mardi 25 septembre 2007

Les classes préparatoires en accusation


Encore!

C'est dans 20 minutes
(on essaye nous aussi d'établir un partenariat avec des lycées de Seine -Saint Denis, au lycée Jules Ferry)

17 commentaires:

Anonyme a dit…

Je pense qu'il faut aussi cesser de jeter de la poudre aux yeux des élèves, en leur disant que la prépa c'est ce qu'il y a de mieux pour eux et que leur avenir est assuré. Je pense surtout aux classes prépas littéraires : soyons honnête, même dans un bon lycée comme Jules Ferry,( on bat des records en nombre de Sous-Admissibles à l'Ens !! ) il n'y a eu qu'un d'admis en histoire et une en allemand. D'autres élèves, tout aussi excellents, n'ont pas été pris. Du coup, ils vont cette année à la fac et prépareront le concours sciences Po en master. C'est une grande déception pour eux, qui croyaient à l'ens et qui se sont sacrifié pendant trois ans. D'autres élèves ont tenté le concours des écoles de commerce et de communication, mais il ne faut pas se leurrer, rares sont ceux qui intègrent une grande école parisienne. C'est donc très bien de "démocratiser"- même si je n'aime pas le mot- l'accès aux classes prépas, mais le rôle des professeurs est aussi d'informer les élèves sur les débouchés qu'offre la prépa.

Lhansen-Love a dit…

Qui jette de la poudre aux yeux?
Qui ignore nos statistiques?
Et trois ans de prépas, ce n'est en aucun cas du temps sacrifié!

Anonyme a dit…

Ce que je voulais dire, c'est que beaucoup de professeurs encouragent leurs élèves à faire une classe prépa, mais sans leur dire quels sont les débouchés- qui hélas sont assez minces, quand on sait que la plupart des khâgneux rejoignent la fac, contrairement aux prépas scientifiques par exemple. C'est ça que je trouve malheureux, quand on sait toute l’énergie et le travail que ça demande comme études. Alors certes on acquiert d'excellentes méthodes de travail, une bonne culture générale, on ne peut pas dire le contraire, mais beaucoup d’étudiants sont aussi soucieux d’apprendre un métier, et pour cela, il faut intégrer une école. C'est pour cela que j'encourage les étudiants à tenter un maximum de concours en parallèle de l'Ens. D’ailleurs pourquoi les professeurs d'hypokhâgne et de khâgne ne nous en parlent jamais de tous ces autres concours ( je ne parles pas de sciences po, bien sûr, mais des écoles de commerce, le Celsa, Isg, Saint- cyr….)? C’est déjà à peine s’ils nous parlent de l’ENS…

Lhansen-Love a dit…

Je proteste!
Nous ne sommes ps des conseillers d'orientation, chacun son métier!
De plus, si vous faites des classes prépas, ce n'est pas pour devenir chef de produit chez Loréal, mais profs , ce qui est la vocation de ENS je vous le rappelle. Si vous échouez à l'Ens , vous réjoignez naturellement la FAC pour apprendre votre métier dans la discipline de votre choix.
On ne va pas reprocher à un prof de lettres ou de philo de ne pas vous préparer aux concours des écoles dont vous parlez..
C'est un total détournement de la vocation des clases prépas..

Anonyme a dit…

Prof : "vocation des classes prépas" : ok, mais vous, vous donnez bien des cours de préparation à Sciences Po aussi... Il n'y a pas que l'Ens et le professorat !!

Anonyme a dit…

" si vous faites des classes prépas, ce n'est pas pour devenir chef de produit chez Loréal, mais profs , ce qui est la vocation de ENS" : Vous dites à vos élèves le nombre de place offertes au Capes de Philosophie ??

Lhansen-Love a dit…

Qui peut ignorer la situation des étudiants en philosophie?
Pourquoi voulez-vous que j'en fasse état?
Si l'on fait de la philosophie pour décrocher un emploi de prof, on est mal parti en effet. Mais mes anciens élèves qui ont fait de la philo trouvent, pour autant que je le sache, des reconversions et, pour finir, des emplois.

Anonyme a dit…

J'avais raté le débat.
Bon, au cas où certain ne serait pas au courant je suis prof, et pire encore, je suis prof de philo. Mais pas en prépa, pas à Paris.
Je suis prof dans un lycée tout ce qu'il y a de plus rural au fond du fondement du monde.
Je milite lourdement pour que tout élève sérieux, pugnace, motivé et ambitieux aille en prépa plutôt que de risquer de s'effondrer pour un millions de raison à la fac.
Prépa = lycée donc meilleurs encadrement, administration trouvable et compréhensible, prof abordable et trouvable, cadre à taille humaine, etc.
Fac = fac donc labyrinthe, à la fois administratif et pédagogique. Perte de temps inouie, épuisement à attendre des profs, des salles, des TD, des infos, découragement rapide.

De la caricature ? allez donc faire un tour à la fac de lettres et sciences-humaines de Reims (je balance) ou encore celle de Nancy II (je rebalance). 1 secrétaire pour 2 départements, pas de salles de cours, pas de salle de travail, des profs qui font ce qu'ils peuvent, qui reçoivent les étudiants dans le couloir (ou dans leur bagnole quand les couloirs ne sont pas chauffés) ou encore qui font passer des oraux dans le taxi (vécu). Ca a un côté folklorique, mais il ne faut pas en abuser du folklore...

Par ailleurs je crains que si on qualifie le temps passé en prépa de sacrifié on ne puisse trouver d'épithète pour parler de 3 ans de première année de fac.

