les enjeux de ce débat sont considérables..
Pourquoi, nous , les femmes , avons -nous supporté cela si longtemps ("Dieu est un homme et taisez-vous , vite à la cuisine, allez vous occuper des enfants, la maison est votre domaine. Le sacré et la politique, c'est pour les hommes".. )

Et bien c'est fini, cela, et la discussion ne fait que commencer, cher R.!!!!
Quand je pense qu'en terre d'Islam les femmes n'ont même pas le droit d'assister aux obsèques des hommes!!!!

Anonyme a dit…

Pour une professeur de philosophie, vous me semblez prompte à la caricature et aux points d'exclamation cloueurs de becs. Est-ce ainsi que vous traitez les élèves qui vous contredisent? A coups de points d'exclamation en rouge sur la copie? Car vous trouverez maintes démonstrations que, si en effet la CULTURE chrétienne s'est illustrée dans l'oppression de la femme, la PENSEE chrétienne n'affirme pas moins le contraire. Voyez par exemple l'illustre Etienne Gilson ("La Philosophie chrétienne médiévale" et tous ses autres ouvrages). Le simple bon sens conseille pourtant de ne pas confondre l'Eglise, qui est affaire de politique, et la religion (relegere chez Cicéron: lire exactement, religare ailleurs: relier) qui est affaire bien différente, questionnement existentiel et volonté de joie.
Mais les philosophaillons français ne peuvent rester sereins face à la question religieuse. Ils ont la bouche infectée de prononcer le simple nom de Dieu, qui peut très bien n'être que le mot désignant la dimension infinie de la jouissance. Or que la jouissance puisse être ainsi pensée, voilà qui ne plaît pas au névrosé, nous dit Lacan.

Une névrose typiquement française?

Et c'est un nietzschéen qui vous parle...

Votre très humble élève,

R

Lhansen-Love a dit…

Et oui, je suis intolérante, sévère, dogmatique... pauvres élèves!
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!