S'il y a peu de débouchés pour les littéraires ce n'est pas de la faute des profs de khagne, je pense même que c'est grace à eux qu'on peut encore trouver des débouchés. Parce que là où la compétition est rude, il faut bien sûr être formé dans les meilleures conditions (je ne dis pas que les profs de facs sont tous nuls et que les profs de prépas tous des stars - re-vécu- mais que les meilleures conditions sont réunies en prépas et pas en fac).

Conclusion : courage et en prépa.

Anonyme a dit…

L'orientation fait règlementairement partie des missions d'un enseignant. Elle en fait a fortiori partie, d'un point de vue éthique, à un niveau d'enseignement où les choix commencent à engager des orientations longues, des vies professionnelles. Beaucoup d'étudiants qui entrent en prépas littéraires ignorent tout des ENS et n'ont aucun projet professionnel précis. Ils ont de grandes chances (est-ce le mot qui convient ?) de "finir" prof, en effet... Mais il faut leur présenter, dès l'hypokhâgne (et même, idéalement, avant l'HK), l'éventail des possibles. La "vocation - initiale - des classes prépas" est ce qu'elle est. L'"utilisation" sociale qui en est maintenant faite est toute autre : se retrouver entre bons élèves sans projet précis, préparer les IEP (ce qui n'a jamais été la vocation initiale des prépas littéraires !), les filières du commerce, de la communication ou du journalisme... Je crois qu'il faut quand même tenir compte de toutes ces évolutions.

Lhansen-Love a dit…

POur la fac, je ne sais pas.. merci de ce témoignage..

Lhansen-Love a dit…

"L'orientation fait partie des missions d'un enseignant"
Première nouvelle. Moi j'enseigne la philo. Je ne suis pas là pour préparer l'adaptation de mes élèves à la société, ce qui est assez antinomique par rapport à ma discipline.
Quand on me demande des conseils, je les donne à titre amical. Mais je ne suis pas formée, on ne m'a pas formée pour baliser les futures carrières de mes élèves - une infime minorité envisageant des études de philo de toute façon et heureusement (car il y a peu de débouchés, qui l'ignore?)

Anonyme a dit…

Je suis assez d'accord avec le dernier message de l"'anonyme", c'est-à-dire que beaucoup d'élèves qui entrent en hypokhagne n'ont pas de projets professionnels précis. Alors que de nombreux concours leur sont ouverts !! Certes, en tant que prof de philo, ce n'est pas votre rôle premier d'orienter. Dans ce cas, pourquoi le professeur principal ne prendrait pas un moment pour évoquer ces nombreuses opportunités avec ses élèves ?

Anonyme a dit…

" "L'orientation fait partie des missions d'un enseignant"
Première nouvelle. Moi j'enseigne la philo. Je ne suis pas là pour préparer l'adaptation de mes élèves à la société, ce qui est assez antinomique par rapport à ma discipline."

Evidemment, il y a là matière à un beau débat. Mais la réglementation positive est claire. Cf. la circulaire du 23 mai 1997 sur le métier d'enseignant : le professeur "participe au suivi, à l’orientation et à l’insertion des élèves en collaboration avec les autres personnels".

Mais peu importe. Ce qui m'intéresse, c'est de savoir ce qui vous paraît antinomique entre la philosophie et l'adaptation à la société (rien de polémique là dedans, je le "sens" même un peu comme ça aussi).

Lhansen-Love a dit…

Excusez moi, je ne connaissais pas cette circulaire.
Quand j'ai passé l'agrégation de philo, il n'y avait pas d'épreuve "orientation des élèves" et quand j'ai été nommée en prépa , personne ne m'a jamais indiqué que je devais m'occuper d'orientation.
Mais je suis d'accord pour en parler avec mes collègues, pour une éventuelle réunion d'information.
D'autre part, nous organisons le 12 octobre (je crois) au lycée une petite soirée avec les anciens élèves qui viendront vous raconter leur parcours.
Oui, il y a antinomie entre la philo et le métier de conseiller d'orientation. Car , de mon point de vue , la philosophie est inutile. En tout cas,je veux dire par là qu' elle n'est pas faite pour assurer un emploi. Elle peut être instrumentalisée (instrument de sélection pour les écoles de commerce etc..) mais cela ne me concerne plus.

Anonyme a dit…

Bonjour, j'ai fait une khâgne et je viens d'intégrer une école de commerce, et on ne peut pas dire que j'ai été beaucoup soutenu par mes professeurs. Lorsque je leur demandais des renseignements sur les écoles,des conseils pratiques, des tuyaux,etc... je me rendais bien compte qu'ils en savaient bien moins que moi ! C'est dommage. Du coup, ce sont les élèves dont les parents sont dans le milieu, qui reçoivent les bonnes informations et les bons plans ( par exemple ce qu'il faut dire à l'entretien, ex :importance des stages, quitte à mentir !! car c'est rédhibitoire... ) De plus, je viens d'apprendre qu'une copine à moi a tenté Saint- Cyr cette année : je suis vert de jalousie, moi aussi j'aurais adorer passer ce concours, mais je ne savais même pas que je pouvais le passer ! Personne m'a rien dit !

Anonyme a dit…

En tant que professeur de philosophie, quel est votre programme concernant cette toute autre discipline qu'est la culture générale, que les élèves passeront au concours de Sciences Po ?

je n'ignore pas l'existence d'une certaine réforme qu'en au concours concernant les hypokhâgnes, mais il n'en est pas moins vrai que des élèves sont inscrits, même si cette année est dite de transition.

Dispose t'on d'une réelle préparation à cette épreuve, qui a été proposée et doit être assumée par l'établissement ?

Lhansen-Love a dit…

Votre question porte-t-elle sur ce que je fais cette année, ou sur ce qui est prévu pour l'an prochain?
En tout cas, pour cette année, je prépare les concours IEP , même si l'intitulé du cours a changé, son contenu aussi (je fais une plus large place à l'oral)